"Je serai le président de la réconciliation et du rassemblement face aux dangers des extrêmes"

François Bayrou tenait, en ce mardi 27 mars, une grande réunion publique à Besançon en Franche-Comté. L’occasion pour le candidat à la présidence de la République de se poser en "rempart contre la montée des extrêmes".

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Face au péril des extrêmes, François Bayrou contre-attaque. Le candidat à la présidence de la République a mis en garde contre leur montée en puissance qui "maintient sous pression les partis dominants et les conduit à des dérives". Un positionnement qu'il entend défendre et assumer tout au long de cette campagne. "Cette pression des extrêmes est pour la France un très grave handicap parce qu'il n'existe pas de pays qui ait réussi à relever les défis importants qui sont devant lui s'il était sous la pression des extrêmes, ni de l'extrême droite ni de l'extrême gauche, cela n'existe pas. Cela a chaque fois été la catastrophe dans tous les pays" a prévenu François Bayrou, très applaudi.

Et de présenter une alternative : "L'oeuvre de redressement que je propose à la France est la seule à traiter toutes les questions que le pays n'arrive pas à résoudre depuis des années." Une offre politique en parfaite adéquation avec les valeurs humanistes incarnées par François Bayrou. Ses propos liminaires abondent en ce sens en faisant appel à la mémoire collective et à l’évocation d’une grande figure humaniste chère au cœur du député des Pyrénées-Atlantiques, à savoir Victor Hugo : "Lorsqu’on lit Victor Hugo, on ne peut s’empêcher de faire le lien avec la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui, notamment en ce qui concerne les questions européennes". Avant de faire le pont avec des thématiques plus actuelles : "Je voudrais avec vous regarder le paysage de la France d’aujourd’hui, mais aussi et surtout les défis qui sont devant elle.  Les autres candidats n’abordent pas ces défis".

François Bayrou achève de convoquer le passé pour poser les jalons de lendemains plus prometteurs : "Les défis que nous avons devant nous ne ressemblent à aucun autre. Nous avions connu cela au début de la Ve République. La situation économique était analogue à celle que nous connaissons aujourd’hui. Le pays était désenchanté et découragé et les citoyens se détournaient massivement des élections et de la vie politique", souligne le candidat à la présidence de la République. Et d’évoquer l’arrivée au pouvoir du Général de Gaulle en 1958, alors que le pays est au bord du précipice : "Évidemment, il n’y a pas de Général de Gaulle aujourd’hui, mais il va falloir faire le même chemin". Un chemin particulièrement semé d’embûches, aux ruelles escarpées et tortueuses, mais qui permit de sortir la France de l’ornière.

François Bayrou en profite pour faire un joli pied de nez aux enquêtes d’opinions dont on nous abreuve quasi quotidiennement : "Le Général de Gaulle plafonnait à 1 % des voix au mois d’octobre 1957 avant d’atteindre 13 % en mars 1958". Un dernier chiffre proche de son score actuel. "Surtout, n’y voyez aucune ressemblance", glisse François Bayrou, esquissant un sourire et déclenchant les rires bienveillants d’une foule composée de nombreux jeunes. Et d’ajouter : "Les événements de l’époque, à l’instar de ceux d’aujourd’hui, imposent des changements lourds et des défis très importants à relever », reconnaît-il.  

"Les problèmes d’intégration des jeunes dans la vie active viennent de la crainte de l’avenir"


Une jeunesse que François Bayrou n’hésitera pas à distinguer dans son discours : "Je tiens à remercier chaleureusement tous les jeunes qui sont venus ce soir. Je pense que vous pouvez vous applaudir". La foule, enthousiasme n’hésite pas à donner la réplique à François Bayrou qui, fidèle à ses vertus de rassemblement, exhorte, non sans humour, le reste de la salle à en faire de même : "Et les plus âgés peuvent aussi les applaudir", sourit le candidat à la magistrature suprême, déclenchant les vivas de la salle dans son ensemble.

Cette "distinction générationnelle" lui permet d’évoquer ce fléau qu’est le chômage des jeunes. "Il y a une entrée frappante, c’est le chômage des jeunes à France. Le nombre de chômeurs augmente tous les mois depuis 10 mois. Depuis 5 ans, nous déplorons un million de chômeurs de plus. C’est un véritable problème de vie. Beaucoup de jeunes éprouvent la peur du vide et ne savent pas s’ils trouveront un emploi", regrette François Bayrou qui tente de cerner une partie des racines du mal, au premier rang desquelles le déficit du commerce extérieur : "Nous sommes le seul pays qui soit devant dans un épouvantable déficit du commerce extérieur. La France, depuis maintenant sept longues années, voit son commerce extérieur qui s’effondre inexorablement. Il y a sept ans, l’Allemagne était derrière nous dans ce domaine. En 2011, nous avons connu un déficit du commerce extérieur de l’ordre de 70 milliards d’euros".

Et de s’excuser par avance d’assommer la foule de chiffres pourtant nécessaires à l’identification du problème et à l’avancée de solutions : "Le montant de 70 milliards d'euros est équivalent à 3 millions de salaires, charges comprises, de 3 millions de Français. Cette année, l’Allemagne a présenté un excédent de son commerce extérieur de l’ordre de 160 milliards d’euros. Cela explique, en partie, pourquoi il n’y a plus de chômage dans certaines régions allemandes. Je ne dis pas que l’Allemagne a raison sur tout, que c’est un modèle à suivre aveuglément, mais il est intéressant de comparer nos situations respectives", constate lucide François Bayrou.  

Et, fidèle à son tempérament d’ancien professeur, de prendre un exemple concret pour expliquer l’évolution de la situation : "L’Allemagne a réussi à créer des richesses. Volksvagen était, il y a 7 ans exactement, dans la même situation que Renault. Les deux entreprises produisaient 1 200 000 véhicules par an. Cette année, Renault a produit 440 000 voitures, tandis que Volkswagen en a produit près de 2 700 000. Nous devons nous interroger sur cette lente déliquescence et ne pas se voiler la face. Nous nous appauvrissons littéralement", estime le député des Pyrénées-Atlantiques.

Après les turpitudes du commerce extérieur français, François Bayrou se recentre sur les difficultés croissantes rencontrées par la population dans son quotidien : "Personne ne peut dire que les fins de mois sont plus faciles, sauf peut-être les 0,5 % de Français qui ont vu leur situation évoluée favorablement, voir même 0,2 %, au cours de ces dernières années. L’immense majorité des Français se retrouvent devant de grosses difficultés et les fins de mois sont de plus en plus lourdes. La dette devient hors contrôle. Les gouvernements successifs ont voulu éviter cette question et n’ont pas fait face aux obligations du temps".  

C’est le moment choisi par François Bayrou pour mettre en exergue la cohérence et la constance de son engagement politique : "J’ai mis en garde le peuple français depuis de nombreuses années. La totalité des impôts des Français ne suffit même pas à payer les intérêts de la dette". Et de citer les conclusions alarmantes de la Cour des comptes sur le sujet : "Si on ne fait rien, nous serons contraints de couper à la hache tout ce qui fait le modèle social de notre pays, à savoir les services publics, l’éducation gratuite, notre modèle de santé, etc." Et de disserter sur un passé pas si lointain dont François Bayrou aimerait retrouver les charmes : "Avant, nous étions regardés comme un pays extrêmement enviable", regrette-t-il.

