"Ce n'est pas une réforme des retraites mais une nouvelle occasion manquée"
Marielle de Sarnez regrette "le manque d'ambition et de courage" du gouvernement sur le dossier des retraites. "Il n'a annoncé que la poursuite de ce qu'avait fait François Fillon", a-t-elle déploré mardi sur RFI.
"C'est la quatrième ou cinquième fois qu'on nous annonce une réforme des retraites. Avant c'était sous des gouvernements de droite, maintenant sous un gouvernement de gauche. Chaque fois, on constate qu'il y a un déficit, on dit qu'il faut faire attention, on annonce des prélèvements supplémentaires et une durée de cotisation qui varie au rythme de l'allongement de la durée de la vie. Mais il n'y a pas de véritable réforme, on nous bidonne et on fait du bricolage. Ce que Jean-Marc Ayrault a annoncé n'est autre que la poursuite de ce qu'avait dit et fait François Fillon. Et dans trois ou quatre ans, cela va recommencer", a estimé l'eurodéputée, invitée de l'émission Mardi Politique.
"Je comprends qu'il faille des mesures immédiates pour combler la dette, mais elles ne sont valables que si elles s'accompagnent d'une réforme globale, qui pérennise notre système de retraites. Nous préconisons depuis longtemps avec François Bayrou un système unique par points, qui mette fin progressivement aux nombreux régimes spéciaux qui existent en France. Il est aujourd'hui soutenu par une partie des partenaires sociaux, dont la CFDT. Je regrette que Jean-Marc Ayrault ne le fasse pas", a poursuivi la vice-présidente du MoDem.
Selon elle, "le système par points pourrait se mettre en place progressivement, en conservant pour chacun les droits acquis. Si vous avez un travail pénible, vous acquerriez des points supplémentaires. Vous pourriez ensuite partir à la retraite quand vous le souhaitez. Cette réforme apporterait davantage de justice et règlerait définitivement la question".
"Nous sommes donc aujourd'hui devant une occasion manquée. À l'évidence, il y a un manque de courage et un manque de vision du gouvernement, qui est sur le court terme, qui ne pense ni durable ni aux générations futures, mais aux élections qui viennent. Cette manière de gouverner ne me va pas", a-t-elle conclu avec fermeté.
Pour aller plus loin
- Écoutez la première partie de l'émission Mardi Politique, consacrée à la Syrie.