Alcatel-Lucent : "Le gouvernement doit passer de l'attentisme à la conduite active"

Pour Robert Rochefort, "les destructions d'emplois par les grands groupes sont loin d'être terminées". Il plaide pour que le gouvernement corrige sa stratégie en "stimulant et en encourageant l'activité des entreprises".
"L’annonce de la suppression de 900 emplois chez Alcatel-Lucent est une très mauvaise nouvelle, particulièrement pour le Sud-ouest de la France avec la fermeture du site de Toulouse. Le désastre que connait Alcatel signe la grave erreur stratégique qu’ont commise ceux qui révaient 'd’une entreprise sans usine'. Nous voyons aujourd’hui le résultat de ce choix, alors que l’industrie allemande est florissante", analyse Robert Rochefort.
"Il faut malheureusement constater que les destructions d’emplois par les grands groupes sont loin d’être terminées. En l’état actuel des choses, le retour timide de la croissance pour 2014 se fera sans création suffisante d’emplois pour que le chômage recule réellement. Le gouvernement est face à ses responsabilités. Il est temps d’agir et de réagir", prévient le parlementaire européen.
"C'est par la stimulation de l'activité que se créent les emplois durables"
"En décidant une fois de plus d’augmenter la fiscalité des entreprises, le Gouvernement socialiste s’enferre et prouve, si cela est encore necessaire et malgré la promesse de rendre cette mesure provisoire, qu’il considère que l’impot est encore et toujours l’ultime solution", déplore l'économiste.
Selon lui, si la majorité actuelle "continue à ne parier que sur les emplois aidés, elle réussira peut-être à stabiliser le chômage de façon temporaire", mais "au prix d’une augmentation du nombre des contrats d’avenir qui se revelerait très couteuse pour les finances publiques". Cela reviendrait également à "attendre le salut d'une amélioration de la conjoncture internationale, au risque de n'en percevoir que très peu de retombées positives".
Il n'y a donc "qu'une seule conduite active qui vaille", celle "d'admettre enfin que c'est par là stimulation et l'encouragement de l'activité des entreprises de notre pays que se créent les véritables 'emplois d'avenir', c'est-à-dire ceux qui créent de la richesse collective et qui génèrent naturellement des recettes fiscales", détaille Robert Rochefort.
"De nombreuses pistes s’ouvriraient alors au gouvernement", poursuit-il : "Cela va d'une relance du bâtiment, où le nombre de constructions neuves atteint le plus bas niveau depuis des decennies, à l'élargissement des horaires d'ouvertures de certains commerces ainsi que la demande s'en fait sentir", propose l'ancien dirigeant du Credoc.