"L’une des questions centrales de cette campagne est celle du Produire en France"

"La question du produire en France n’est ni plus ni moins que la question de l’avenir de la France". Des propos qui déclenchent immédiatement des applaudissements nourris de l’assistance. François Bayrou en profite également pour fustiger les tendances électoralistes des autres candidats sur cette question : "Les autres candidats ont abordé cette question et s’en sont approchés comme des papillons de nuit qui viennent tournoyer autour de la flamme d’une bougie qui les attire, avant de s'en éloigner », juge impitoyable le député des Pyrénées-Atlantiques, pour qui la notion de "produire en France" doit s’étendre tous azimuts : "Produire en France, c’est produire dans tous les secteurs. Nous devons, par exemple, maîtriser les processus industriels. Nous devons davantage produire dans le numérique, le culturel ou encore l’industriel. Le numérique a créé 750 000 emplois. Nous devons également produire dans la filière bois".

Et de déplorer le retard pris sur les Allemands en la matière : "La superficie des forêts françaises est supérieure de 20 % à celle de l’Allemagne. Pourtant, les Allemands ont créé 750 000 emplois dans ce secteur, tandis que nous, avec davantage d’espace, nous n’en comptons que 450 000.  Si nous avions fait notre boulot, nous pourrions nous enorgueillir de près d’un million d’emplois dans le secteur".

Toujours fidèle à sa démarche pédagogique pour illustrer plus concrètement ses propos, François Bayrou avance l’exemple du fabricant allemand de surligneurs "Stabilo-Boss" : "Le Patron de Stabilo-Boss le reconnaît volontiers : c’est important pour un Allemand d’acheter allemand, car leurs produits ont une réputation de qualité supérieure", admet François Bayrou. Et de poursuivre son raisonnement : "Je voudrais qu’on fasse la même chose pour les produits français. Ils méritent d’être soutenus". Même si le chemin semble encore long : "80 % de nos produits sont soumis à la concurrence d’un produit allemand et dans 80 % des cas, la France perd le marché, au même prix. Ce n’est pas une question d’argent. Nous voyons de plus en plus de publicités allemandes en France, qui vantent les mérites de la qualité allemande et moi, j’aimerais que l’inverse existe aussi, qu’il y ait des publicités françaises en Allemagne pour vanter la qualité de nos produits. Il faut impérativement rebâtir le Produire en France", affirme un François Bayrou, plus déterminé que jamais, et transcendant la foule par son volontarisme.

"L’éducation nationale mérite d’être aimée et respectée dans notre pays"

Autre thématique pour laquelle François Bayrou éprouve une tendresse toute particulière, en vertu de son passé de professeur et de ministre de l’Éducation nationale, la question de l’école. "Nous avons également une grande question d’éducation devant nous. L’éducation est un monde à qui j’ai donné beaucoup d’amour. L’éducation nationale mérite d’être aimée". Ce dernier point soulève l’enthousiasme d’une foule reconnaissante à François Bayrou de mettre l’éducation, au même titre que le "Produire en France", au centre de son projet pour la France : "L’éducation n’est pas une interrogation mineure. Vous ne pouvez pas durer sans être un pays de très haut niveau de performance et d’exigence et sans un haut degré de formation", souligne François Bayrou.

Et d’évoquer un pays "qu’il regarde de très près" : "Je vais vous raconter simplement une histoire, il est un pays que je regarde avec beaucoup d’attention : c’est la Corée du Sud. Il y a 40 ans, c’était le pays le plus pauvre du monde, comme le Malawi aujourd’hui. La Corée est un pays fracturé : au Nord, nous avons misère et pauvreté, et au Sud, liberté et abondance".

Après ce postulat de départ, François Bayrou poursuit sa démonstration : "Aujourd’hui, la Corée du Sud est l’un des premiers pays de la planète. Sans avoir un territoire vaste, sans avoir un peuple nombreux – une population estimée à 50 millions d’âmes - avec des salaires du même acabit que les salaires français, la Corée du Sud est aujourd’hui l’un des pays les plus performants économiquement au monde. C’est également le premier pays du monde pour les objets électroniques de nouvelle génération".  

Et François Bayrou d’aborder un point de démonstration qui déclenche les rires bienveillants de la salle, mais qui trouve forcément un grand écho : les lourdeurs de l’administration française : "La Corée du Sud est également le premier pays en ce qui concerne l’administratif. Vous savez combien de temps il faut en Corée du Sud pour refaire ses papiers ? Un peu moins de trois heures". Une "courte durée" qui suscite des applaudissements nourris de l’assistance, trop consciente des lenteurs chroniques de l’administration "à la française".

François Bayrou déroule alors son argumentaire concernant la place de l’école au sein de la République après avoir évoqué l’exemple coréen : "Quel est le secret ? La Corée du Sud a bâti autour de ses grandes entreprises des centres de recherches des plus performants. Il n’y a pas d’autre secret que la recherche et l’éducation. Nous ne pouvons pas accepter l’idée d’être un pays dans lequel deux enfants sur cinq entrants en 6e ne savent pas lire correctement. De mon temps, l’école apprenait à lire à tous les enfants sans exception, peu importe le milieu social d’où ils étaient originaires. J’ai grandi dans un village des Pyrénées de 300 habitants. Nous vivions dans une société sans classe sociale. Tous ces enfants apprenaient à lire. L’école était portée par la société", souligne, non sans nostalgie, le candidat à l’élection présidentielle qui souhaite que ces vertus cardinales retrouvent droit de cité au sein de l’éducation nationale.

Et de poursuivre sur les échecs cuisants de ces dernières années : "Nous sommes le pays qui a le plus d’inégalités scolaires. C’est un véritable crève-cœur. L’école doit retrouver le niveau qui est le sien. Le lien de confiance est brisé entre les gouvernants et le pays sur cette question. 150 000 élèves sortent du système scolaire par an". Et François Bayrou d’égrener ces solutions sur la question, suscitant l’approbation d’une foule qui reconnaît ces compétences en la matière : "Nous devons définir le baccalauréat en fonction du niveau nécessaire à la fin de l’enseignement secondaire. Nous devons également revoir le système d’orientation pour savoir dès l’entrée de l’université comment on va en sortir. Il faut également bâtir des formations professionnelles par alternance en sortie d’université, afin ne pas avoir des diplômes généraux qui ne déboucheront sur rien", affirme de toutes ses forces le candidat à la présidence de la République.

"Je veux maintenant aborder la question de la moralisation de la vie publique dans notre pays"

Après l’instruction, la moralisation. François Bayrou a répété ce soir, à l’envi, sa volonté indéfectible de mettre sur la place publique la question de la moralisation de la vie politique et la sollicitation du peuple en la matière : "J’organiserai un referendum le 10 juin, jour de l’élection législative, sur lequel on traitera tous ces problèmes, et voici ce que je propose : interdire le cumul des mandats pour les députés et le limiter pour les sénateurs. Seuls les parlementaires présents seront autorisés à prendre part au vote, comme c’est le cas au Parlement européen. Tous les votes seront publics. Je m’engage également à reconnaître dans chaque élection le vote blanc comme un vote réellement exprimé".

