"C'est la responsabilité de l'État d'agir pour limiter les attaques de requins"

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Thierry Robert, Maire de Saint-Leu, vient de déposer un référé-liberté devant le tribunal administratif de Saint-Denis afin de "forcer l'État à agir" contre "la prolifération de requins-bouledogues" au bord des côtes réunionnaises.

Après l'attaque mortelle d'une adolescente par un requin-bouledogue lundi à la Réunion, Thierry Robert, Maire de Saint-Leu, commune voisine de celle où s'est déroulé le drame, a déposé hier un référé liberté devant le tribunal administratif de Saint-Denis à la Réunion. "Une action en urgence qui a vocation à être audiencée dans les 48 ou 72 heures" et qui a pour objectif affiché de "forcer l’État à agir", a expliqué Me Spinosi, avocat de la ville de Saint-Leu, lors d’une conférence de presse.

Après la dernière attaque mortelle, le 8 mai à Saint-Gilles, qui avait coûté la vie à un touriste métropolitain de 36 ans qui faisait du surf non loin de Saint-Paul, Thierry Robert avait pris un arrêté incitant à la pêche au requin, contre récompense, sur le territoire maritime de sa commune. L'arrêté avait été suspendu le 7 juin par le tribunal administratif, saisi par trois associations. "On a expliqué à la commune de Saint-Leu qu’il n’appartenait pas au maire de pouvoir intervenir sur cette zone et qu’il appartenait uniquement à l’Etat de le faire", a précisé l’avocat.

"L'ÉTAT EST RESPONSABLE ET DOIT PRENDRE LES MESURES QUI S'IMPOSENT"

Maintenant qu’il a été établi que l’État était responsable, il faut "le forcer à prendre les mesures qui s’imposent". "Aujourd’hui, il n’a rien fait", a déploré Me Spinosi pour qui "l’État doit prendre la mesure de l’urgence et se décider à mettre en place des dispositifs sérieux pour prémunir les Réunionnais et tous ceux qui fréquentent ces plages contre les agressions". "La première mesure, immédiate, est d’autoriser la pêche aux requins-bouledogues", a-t-il rappelé, avant, à moyen et long terme "d’installer des filets et des lignes de pêche".

Cette mesure qui avait été préconisée par Thierry Robert dès le mois d’août dernier, permettra "de limiter le nombre de requins susceptibles de porter des agressions" mais aussi, plus globalement, de les repousser en contrariant leur sédentarisation. En outre, "la circulation de bateaux de pêche permettra que soient transmises aux autorités des informations sur la présence des requins", a ajouté Me Spinosi avant de préciser que "c’est une technique qui a fait ses preuves dans certains pays qui subissent des attaques de requins comme l’Australie".

"NOUS NE POUVONS PAS ÉRADIQUER LE RISQUE, MAIS NOUS POUVONS LE MINIMISER"

Thierry Robert ne se fait pas d’illusions, "le risque zéro n’existe pas", mais "nous sommes face à un prédateur en haut de la chaîne alimentaire qui n’a plus peur de s’approcher". "Si on ne peut pas éradiquer, le risque, on peut le minimiser", a-t-il défendu. À l’heure actuelle, la seule mesure prise suite à une attaque mortelle est "une réunion de crise à la préfecture qui dure trois heures, et après trois heures, plus rien", a déploré le maire de Saint-Leu. "Il y a un décalage entre les promesses de l’État et les acte"s, a-t-il dénoncé. En août dernier, le ministre de l’Outre-mer Victorin Lurel "s’était engagé à cofinancer l’achat de viandes de requins et à faire évoluer le périmètre de la réserve marine". Depuis, aucun de ces engagements n’a été tenu.

Interrogé sur la probabilité de se faire à nouveau débouter, Me Spinosi a estimé que c'était "possible" tout en disant que "la donne avait changé", puisque pour la première fois c'est une baigneuse, très près de la côte, et non un surfeur, qui a été attaquée. Si la requête était rejetée, "dans ce cas nous saisirions encore une fois le Conseil d’Etat, mais cette fois en extrême urgence, avec la possibilité d’obtenir une audience avant le mois d’août pour que le juge suprême puisse statuer sur cette question d’importance nationale".

"CE N'EST PAS VOULOIR DETRUIRE LA NATURE QUE DE LUTTER CONTRE LA PROLIFÉRATION DE REQUINS"

Thierry Robert a rappelé qu’il n’était en aucun cas partisan "de détruire la nature" mais qu’il était urgent d’agir face à "la prolifération de cette espèce au bord des côtes". Il n’a pas non plus remis en cause l’existence de la réserve marine qu’il juge être une "bonne chose", mais a émis des doutes sur son périmètre. Aujourd’hui, "elle crée un véritable garde-manger et le requin va s’approvisionner là où il y a à manger, or, dans le même périmètre, se trouvent des nageurs et des activités aquatiques".

"On ne peut pas rester les bras croisés. Ce combat n'est pas facile et pas simple. J'espère que la victime d'hier sera la dernière sur la liste", a ajouté l’élu, estimant que "l'Etat avait de la chance que personne n'ait déjà porté plainte contre X". "Au-delà de la question la plus grave qui est l’atteinte au droit à la vie des personnes qui sont sur ces plages, il y a évidemment des conséquences qui sont catastrophiques en termes d’économie car le tourisme est le cœur de l’activité économique de La Réunion", a regretté Thierry Robert.

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