Affaire Findus : "Des mesures nécessaires en matière de contrôle, d'alerte et de sanction"

Alors qu'une réunion des ministres concernés par l'affaire des plats surgelés à la viande de cheval s'est ouverte mercredi à Bruxelles, Marielle de Sarnez a formulé une série de mesures concrètes pour "un meilleur étiquetage, des contrôles renforcés, des sanctions adéquates, un mécanisme d'alerte coordonné et la mise en place d'un système plus éthique".
"Nous sommes face à une suspicion de fraude de dimension européenne impliquant des opérateurs roumains, suédois, français, chypriotes, néerlandais, et qui touche des millions de consommateurs potentiels dans au moins 16 États-membres. Certes, il ne s'agit pas d'un scandale sanitaire à proprement parler mais la tromperie reste abjecte et révélatrice de lacunes dans la gestion de la filière agro-alimentaire", a souligné l'eurodéputée.
"Déjà en 2011, nous nous étions battus au Parlement européen pour mettre fin aux incohérences entre les normes nationales d'étiquetage des aliments et définir des règles européennes plus ambitieuses concernant la mention de l'origine", a-t-elle rappelé. "Mais il faut aujourd'hui tirer les leçons de cette crise et aller plus loin. A la suite de la crise de la vache folle, la mention du pays d'origine a été rendue obligatoire pour la viande bovine. Cette obligation doit désormais être étendue à d'autres catégories de denrées alimentaires et concerner tous les ingrédients des produits transformés. L'Union européenne doit exiger de la part de tous les opérateurs - producteurs comme intermédiaires - un étiquetage obligatoire, clair et intelligible", a estimé la secrétaire générale du Parti démocrate européen.
À ses yeux, "cet étiquetage pourrait d'ailleurs revaloriser les productions locales et les circuits courts. Les consommateurs le savent bien, il vaut mieux faire confiance à une filière bien identifiée pour disposer des produits de qualité, plutôt que de sacrifier toute culture culinaire à un produit bon marché et sans saveur".
L'eurodéputée proposée aussi que "les contrôles soient être multipliés tant par les autorités nationales qu'européennes à tous les stades de la production, de l'abattage à la consommation. Les mécanismes d'alerte doivent être mieux coordonnés. Et les sanctions prévues en cas d'infractions doivent être renforcées tant au niveau administratif que pénal".
"Mais de façon plus profonde, c'est le système du trading alimentaire qui semble à l'origine de ces dérives inacceptables ; il ne s’agit plus ici de produire pour vendre, mais d'acheter toujours moins cher pour revendre en engrangeant le plus de bénéfices, soit ni plus ni moins que de la spéculation financière sur les produits agro-alimentaires. Il est primordial de revenir à un système plus transparent, plus clair et plus éthique avec moins d'intermédiaires", a analysé la vice-présidente du MoDem.
"Si le marché intérieur européen permet et facilite la libre-circulation des biens, il impose également des règles. Il faut donc être ferme sur l'impératif d'un meilleur étiquetage, de contrôles renforcés, de sanctions adéquates, d'un mécanisme d'alerte coordonné et de la mise en place d'un système plus éthique", a-t-elle conclu.