Autre condition sine qua non de cette moralisation de la vie publique, la prévention des conflits d’intérêts chère à François Bayrou : "J’interdirai le mélange entre intérêt privé et intérêt public. Si cela avait été mis en place auparavant, cela nous aurait permis d’éviter des scandales qui sont encore rampants au sein de la société française. Nous avons résolument besoin de rebâtir le lien de confiance, trop distendu ces dernières années, entre électeurs et élus", préconise François Bayrou qui, plus déterminé que jamais, s’avance face aux Français, les yeux dans les yeux, armé du projet qu’il vient de leur décliner : "L’œuvre de redressement que je propose à la France est la seule à traiter toutes les questions, qu’elles soient d’ordre économique et financier ou encore concernant la moralisation de la vie publique, nous allons y répondre".

Et d’exhorter le peuple de France à prendre en main son destin : "Il importe de sortir du perpétuel affrontement stupide que l’UMP et le PS imposent aux Français. Nous avons d’autres choses à battre que l’un de ces deux partis. Nous devons abattre la dette l’illettrisme, l’échec scolaire". Et de conclure, ovationné par la foule : "On peut travailler ensemble en étant différents. Je veux être celui qui rassemble et réconcilie, et faire que demain, la France réussisse à éradiquer ces problèmes. Nous allons rassembler pour redresser notre pays", conclut François Bayrou, porté au pinacle par une salle acquise à sa cause et dont les derniers sceptiques viennent grossir les rangs du rassemblement qu’il appelle de ses vœux.

Discours de François BAYROU

[Seul le prononcé fait foi]

Mes chers amis,

Je voudrais, avec vous, regarder le paysage de la France d'aujourd'hui, les défis qui sont devant elle, et je voudrais avec vous observer que, dans cette élection, nous avons décidé de traiter ces défis sans en oublier un seul, et que les autres candidats à cette élection ont choisi d'éviter les défis, de ne pas les aborder, ce qui pour moi serait une manière de trahir les Français.

Alors je voudrais vous dire quelle est à mes yeux la situation du pays et de quelle manière on peut faire face aux défis si importants qui sont devant nous, ces défis-là les plus importants je crois de notre histoire récente, des défis qui ne ressemblent à aucun autre depuis un temps qu’on croyait très ancien, oublié, qui est le début de la Vème République en 1958, à un moment où la France était dans une situation économique qui ressemblait curieusement à celle que nous avons aujourd'hui.

Il y avait la guerre d'Algérie en plus comme un immense défi dont on avait le sentiment que l'on ne pouvait pas sortir, et le pays était désenchanté et découragé, si profondément désenchanté et découragé que les citoyens se désintéressaient, se détournaient des élections qui venaient régulièrement et est arrivé ce qui est arrivé.

Et dans un moment de très grande crise de la France, très grande crise ouverte par les événements du mois de mai en Algérie, on est allé chercher le général de Gaulle. Il n'y a pas de général de Gaulle aujourd'hui, il n'y a pas de personnalité qui s'impose au-dessus du pays, mais cependant il va falloir faire le même chemin.

Si je puis le rappeler, le général de Gaulle, au mois d'octobre 1957, était à 1 % des voix dans les sondages, et au mois de mars il était à 12% ou13 % dans les sondages. Ne voyez aucune ressemblance entre la situation de ce temps et celle de maintenant. Ceci est la vérité historique stricte, c'est juste pour dire que les événements imposent des changements d'orientation extrêmement lourds lorsque des défis très importants sont devant les peuples. Et ce sont ces défis très importants que nous avons devant nous.

Si je prends la situation de la France aujourd'hui, je vais la prendre par votre entrée, c'est-à-dire l'entrée des jeunes qui sont ce soir très majoritaires dans cette salle et je les remercie de leur présence (…) il y a une entrée qui est absolument frappante, c'est le chômage des jeunes en France. Et un pays qui est incapable de trouver de l'emploi aux jeunes, et puis dans les familles à ceux qui sont aussi plus âgés, un pays dans lequel le nombre des chômeurs augmente tous les mois depuis dix mois, un million de chômeurs de plus depuis cinq ans, ce pays-là a devant lui un problème qui est un problème de vie, qui est un problème pour les parents, pour les familles, pour ceux qui font des études, pour ceux qui n'en font pas.

Et un grand nombre des problèmes d'intégration que nous avons devant nous, d'intégration des jeunes dans la vie active, d'intégration des jeunes dans la vie de la cité, d'intégration des jeunes dans leur vie de famille, dans leur autonomie, et vous le savez bien, un grand nombre de ces problèmes-là viennent du doute qui existe dans l'esprit de beaucoup de jeunes : savoir s'ils pourront trouver un emploi ou pas.

La progression du chômage est un souci devant nous qui est extraordinairement lourd.

Deuxième souci devant nous extraordinairement lourd, c'est économique : nous sommes le seul pays dans notre situation en Europe, c'est-à-dire le seul pays de premier rang qui soit devant ce que l'on appelle un épouvantable déficit du commerce extérieur. Le commerce extérieur, vous savez bien, c'est exactement comme pour une famille ou comme une entreprise ou un artisan ou un commerçant, c'est : est-ce que tu vends plus que tu n'achètes ou est-ce que tu achètes plus que tu ne vends ? Si tu vends plus que tu achètes, tu es en bénéfice, si tu achètes plus que tu ne vends, tu es en déficit. C'est simple.

Eh bien la France, depuis sept ans voit son commerce extérieur qui s'effondre, la France depuis sept ans atteint des records inimaginables. Il y a sept ans, nous étions en excédent. Il y a sept ans, l'Allemagne était derrière nous. Cette année, après une chute continuelle année après année, nous serons en déficit du commerce extérieur de soixante dix milliards d'euros.

Soixante dix milliards d'euros ! Le chiffre passe vite quand on fait des études de maths mais soixante dix milliards d'euros, je veux simplement rappeler -moi qui suis le créateur et le défenseur et le président et le seul adhérent de l'Association pour la défense du calcul mental en France… Soixante dix milliards, c'est soixante dix mille millions d'euros pris sur les ressources du pays et apportés aux économies qui nous entourent.

Et soixante dix mille millions d'euros, on a peine à se représenter le nombre de zéros que cela représente, c'est l'équivalent de salaires annuels charges comprises de trois millions de Français. C'est cela que nous prenons sur nos ressources pour le porter aux économies des pays qui nous entourent !

Et si on regarde l'Allemagne qui était derrière nous il y a sept ans, cette année le résultat de l'Allemagne sera en excédent. Nous, c'est un déficit, eux c'est un excédent et un excédent de cent soixante milliards d'euros. Cent soixante milliards d'euros, cent soixante mille millions d'euros, cela explique pourquoi, dans un très grand nombre de régions allemandes, il n'y a plus de chômage. Cette année, il y a eu une grande vague de licenciements en Allemagne, et ces licenciements ce sont des licenciements à l'agence pour l'emploi parce qu'il n'y a plus de chômeurs.

Je ne dis pas que l'Allemagne soit une situation idéale, je ne dis pas que l'Allemagne a raison sur tout, je ne dis pas qu'il faut imiter en France la société allemande ou les décisions qu'ils ont prises. Je dis qu'il est intéressant de voir un pays qui, en sept ans, s'est effondré jusqu'à un déficit de soixante dix milliards pendant que le pays voisin, avec la même monnaie, avec les mêmes salaires et même des salaires légèrement supérieurs, ce pays-là réussit à créer des richesses avec lesquelles la société allemande fait face aux défis qui sont devant elle.

