"La transparence du secteur bancaire passe par un accord des chefs d'États européens"

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Invité de TV5, Jean-Luc Bennahmias a appelé les chefs d'États et de gouvernements à cesser de "repousser, conseil européen après conseil européen, les décisions nécessaires à la transparence du secteur bancaire".

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TV5 - Après le scandale Cahuzac, les politiques ne doivent-ils pas faire des excuses aux citoyens, alors que 77% des Français ne font plus confiance aux politiques ? 

Jean-Luc Bennahmias - Les citoyens ont quelques raisons. Mais dans l'ensemble, 95% des femmes et des hommes politiques sont au moins aussi honnêtes que l'ensemble de nos concitoyens. Pour le reste, il est vrai que la politique telle quelle est menée, en France et en Europe, n'est pas satisfaisante. Je pense par exemple aux promesses électorales, qui ne sont que très rarement tenues, parce qu'on rase gratis très facilement. Ces côtés font que nos concitoyens pensent que les politiques ne sont plus vraiment crédibles. Par ailleurs, depuis la fin des années 80, l'espace de mondialisation économique dans lequel nous sommes, et surtout l'espace d'économie irréelle, font que l'homme ou la femme politique, même quand il est un grand dirigeant, n'a plus la maîtrise de tout. Encore faut-il qu'il le reconnaisse. C'est le discours que j'attends d'un homme ou d'une femme politique honnête. 

Ce qui a choqué dans l'affaire Cahuzac, c'est certes le mensonge, mais aussi le problème de l'évasion fiscale. Elle représente 1.000 milliards d'euros par an et elle est favorisée au sein même de l'Union européenne, par des pays qui pratiquent le secret bancaire... 

J'ai entendu tous les beaux discours sur la lutte contre l'évasion fiscale. Bien sûr qu'il faut le faire, mais ce n'est pas si simple. Certains pays ont joué avec l'espace bancaire. Le dernier en date, c'est une île, dont on vient d'attaquer la population frontalement, une solution néfaste pour l'ensemble de l'Union européenne. 

Pauvres chypriotes ? 

Oui, pauvre population chypriote. Comme pauvres populations grecque, portugaise, espagnole, ...

Quand François Hollande dit "il faut mettre de la transparence dans le secteur bancaire", est-ce que c'est possible ? 

Vous savez, je suis un réformiste. Avancer vers plus de transparence, c'est non seulement possible mais absolument nécessaire. Nous ne pouvons pas continuer comme aujourd'hui, à ne rien vouloir changer ou bouger. Nous devons faire des espaces de régulation et de redistribution. C'est ce que nous essayons de faire au Parlement européen, et c'est même ce qu'essaye de faire, parfois, la Commission européenne. Mais après, faut-il encore que les chefs d'États et de gouvernements prennent les bonnes décisions. De mon point de vue, conseil européen après conseil européen, on repousse les décisions à prendre. J'espère que François Hollande sera assez puissant, quand je dis ça je pèse mes mots, pour arriver à porter ce genre de propositions. 

Qui au sein de l'Union européenne pourrait contrôler les banques et surveiller les comptes ? La banque centrale européenne, en lui donnant davantage de pouvoir ? 

J'aimerais, mais vous savez que l'espace de la Banque centrale européenne a été négocié... sur la base de l'indépendance de la Banque centrale européenne. Tout cela est absolument incompatible. Il faut trouver un nouveau compromis, qui ne se fera qu'avec de grands pays comme la France, l'Allemagne, la Pologne, l'Italie, l'Espagne. Vous voyez bien qu'on en est loin !

Dans le domaine sportif, quelle est l'attitude de l'Europe pour tenter d'avoir une uniformisation fiscale des clubs et des joueurs de football ?

Bien sûr qu'il faut avancer vers de la fiscalité commune, c'est très bien. Le problème du football, dans le cadre de l'Union européenne, c'est que le championnat d'Europe n'est pas composé de 27 pays qui font la compétition, mais aussi de l'Ukraine, de la Russie. Nous avançons, en commun avec M. Platini, président de l'UEFA, vers ce qu'on appelle le fair-play financier. Mais vous savez bien que le blanchiment d'argent, il n'existe pas que dans les banques chypriotes, il se passe aussi dans un grand nombre de clubs européens, dans les pays où le contrôle est moins important qu'en Allemagne ou en France. Dans le cadre anglais, espagnol, c'est beaucoup moins contrôlé. Il y a ce qu'on peut appeler une distorsion de concurrence. Ça n'empêche pas d'essayer. Je suis de ceux qui pensent qu'il faudrait une agence européenne, si ce n'est mondiale, de transparence financière du monde sportif professionnel, à l'instar de ce que nous avons réussi à faire au niveau de l'agence mondiale anti-dopage. Ça ne règlera pas complètement la question, mais nous pourrons trouver les fautifs. 

Le Parlement européen va-t-il continuer à s'opposer au projet de budget européen étriqué, que les gouvernements ont concocté, ou se dégonfler ?

Étriqué, le mot est faible ! Il y a une baisse du budget, alors que nous aurions besoin d'une augmentation. Mes collègues du MoDem et moi ne nous dégonflerons pas. D'autres démocrates non plus. Le Parlement a pour l'instant très bien joué son rôle. Il faut tenir par rapport à cela. L'Union européenne a besoin d'un vrai budget, permettant la relance, notamment au travers de grands travaux.

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