Accord UE-États-Unis : "La Commission européenne ne doit pas agir seule"

Marielle de Sarnez souhaite que les négociations autour de l'accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis soient menées "avec sérieux sur un plan politique et démocratique".
À l’issue de treize heures de négociations les ministres européens du Commerce sont tombés d’accord vendredi sur le mandat qu'ils accordent à la Commission européenne pour négocier l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
Pour Marielle de Sarnez, vice-présidente du Mouvement Démocrate et députée européenne, membre de la commission du commerce international au Parlement européen, "l’exclusion du secteur audiovisuel du mandat de négociation constitue la reconnaissance de la voix du Parlement européen, organe démocratique de l’Union européenne, qui s’est exprimé en ce sens il y a moins de trois semaines ainsi qu’une victoire pour la France".
"Et c’est justement de légitimité politique et démocratique dont il va devoir être question à l’avenir. Si elle dispose désormais d’un mandat et des compétences juridiques pour négocier avec notre partenaire outre-Atlantique, la Commission européenne ne doit pas surestimer ses capacités et se risquer à agir seule. Cet accord de libre-échange avec les Etats-Unis doit au contraire être traité avec sérieux sur un plan politique et démocratique", demande l'eurodéputée.
Outre les questions de l’audiovisuel et de l’exception culturelle, "il est impératif que le futur partenariat transatlantique n'affaiblisse pas les normes européennes ni ne remette en question le modèle européen de société", estime Marielle de Sarnez. "L'accord devra donc préserver notre agriculture et nos indications géographiques ainsi que nos règles sanitaires et environnementales et exclure notamment les OGM et le clonage. Cela n'est pas négociable", souligne-t-elle.
"Nul doute que le Congrès américain - dont la réputation de rude négociateur n'est plus à faire - veillera à défendre les intérêts des citoyens américains. Il faut donc en retour que l'Europe soit unie et proactive dans la défense des citoyens européens. Les démocraties européennes, Parlement européen et parlements nationaux, doivent donc se saisir de cette question, s’impliquer à tous les stades et exiger que la Commission européenne leur rende des comptes tout au long de la négociation. C’est aux responsables politiques de prendre la main pour défendre les intérêts des Européens", conclut la secrétaire générale du Parti démocrate européen.