Volkswagen était il y a sept ans exactement -il y a peut-être des étudiants dans des IUT ou des écoles d'ingénieurs qui s'intéressent à l'automobile- exactement dans la situation que Renault connaissait à la même époque. Il y a sept ans, 2005, Volkswagen produisait en Allemagne un million deux cent mille voitures. Renault produisait en France un million deux cent mille voitures. C'était le même chiffre. Cette année, Renault ne produira plus en France que quatre cent quarante mille voitures, soit presque trois fois moins, en revanche Volkswagen produira en Allemagne deux millions deux cent mille voitures, soit multiplié par deux ou presque.

Si cette situation-là ne nous interroge pas, nous Français, alors c'est que nous nous voilons la face, nous nous voilons les yeux devant les problèmes que le pays se pose.

C'est cela la situation de notre pays : nous nous appauvrissons. Et quand un pays s'appauvrit, il ne faut pas que vous vous étonniez que les familles s'appauvrissent aussi. Il n'y a personne dans cette salle qui puisse soutenir devant nous que l'on vit mieux cette année que l'on ne vivait il y a sept ans. Personne ne peut dire que les fins de mois sont plus faciles. Si ! le 0,5 % de Français très favorisés qui, en effet, n'ont cessé de voir leur situation s'améliorer tout au long du temps. Ceux-là, 0,5 %, peut-être 0,2 %, sont dans une situation favorable parce qu'ils ont bénéficié d'un certain nombre d'opportunités qui étaient ouvertes, et quelquefois ouvertes même par le pouvoir politique. Mais l'immense, immense, immense majorité des Français, eux, sont devant des difficultés de fin de mois toujours plus lourdes.

Et puis, je n'ai pas besoin d'insister sur ce fait parce que j'en parle au peuple français depuis des années, il y a aussi le fait que la dette devient hors contrôle. Les gouvernements successifs ont voulu éviter cette question, ils se sont voilés les yeux, ils n'ont pas fait face aux obligations du temps et ils ne pourront pas dire qu'ils n'étaient pas avertis. J'ai pris le peuple français à témoin depuis des années de la fatalité que la dette allait représenter pour lui.

La fatalité de cette dette est aujourd'hui devant nous. On en est au point où la totalité de l'impôt sur le revenu des Français ne suffit pas à payer les intérêts de la dette !

Et la Cour des Comptes vient de sortir un rapport qui est un rapport extraordinairement alarmant, ce sont des magistrats et non une autorité partisane, sur le dérapage de la dette du pays.

Et le dérapage de la dette du pays, qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que nous sommes menacés comme la Grèce, comme l'Italie, comme l'Espagne, comme le Portugal, de nous trouver d'ici quelques mois, peu de mois, peu d'années en tout cas, dans la situation de devoir couper à la hache dans la totalité de ce qui fait le modèle social du pays, dans la totalité de ce qui fait le modèle républicain du pays !

Et le modèle social, vous le savez bien, ce sont des prestations de haut niveau, considérées par toute l'Europe comme le standard le plus haut possible. Le modèle social c'est le modèle républicain, c'est les services publics, l'éducation gratuite, et heureusement, la santé, la sécurité, la justice, tels que nous sommes un pays qui a été regardé pendant des années comme un pays extrêmement enviable par l'effort de soutien qu'il apportait, notamment à ceux qui sont le plus en difficulté dans son peuple.

Or, la totalité du financement du social et la totalité du financement du service public viennent des salaires qui sont versés en France, sur lesquels on prélève les charges sociales, de la CSG qui est prise sur les revenus du pays et sur les impôts. Tout cela, c'est directement lié à la santé économique de la France, et plus encore que la santé économique, à la santé de l'appareil de production du pays.

La question, c'est le produire en France.

Cette question, que j'ai placée au centre de la réflexion de l'élection présidentielle, dont les autres candidats se sont approchés comme des papillons de nuit devant la flamme qui les attire, puis après ils s'en sont éloignés, cette question-là, regardez bien vos enfants, regardez bien les personnes âgées, regardez bien les retraités, cette question-là c'est la question de l'avenir de la France. S'il n'y avait qu'une question, il y aurait celle-là.

Alors je ne limite pas les interrogations du pays à cette question, je vais en ajouter une autre. Nous avons une grande question d'éducation devant nous. Je le dis comme quelqu'un qui a été élève de l'école publique, étudiant de l'université publique, professeur de l'école publique, ministre de l'Education nationale, qui a des enfants qui ont été élèves, étudiants, etc., qui sont aujourd'hui pour quelques-uns d'entre eux enseignants. C'est un monde à qui j'ai donné beaucoup de moi-même, beaucoup de passion, beaucoup d'amour. Je ne sais pas si le mot peut être utilisé, mais pour moi ils l'est, l'Education nationale pour moi mérite de l'amour, j'utilise ce terme, mérite d'être aimée, d'être soutenue.

Eh bien cette Éducation nationale aujourd'hui est une interrogation pour toutes les familles. Et ce n'est pas une interrogation mineure, ce n'est pas une interrogation de second rang parce que quand vous êtes un pays à haut niveau de vie comme nous sommes, quand vous êtes un pays à haut niveau de soutien social, vous ne pouvez pas durer si vous ne devenez pas un pays à très haut niveau de performance, et le très haut niveau de performance, cela commence par les plus jeunes qui sont là, par le degré de leur formation, de leur éducation, de leur aptitude à relever tous les défis du monde qui vient et notamment tous les défis de la recherche, toutes les questions de la recherche, toutes les questions de l'innovation, toutes les questions qui ont fait des pays qui sont aujourd'hui sur le devant de la scène.

Je vous raconte simplement une histoire, il est un pays que je regarde avec beaucoup d'attention, dont je ne pense pas qu'on doive faire le modèle, mais il s'appelle Corée du sud. La Corée du sud, c'était il y a 40 ans le pays le plus pauvre du monde, comme le Malawi aujourd'hui. Parce qu'il avait connu une guerre terrible, parce qu'il y avait eu cette fracture entre Corée du Sud et Corée du Nord. Tiens, au passage, j'entends des gens vanter ou revanter dans le pays les modèles qui furent ceux du communisme d'autrefois.

Franchement, on a sous les yeux deux exemples, l'un un peu passé, l'autre totalement actuel. Deux pays, exactement comme on aurait fait une expérience de biologie, l'un c'est l'Allemagne. On a coupé l'Allemagne en deux, exactement au même niveau, il y avait d'un côté l'Allemagne de l'Est, de l'autre côté l'Allemagne de l'Ouest. On a appliqué avec rigueur le modèle de liberté à l'Allemagne de l'Ouest et le modèle d'Etat qui dirige tout avec le parti à l'Allemagne de l'Est. Cela a duré de 1945 à 1989, quarante quatre ans, on est revenu et d'un côté il y avait la pauvreté, de l'autre côté il y avait la liberté et l'abondance.

On a coupé la Corée en deux, Corée du Nord, Corée du Sud, au même niveau. Je vous demande d'aller voir, en tout cas de vous renseigner en lisant des livres, ce qu'est la misère d'un côté et la réussite économique de l'autre. Comment peut-on ignorer ce que l'on a sous les yeux comme vraiment une expérience in vitro, comme l'on dit ?

