"Ce n'est pas dans la précipitation qu'on moralisera la vie publique"

Jeudi sur LCI, Robert Rochefort a salué "les mesures utiles présentées par le président de la République, comme la création d'un parquet spécialisé contre la fraude fiscale", mais regretté que l'on passe une fois encore "à côté de l'essentiel".
Pour Robert Rochefort, le débat actuel sur la moralisation de la vie publique comporte deux écueils : "La pseudo transparence n'est pas la vérité, tandis que développer l'idée qu'il faut être pauvre pour faire de la politique est une erreur absolue". "Nous devons dépasser les simples déclarations de patrimoine. Les Français se rendent bien compte qu'il y a un enfumage, qu'on flatte leur petite tendance voyeuriste en montrant que tel ou tel ministre à une voiture de vingt ans d'âge. Je n'ai pas envie de participer à cet exhibitionnisme dégoulinant", a-t-il pointé sur le plateau de LCI.
"L'affaire Cahuzac démontre un dysfonctionnement de la classe politique", a estimé le vice-président du MoDem. "Le problème est que nous répondons à ce dysfonctionnement par un autre dysfonctionnement. On croit qu'il faut traiter ce sujet à chaud, faire tout de suite un projet de loi, tout réinventer en quelques jours. La commission Sauvé avait déjà fait des propositions précises sur le sujet, qui n'avaient pas été suivies d'effets. Je vous le demande : quand allons-nous travailler sérieusement ? Ce n'est pas dans la précipitation et l'urgence médiatique qu'il faut agir", a martelé Robert Rochefort.
"Un sondage publié ce jour démontre que la proposition d'un référendum, portée par François Bayrou, rassemble une très nette majorité des Français", s'est-il satisfait. "Posons les vraies questions. Avons-nous trop d'élus et trop d'étages de collectivités ? Avons-nous un problème de représentativité de l'Assemblée nationale ? 40% des électeurs - le centre et les extrêmes - ne sont pas représentés à l'Assemblée nationale, nous voyons bien qu'il y a un problème démocratique", a-t-il conclu.