Eh bien la Corée du Sud, il y a quarante ans, le pays le plus pauvre du monde, est aujourd'hui un des tout premiers pays de la planète. Sans avoir un territoire vaste, le territoire de la Corée est environ cinq fois moins important que le territoire de la France. Sans avoir un peuple nombreux, le peuple coréen représente quelque chose comme cinquante millions d'habitants alors que nous en avons soixante cinq millions. Avec des salaires qui sont, je ne dis pas les mêmes, mais du même ordre que les salaires français. Sans avoir de ressources ni de matières premières, simplement par la mobilisation d'un peuple et son intelligence et un certain nombre de secrets que je vais vous dire. Aujourd'hui, la Corée du Sud est devenue le pays économiquement le plus performant ou parmi les plus performants au monde. La Corée du Sud a les chantiers navals les plus importants, les chantiers automobiles les plus importants, toutes les Kia qui roulent dans la rue, que vous connaissez, toutes ces voitures-là…, c'est devenu le premier pays du monde pour les écrans plats, les Samsung, le premier pays du monde pour les objets électroniques de nouvelle génération… Un tout petit pays de cet ordre, le premier pays du monde pour la qualité de son administration. En Corée du sud, le temps maximal imparti pour refaire les papiers d'un citoyen qui s'adresse à l'administration,  24 heures sur 24, est de trois heures… je sais qu'un certain nombre d'entre vous comparent avec la performance de l'administration française.

Quel est le secret ? Il y en a plusieurs, mais il y en a un avec certitude, c'est que la Corée du Sud a bâti autour de ses grandes entreprises des centres de recherche du plus haut niveau. Et quel est le secret des centres de recherche ? C'est que la Corée du Sud est aujourd'hui le premier ou le deuxième pays du monde par la qualité de l'éducation primaire et dans l'enseignement secondaire. Écoutez-moi bien, je ne dis pas cela par « chauvinisme d'éducation », je dis cela par certitude d'observateur de la planète : il n'y a pas d'autre secret si nous voulons redevenir ce que nous avons été que la Recherche et l'Éducation, il n'y en a pas d'autre !

Et donc nous ne pouvons pas… mais nous ne pouvons pas ! Au sens plein du verbe pouvoir ! Il est impossible que nous acceptions l'idée que nous continuions à être un pays dans lequel, selon les derniers chiffres, un enfant sur cinq entrant en sixième -deux enfants sur cinq quand il s'agit de garçons- ne savent pas lire ! C'est impossible !

Il y a des gens qui appartiennent ici à des générations plus âgées. Ils témoigneront si vous les interrogez que, en France, dans nos villages et dans nos quartiers, l'école apprenait à lire à tous les enfants sans exception quel que fût le milieu social dont il était originaire. J'ai grandi dans un petit village des Pyrénées qui faisait à l'époque 300 habitants. C'était des paysans et des ouvriers. Chez nous, il n'y a pas de seigneur, il n'y a pas de bourgeois, on avait la chance de vivre dans une société sans classes, eh bien ces enfants de paysans et d'ouvriers, tous ces enfants-là apprenaient à lire. Il n'y avait pas des livres dans toutes les maisons, je vous le jure, et le journal n'entrait pas dans toutes les maisons, simplement l'école était portée par la société.

Je vais vous raconter une histoire qui date du temps où j'étais ministre de l'éducation. J'avais une question en moi qui était celle-ci : comment se fait-il que, alors que l'on considère comme une règle que les enfants de milieux culturellement favorisés réussissent à l'école, les enfants de milieux culturellement défavorisés, hélas, échouent à l'école ? La France est cette année 34ème sur 35 dans le classement pour les inégalités scolaires… Autrement dit, nous ne sommes sur le podium que sur un seul sujet : l'inégalité ! Nous sommes le pays de tous les pays de l'OCDE qui fait le plus d'inégalités scolaires et je vous assure que pour moi c'est un crève-cœur, pour moi qui viens de ces milieux-là, c'est quelque chose dont je dis que nous ne pouvons pas, je reprends l'expression, nous ne pouvons pas l'accepter !!!

Donc, cette expression existait déjà à l'époque, on considérait que le milieu culturel de la maison faisait la réussite de l'enfant ultérieurement, mais j'avais observé, et d'abord comme prof, qu'il existait des exceptions à cette règle et des enfants de milieux culturellement favorisés qui étaient laissés sur le bord de la route et qui ne marchaient pas à l'école et des enfants de milieux culturellement défavorisés qui, au contraire, réussissaient très bien. Alors, j'ai demandé que l'on fasse une étude sur ces enfants-là individuellement et les résultats de l'étude ont été d'une clarté absolue. Les résultats de l'étude ont été ceux-ci : réussissent les enfants dans les familles desquels l'école est soutenue par les parents, admirée par les parents, aimée par les parents, dans lesquelles les parents considèrent que c'est très important l'école. Et au contraire les enfants dans les familles desquels l'école est critiquée, mal vue, jugée, vous savez bien, il y en a, on en connaît tous des familles dans lesquelles le monde enseignant est mal vu, eh bien ceux-là échouent plus souvent que les autres.

Il en est de même pour une nation. Une nation qui soutient son école, qui considère que c'est très important, qui la défend, qui lui apporte de l'enthousiasme, cette nation-là a plus de chances de réussir avec son école. Je ne veux pas citer la Corée à nouveau en exemple parce que l'investissement des familles dans l'éducation est impensable, à mon sens excessif, c'est un monde dans lequel tout l'effort de la famille est dirigé vers l'éducation des enfants, du matin 7 heures au soir 11 heures. Il y a deux services, c'est excessif, je le dis, de ramassage scolaire, le premier service de ramassage scolaire public pour l'école qui a lieu de 8 heures du matin à 4 heures de l'après-midi et un deuxième service de ramassage scolaire privé pour ceux qui vont prendre des leçons particulières jusqu'à 11 heures du soir. Tout ceci est excessif. Je suis absolument persuadé que l'on peut obtenir des résultats meilleurs sans aller jusque dans cette obsession, mais je sais, je sais ! qu'il faut, qu'il est nécessaire que nous allions tous ensemble vers une école qui retrouve le niveau qui doit être le sien !

Et je cite un dernier problème de la nation : c'est que le lien de confiance est brisé ou largement entamé entre les gouvernants et les citoyens. Il se trouve que, il y a des exemples nombreux, des scandales qui ressortent tous les jours, des cadavres dans les placards qui apparaissent et disparaissent, on ne sait d'ailleurs pas trop pourquoi, parce que très rarement la lumière est faite sur ces sujets, mais la vérité est qu'une grande partie de la nation n'a plus confiance dans la vie politique qui est censée représenter ses attentes.

Eh bien voilà le programme tracé que je propose et conduis et défends devant les Français et qu'il sera nécessaire de suivre si nous voulons nous en sortir :

Il y a quatre choses à faire qui sont des choses d'urgence, qui sont des choses de redressement de notre nation.

La première, il faut que nous nous remettions à produire en France, produire dans tous les secteurs. Produire, je dis produire, c'est l'agriculture, produire, c'est la mer, nous avons la deuxième façade maritime du monde avec l'outre-mer, la mer doit être une richesse, une richesse en biotechnologie, une richesse en énergie, produire, c'est la mer. Produire, c'est l'industrie, naturellement, et beaucoup d'entre vous se destinent à l'industrie et il y a en effet, tout à l'heure Philippe Gonon l'a dit, il y a dans notre pays une capacité, une force et notamment dans cette région, une habitude de maîtriser les processus industriels et d'investir et de faire avancer les choses. Il faut que nous nous remettions à produire dans l'industrie. Il faut que nous nous mettions à produire dans le culturel. Il faut que nous nous mettions à produire dans le numérique. Le numérique a créé sur les dix dernières années en France 750 000 emplois. Pendant ce temps, l'industrie détruisait 500 000 emplois. Le numérique, qui s'en occupe ? Personne.

Il faut que nous arrivions à produire, y compris dans la filière bois, une filière de cette région. J'étais hier à visiter les forestiers, ceux qui entretiennent, essayent de faire vivre la forêt française. Comme vous le savez, la forêt française est la troisième forêt du continent européen et cette forêt française est de 20 % supérieure à la forêt allemande. L'Allemagne, je répète, même monnaie, même modèle social que le nôtre, même coût du travail que le nôtre, et bien la forêt allemande et la filière bois génèrent un million d'emplois. Nous, avec une surface supérieure de 20 %, nous avons 750 000 emplois pour l'Allemagne, 450 000 emplois pour nous, ce qui veut dire, si vous faites la règle de trois, ils ont 750 000 emplois, nous en avons 450 000 et leur forêt à eux est de 20 % inférieure à la nôtre. Cela veut dire que, si nous avions fait notre boulot, nous serions autour de un million d'emplois dans la filière bois.

Si je regarde le bois dans l'économie française, alors c'est 7 milliards de déficit du commerce extérieur par an. Vous vous rendez compte ? On a la plus belle forêt, on l'a plantée au travers du temps, elle est en qualité au moins du niveau de la forêt allemande. Cette année, on aura planté en France 47 millions d'arbres, c'est très très peu si vous divisez par le territoire national. Les Allemands, cette année, auront planté 400 millions d'arbres et les Polonais auront planté 1 milliard d'arbres pour une forêt à peu près de la même surface que la nôtre. Et cela a un grand enjeu économique, un grand enjeu écologique parce que, comme les plus jeunes qui sont là le savent, l'ont étudié à l'école et feront bien de l'apprendre à leur famille, ce sont les arbres qui sont le puits de carbone le plus important, ce sont les arbres qui fixent le carbone des gaz à effets de serre, c'est des arbres dont on a besoin pour lutter contre le réchauffement de la planète, et j'ai appris que ce sont les arbres jeunes qui piègent le carbone le plus efficacement, et donc replanter c'est très important pour l'écologie aussi bien que pour l'économie de la France. Eh bien, nous avons abandonné complètement la filière bois et nous avons à reconstruire la filière bois.

Plus j'avance dans cette question du produire, plus je mesure que, en vérité, nous n'avons pas fait comme nation, comme pays, le travail de réflexion stratégique qui est le seul qui puisse faire bouger les choses. On n'a pas pensé à l'avenir. Il y a un vieil adage français qui dit : "Gouverner, c'est prévoir." Et bien on a gouverné sans prévoir et il ne faut pas s'étonner que nous soyons dans le mur.

On peut prendre ainsi filière par filière. Normalement, on devrait s'interroger dans tous les secteurs que nous avons au cours du temps perdus et abandonnés, sur les raisons qui font que nous sommes dans cette situation périlleuse et quand vous réfléchissez à cela, alors vous vous apercevez que, si je prends les fleurons industriels de notre pays, ceux que l'on vente à la télévision à juste titre tout le temps, c'est-à-dire la fusée Ariane, les satellites, Airbus, le TGV, les différentes sortes de nucléaire, si je prends toutes ces choses-là, alors je découvre une chose avec stupéfaction : ce sont tous des programmes lancés en France dans les années 1960, dans les années que j'évoquais qui étaient celle de ce redressement du pays que le général de Gaulle a fait avec tant de force et de brio. Eh bien ces programmes ont tous été lancés dans les années 60. Depuis, on a laissé faire les choses…

Eh bien, il n'est pas de réussite en économie, il n'est pas de réussite pour un peuple quand il laisse faire. Nous avons besoin, au contraire, de reconstruire de manière volontaire et déterminée les grandes orientations qui vont nous permettre de relever les défis.

Et la première de celles-là, je le répète, nous allons décider qu’à nouveau, puisque les autres le font nous allons le faire à notre tour à notre place et avec nos forces : nous allons produire en France pour créer des emplois et créer à nouveau la richesse dont les familles ont besoin pour faire les fins de mois !

Je dis le faire avec nos forces, je dis le faire avec nos capacités, je dis le faire tout de suite en nous y mettant sans attendre et je vous propose ainsi une grande différence avec ceux qui s'expriment dans cette campagne présidentielle. Les autres candidats, de quelque bord qu'ils soient, ils disent tous une chose, la même, et moi je prétends le contraire : ls disent tous que la situation du pays provient de difficultés dont nous ne sommes pas responsables. Les uns disent c'est le capitalisme international, les autres disent ce sont les banques, les troisièmes disent c'est la finance, les quatrièmes disent c'est l'Europe, ou c'est l'euro, d'autres disent c'est l'immigration… Vous les entendez tous les discours de cet ordre…

Eh bien, moi je prétends une chose, c'est que les difficultés du pays viennent de mauvaises décisions qui ont été prises à l'intérieur du pays !

Il n'y a pas d'autre réflexion, il n'y a pas d'autre explication possible parce que si cela venait de l'extérieur, le peuple allemand, le peuple belge, le peuple néerlandais, les peuples scandinaves auraient les mêmes difficultés que les nôtres. Or, il se trouve qu'eux, dans le même ensemble européen, avec les mêmes contraintes et le même niveau social, et même certains un niveau social quelquefois enviable pour nous, je pense aux pays scandinaves, ces pays-là ont réussi à produire, à exporter, à vendre, à être des pays qui s'enrichissent, alors que nous sommes un pays qui s'appauvrit… Et excusez-moi de le dire, dans la Suisse voisine -il y a des travailleurs transfrontaliers ici- est-ce que vous croyez qu'ils ont un coût du travail plus bas que le nôtre ? Non, ils ont un coût du travail plus élevé que le nôtre et vous le savez bien et c'est pour cela qu'il y a des dizaines, des centaines, des milliers de personnes qui traversent la frontière. Ils ont un coût du travail de 15 à 20 % plus élevé que le nôtre et, cependant, ils produisent et ils exportent !

Ce n'est donc pas la question du coût du travail qui est en cause et ce n'est pas la question de l'Europe. La question est que, en France, avec le temps, nous avons baissé les bras, nous n’avons pas eu une volonté de défendre le pays, nous avons laissé partir la production du pays.

Et c'est une question de prise de conscience, j'ai été frappé par cette réaction quand j'ai avancé devant les Français l'idée que la question de produire était une question absolument centrale. Et que pour produire il fallait peut-être soutenir la production et que, pour soutenir la production, il fallait peut-être que le consommateur réfléchisse quand il fait un acte de consommation, qu'il se dise qu'il est concerné lui-même et pas seulement par les emplois, que le consommateur se dise que, quand il a un acte de consommation dirigé vers des produits issus de notre pays, en fait... -écoutez-moi bien- la moitié de ce qu'il dépense revient dans sa poche parce que la moitié de ce qu'il dépense en charges sociales, en CSG, en impôts, cela revient dans la poche de l'assuré social, dans la poche du parent d'élève par l'intermédiaire des salaires des enseignants, dans la santé, dans les investissements comme les hôpitaux ou les universités, c'est l'acte de consommation en réalité qui revient pour une partie très importante, à peu près la moitié, aux consommateurs qui décident de faire cet acte-là.

Si nous avions cela en tête… Je regarde les étiquettes, j'ai à acheter un produit, je vois deux produits comparables, l'un de ceux-là est produit dans mon pays, l'autre à l'extérieur. Si je me rends compte que la moitié du prix que je vais payer revient sous une forme directe ou indirecte au consommateur qui prend cette décision, alors tout change ! Encore faudrait-il savoir avec certitude si le produit que l'on me propose est enraciné dans la société française ou pas !

Et c'est pourquoi je dis qu'il faut des labels, un label très simple qui permette de savoir en pourcentage quel est le pourcentage du produit qui revient au pays.

J'ai été très frappé l'autre soir, j'ai fait, peut-être certains l'ont vue, l'émission qui s'appelle Capital sur la 6. C'était une émission très intéressante et même presqu’émouvante pour moi parce que voilà une des plus grandes émissions économiques du pays qui était entièrement consacrée au sujet du produire en France que j'ai lancé il y a à peine quelques mois. Et on a vu, reportage après reportage, combien c'était important. Il y avait un chef d'entreprise allemand, le patron de Stabilo Boss, qui disait : « Vous n’imaginez pas à quel point c'est important pour un Allemand d'acheter allemand parce qu'il a l'impression que ce sont des produits qui sont d'une qualité remarquable, supérieure, de très très bon niveau, et donc ils le font et ceci est très très bien ».

Eh bien moi je voudrais que l'on fasse la même chose pour les produits français. Je voudrais, ce serait simple et évident, que l'on considère en France que les produits français méritent eux aussi d'être soutenus. Et cette idée de l'image de marque des produits d'un pays, ne vous trompez pas, c'est une des clés pour la réimplantation de la production.

De grands universitaires économiques, industriels, on fait le calcul suivant : quand une entreprise française veut exporter un produit, dans 80 % des cas elle est en compétition avec un produit allemand de la même gamme, et dans 80 % des cas elle perd le marché au même prix. Ce n'est pas une question de prix, c'est que ces produits allemands ont la réputation, et auprès de vous aussi, d'être des produits solides, de qualité fiable, durable. À telle enseigne que si vous allumez la télévision, vous écoutez la radio, il y a des publicités pour les voitures allemandes en allemand, simplement pour dire que c'est formidable la production de ce pays voisin, ami. Mais moi j'aimerais qu'assez vite on ait des publicités en français, en Allemagne, qui défendent l'idée que les produits français sont de qualité, d'imagination, de capacité. Après tout puisqu'ils sont produits dans cette région, alors il n'y a aucune raison que l'on ne réponde pas à cette attente et à cette obligation.

Il faut rebâtir le produire en France.

Je veux de la même manière que l'on reconquière l'éducation dans notre pays. Je ne vais pas faire un plan d'éducation extrêmement compliqué, extrêmement long qui mériterait cependant d'être pris. Je vais vous dire plusieurs choses.

La première de ces choses, c'est que j'ai l'intention de soutenir, comme Président de la République, le monde de ceux qui assument l'œuvre éducative pour le pays au lieu de les critiquer. Et, chaque fois que j'en ai l'occasion, je rappelle que j'aimerais bien voir ceux qui les critiquent devant une classe de quatrième dans un collège moyen pendant trois heures de temps. J'aimerais savoir dans quel état ils sortent de ce qu'ils considèrent comme une sinécure.
 
Moi, je veux les soutenir et je veux les aider. C'est la première chose.

La deuxième chose, c'est qu'il faut se concentrer sur les fondamentaux. Je sais où est la clef d'une éducation qui réussit. Je vous le dis dans le creux de l'oreille presque avec gravité : la clef d'une éducation qui réussit, c'est la langue française, c'est lire, écrire, s'exprimer, saisir les nuances, comprendre sa langue, savoir lire un texte, être ému quand on lit ce texte, savoir exprimer ce que l'on a à l'intérieur de soi.

Je suis même sûr que c'est le meilleur moyen de lutter contre la violence parce que, quand vous êtes un élève qui n'arrive pas à suivre et qui ne peut rien exprimer de ce qu'il ressent confusément à l'intérieur de lui-même, il ne reste qu'un chemin, c'est la violence et la déstabilisation de la classe.

Eh bien je veux, et je défendrai l'idée que l'école primaire doit consacrer la moitié de son temps, 50 %, au travail sur la langue. Il faut simplifier les programmes, il faut préférer des programmes simples mais approfondis à des programmes pléthoriques et qu'on survole !

Je veux que l'on en revienne aux fondamentaux. C'est pourquoi je défendrai par exemple que l'Histoire doive redevenir une discipline dans la classe de terminale S, et je défendrai l'idée que, par exemple, en Histoire la chronologie doive faire partie des programmes pour toutes les classes et pour toutes les disciplines. Pour éviter d'avoir ce que j'ai connu à différentes reprises, des gens qui croyaient que Louis XIII c'était le XIIIème siècle, Louis XIV le XIVème siècle, Louis XV le XVème siècle et Louis XVI le XVIème siècle ! Je ne blague pas ! Simplement les repères temporels disparaissent, et moi je suis pour qu’on les retrouve.

La langue, des programmes simplifiée, le soutien aux enseignants et une loi. Je ne parle pas d'une loi juridique, mais d’un pacte scolaire, une idée devant laquelle nous devons être intraitables : c'est que l'on ne peut pas entrer dans l'enseignement secondaire sans maîtriser la lecture et l'écriture. Et pour ceux qui ne maîtrisent pas la lecture et l'écriture à l'entrée dans l'enseignement secondaire, il faut mettre les moyens suffisants pour leur offrir le rattrapage dont ils ont besoin le plus vite possible, pour qu’ils puissent récupérer le cursus.

Cela ne sert à rien ce qu'on fait depuis des années et même des décennies qui consiste, là encore, à refuser de voir la réalité en face, scolariser les élève même s'ils n'ont pas les moyens de suivre, ignorer qu'ils sont complètement sur le côté de la route, les voir monter de classe en classe alors qu’ils n'ont pas du tout acquis ce qu'il faut pour y arriver et, en Troisième, terminé ... on accepte qu'ils soient sans formation, sans acquis, sur le bord de la route et pour longtemps. Il y a 150 000 élèves qui sortent comme cela du système scolaire par an !

Cela me permettra de dire que je trouve qu'il faut que l'on définisse le baccalauréat non pas en fonction du nombre de reçus que l'on voudrait en pourcentage, mais en fonction du niveau que l'on considère nécessaire à la fin de l'enseignement secondaire et à l'entrée dans l'université, un niveau qui soit respecté de manière que les examens et les titres scolaires veuillent dire quelque chose.

Puis il faut d'autres choses, comme il y a beaucoup d'étudiants ici, par exemple un système d'orientation qui tienne la route et que l'on sache à l'entrée de l'université de quelle manière on va en sortir.

Et comme il y a beaucoup d'étudiants ici, encore autre chose, l'université bien sûr c'est une formation générale, mais il faut que l'on bâtisse aussi, à l'issue de l'université et à tous les niveaux, des formations professionnelles notamment par alternance qui permettront aux étudiants diplômés de découvrir un métier, de découvrir l'entreprise, de s'y implanter et au bout du compte de trouver des recrutements qui seront beaucoup plus faciles. Il est nécessaire qu'il y ait, à l'université aussi, des formations professionnelles en sortie de l'université pour ne pas avoir des diplômes généraux qui en fait ne déboucheront sur rien.

Voilà pour produire, voilà pour instruire.

Je veux aborder le dernier chapitre qui pour moi est absolument nécessaire, qui est celui de la moralisation de la vie publique dans notre pays.

J'observe depuis des années et des années qu'il est un certain nombre de problèmes absolument cruciaux devant lesquels le monde politique, la main sur le cœur, à chaque occasion, vient dire à tous les Français que, oui, il faut absolument le faire… Cela, c'est sur les tribunes, et après, derrière le rideau, le monde des partis politiques dominants s'entend pour surtout ne rien faire.

Je vais prendre un exemple très simple : il y a des années et des années qu'on dit que, pour les députés, il est impossible de continuer avec le cumul de mandat que l'on a actuellement. Oui ou non ? Tout le monde dit ça. Et on ne fait absolument rien. On vous dit toujours, c'est encore ce que disent les partis actuels : le cumul des mandats, on va s'en occuper, ce sera pour la prochaine fois.

Eh bien pour ces engagements sur la moralisation de la vie publique, mon choix, ma décision, la détermination qui est la mienne, c'est que cette fois-ci on ne va plus en parler pour le futur, on va le faire immédiatement.

Et c'est pourquoi, comme vous le verrez sur ma profession de foi, j'organiserai un référendum le jour du premier tour des élections législatives qui sont fixées au 10 juin, dans lequel on traitera tous ces problèmes pendants sur lesquels il y a un immense consensus apparent, et en réalité rien derrière de ce que l'on pourrait faire.

Eh bien, ces problèmes-là, on va les traiter ! Je les énumère :

Nous allons interdire le cumul des mandats pour les députés et le limiter pour les sénateurs.

Nous allons obliger à la présence effective des députés dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.

Nous allons prendre la décision que, pour les députés à l'Assemblée Nationale, et d’ailleurs pour les sénateurs aussi, on ne pourra pas voter si on n'est pas présent. Personne ne pourra voter à leur place. Ce n'est pas si compliqué, cela se fait au Parlement européen, il n'y a pas de vote délégué au parlement européen, vous êtes obligé d'être présent pour voter. Ce sera le cas à l'Assemblée Nationale de la République française.

Nous allons décider que tous ces votes seront des votes publics et ils seront tous publiés sur Internet pour que chacun puisse suivre le vote des représentants qu'il aura élus.

Nous allons reconnaître le vote blanc. Parce que, quand les électeurs se déplacent pour aller voter, il n'y a aucune raison que leur vote soit considéré comme n'existant pas, comme nul. Ils viennent dire, ces électeurs : "Excusez-moi, je suis un citoyen, mais je ne retrouve pas dans l'offre politique que vous nous proposez les attentes qui sont les miennes". Et donc nous allons reconnaître le vote blanc comme un vote réellement exprimé.

Nous allons consacrer, une fois pour toutes, l'indépendance de la Justice dans notre pays et pour que l'indépendance de la Justice soit reconnue, le ministre de la Justice aura un statut particulier au sein du gouvernement : le Garde des Sceaux ne pourra être nommé qu'à partir du moment où majorité et opposition se seront accordées sur une personnalité au-dessus des partis ou qu’ils considéreront comme suffisamment fiable, suffisamment solide, pour porter la politique de Justice du pays et faire les choses comme il faut.

Nous allons interdire le mélange des intérêts privés avec les intérêts publics. Il y a trop longtemps que des gens sont là pour représenter des intérêts privés. On a réuni l'année dernière une commission composée des magistrats les plus prestigieux pour que les choses deviennent claires, que par exemple on soit obligé, quand on entre au gouvernement ou que l'on entre à l'Assemblée Nationale, de déclarer les intérêts privés qui sont les siens. Cela existe dans tous les autres pays, cela existe au Parlement européen où, quand il y a un vote, vous avez toujours des bras qui se lèvent et des élus qui disent : "Monsieur le Président, je ne peux pas participer à ce vote parce que je détiens des actions d'une banque, on va légiférer sur une banque donc je ne peux pas intervenir."

L'obligation de déclarer les intérêts privés que l'on a, et celle de refuser de participer aux décisions d'intérêt général lorsque ces intérêts privés sont en cause seront établies et rendues obligatoires par la loi. Cela nous aurait évité des scandales qui sont encore rampants dans la société française.

Des décisions de moralisation de la vie publique parce que nous avons besoin de rebâtir le lien de confiance entre citoyens et élus, entre électeurs et élus, il faut que les électeurs, les citoyens, aient la certitude qu'au fond la vie publique de leur pays est honnête et respectée, et civique, et que si les gens viennent exposer des raisons devant eux, c'est la vérité que l'on expose devant eux.

Je veux vous dire ceci parce que c'est un enjeu extrêmement important. Nous sommes dans une vie publique depuis des années qui est une vie publique dans laquelle la place des extrêmes devient de plus en plus importante et de plus en plus dangereuse.

On a, parce que le monde politique est coupé en deux, droite contre gauche, deux partis dominants, l'un de droite l'UMP, et l'autre de gauche le PS, qui sont tous les deux sous la pression de leurs extrêmes, et cela entraîne un certain nombre de dérives dans les décisions, dans les attitudes, dans les propos, qui sont des dérives et des attitudes extrêmement inquiétantes.

Eh bien nous voyons se développer cette pression des extrêmes sur les deux partis favoris principaux de la vie politique française qui est pour la France un très grave handicap. Parce que je vous dis ceci : il n'existe pas -vous pouvez fouiller dans votre mémoire historique- de pays qui ait réussi à relever les défis et les défis importants qui sont devant lui s'il était sous la pression des extrêmes, cela n'existe pas, ni d'extrême-droite ni d'extrême-gauche !

Les expériences d'extrêmes ont conduit chaque fois à la catastrophe dans tous les pays.

Eh bien, il n'y a qu'une proposition politique en France dans cette élection présidentielle qui soit absolument à l'abri de toute pression des extrêmes et dont le but soit que la vie politique du pays soit mise à l'abri de la pression des extrêmes, c'est celle que je propose aux Français.

C'est parce que nous sommes indépendants et parce que nous refusons la rupture de la vie politique entre deux clans perpétuellement ennemis, et parce que nous refusons la pression des extrêmes que nous apportons dans cette élection une réponse qui, sans nous, ne serait pas apportée et qui manquerait cruellement à la résolution des problèmes que le pays aura à résoudre.

Vous voyez que tout cela se tient.

L'œuvre de redressement que je propose à la France, que je conduirai avec elle, cette œuvre de redressement est la seule à traiter toutes les questions que le pays n'arrive pas à résoudre depuis des années : les questions économiques, les questions de l'emploi, les questions des fins de mois, la question de la moralisation, de la confiance entre élus et citoyens.

Toutes ces questions-là, nous allons les résoudre sans attendre et sans attente que d'autres ne le fassent à notre place, à une condition, et c'est sur cela que je finirai :

Il importe de sortir du perpétuel affrontement stupide que l'UMP et le PS imposent aux Français. Il importe de sortir que le seul but d'une élection c'est de battre l'autre camp !

Nous avons d'autres choses à battre que l'autre camp, d'autres partis, d'autres étiquettes…

Nous avons à battre le chômage, nous avons à battre la dette, nous avons à battre l'illettrisme, nous avons à battre l'échec scolaire, nous avons à battre la rupture entre citoyens et élus !

Nous avons à reconstruire un pays !

(...)

 

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