Université de rentrée 2019 - Discours d'ouverture

Nous vous invitons à découvrir les discours d'ouverture de l'Université de rentrée 2019 du Mouvement Démocrate avec :

- les mots de bienvenue de Jo Daniel, maire de Guidel, Erwan Balanant, député du Finistère, et Jimmy Pahun, député du Morbihan ;

- le discours d'ouverture de François Bayrou, président du Mouvement Démocrate.

Retrouvez ci-dessous la retranscription du discours de François Bayrou :

Bonjour à tous, vous êtes déjà plus nombreux que les autres années à être arrivés à cette heure précoce. Vous allez voir que tout au long du week-end, nous allons battre les records de fréquentation de cette université de rentrée.

Ceux qui connaissent nos traditions savent que ce n'est pas moi qui m'exprime en premier lors de cette session de rentrée, c'est Jo Daniel, maire de Guidel qui s'exprime en premier pour nous accueillir, suivi ensuite par les élus de la région. Je vais vous les présenter au fur et à mesure.

Comme vous le savez, la France vit un moment de grande émotion, qui est aussi un moment d'union nationale. L'émotion soude, l'émotion rassemble. Ma mission est, à l'ouverture de cette université de rentrée, de vous proposer d'honorer la mémoire de Jacques Chirac par une minute de silence, car c'est quelqu'un à qui beaucoup de Français pensent aujourd'hui. Nous allons, ensemble, le saluer.

(L'assemblée observe une minute de silence…)

Merci à tous….

Je trouve que nous avons beaucoup de chance en même temps que nous avons beaucoup de défis devant nous. Nous avons beaucoup de chance, car nous sommes un mouvement désormais reconnu dans la place centrale qui est la sienne. Je ne parle pas seulement de "central" au sens politique du terme, mais aussi car nous sommes un des deux mouvements de la majorité, alors que chacun des deux mouvements a une nature originale.

En marche est un mouvement de jaillissement, récent et nous avons, nous, la chance d'être enracinés, d'avoir, au travers du temps, bâti une identité politique, une solidarité très forte, d'avoir traversé des tempêtes pour beaucoup d'entre nous et même pour la majorité d'entre nous, de n'avoir jamais rien cédé et d'être ainsi en mesure d'apporter quelque chose d'original et de, je crois, crucial à cette majorité nouvelle.

Nous avons beaucoup de défis devant nous.

Si l'on regarde le monde aujourd'hui, alors on découvre avec stupéfaction, si je considère en tout cas l'occident, que la majorité des pays occidentaux qui étaient, aux yeux de chacun d'entre nous, stables, définitivement acquis à la démocratie la plus classique et la plus exigeante, chacun de ces pays se trouvent aujourd'hui profondément déstabilisés. C'est une déstabilisation qui va très loin.

Si vous regardez la Grande-Bretagne. Si on m'avait dit, il y a encore un an, qu'un Premier ministre de Grande-Bretagne déciderait de suspendre le Parlement britannique pour faire ses affaires plus tranquillement, alors qu’il s'agit de rompre avec l'Union européenne, si on m'avait dit cela, je ne l'aurais pas cru, car j'étais de ceux, comme, j'en suis sûr, chacun d'entre vous, qui avaient, d'une certaine manière, une fois pour toutes, fait entrer dans leur mémoire et leur vision du monde que la Grande-Bretagne était la reine des démocraties, que le Parlement britannique était le centre de la démocratie britannique.

Et, tout d'un coup, on se rend compte que cette décision du Brexit, que l'on croyait ou que beaucoup de gens croyaient une décision, au fond, conjoncturelle, c'est-à-dire une décision du moment, de l'instant et qu'au fond, cela ne changerait rien à la société britannique, tout d'un coup, on se rend compte que l'onde de choc est telle qu'elle remet en cause tous les aspects de l'organisation sociale et politique, et encore ne sommes-nous pas entrés dans la crise que le Brexit promet.

À ce titre, la décision de la Cour suprême britannique, décision absolument inattendue de tous les observateurs juristes, à l'unanimité de ses onze juges de mettre un terme à la décision du Premier ministre britannique et de remettre en cause une décision de la reine, on n'en parle pas, car tout le monde aime bien l'organisation dynastique de la Grande-Bretagne. Cela a un aspect d'identité, mais, en réalité, ce que les juges ont fait, c'est de dire : "La décision de la reine imposée par le Premier ministre est illégale et plus que cela, elle est non avenue, elle n'a jamais existé".

La présidente de la Cour suprême a même dit : "C'est une page blanche, il n'y a jamais rien eu d'écrit sur cette page blanche". Ils n'ont pas annulé la décision, si on veut faire de la subtilité de juriste, ils ont décrété que la décision n'avait jamais existé.

Il faut que vous vous rendiez compte de ce que cela veut dire.

Je vais le traduire en français. Il y a une très grande professeur de droit britannique qui a dit : "Il y a 3 ans, une décision de la Cour suprême a imposé au Premier ministre de l'époque de passer par un vote du Parlement pour le Brexit". Elle dit : "À cette époque, j'ai dit à mes étudiants qu'ils ne verraient jamais de décision aussi importante tout au long de leur vie".

Là, ils ont vu une décision encore plus importante qui traduite en français signifie que, désormais, la Grande-Bretagne a une constitution. Or, on a tous appris à l'école qu'en Grande Bretagne, il n'y avait pas de constitution écrite.

Maintenant, elle a une constitution et cette dernière dit une chose extrêmement forte qui est : "Au Royaume-Uni, tout passera désormais par le Parlement".

Dans le même temps, vous suivez ce qui se passe aux États-Unis, le Président Donald Trump se trouve sous le coût d'une procédure d'impeachment, car il est allé demander à un Gouvernement étranger d'enquêter sur son rival politique, ce qui est une atteinte profonde à la mission du Président des États-Unis.

Dans le même temps, l'Amérique Latine est dans une situation, pour beaucoup de pays, critique économiquement, parce que démocratiquement.

Dans le même temps, la déstabilisation du Moyen-Orient, en tout cas les ondes d'inquiétude atteignant le Moyen-Orient, et il suffit de penser à l'Iran, tout cela est absolument spectaculaire et, à l'intérieur de l'UE, elle-même, alors qu’il y a beaucoup de raisons de découragement, il y a une raison d'optimisme, c'est que, désormais, l'Europe a une figure de proue.

Cette figure de proue, c'est le Président de la République française.

Je ne sais pas vous, mais, moi, j'ai beaucoup apprécié la séquence du G7. Pour une série de raisons, la première est que c'était naturellement au Pays basque dans les Pyrénées-Atlantiques et que, comme toujours, dans ce département - ils sont arrivés ou pas tout à fait encore, car, là, ils auraient normalement dû applaudir ! -, il faisait un temps radieux et les paysages étaient superbes.

Même en s'extrayant de ce contexte géographico-climatique, ce qui s'est passé a été la preuve que d'avoir fait le choix qui avait été le nôtre en 2017, c'était la bonne voie, le bon chemin.

Pourquoi ? Ce qu'a fait le Président de la République française est marquant au moins pour deux grandes raisons.

La première, c'est que la plupart des observateurs dans le monde, et évidemment la plupart des Français, pensaient que ce genre de sommet ne servait à rien, pensaient que c'était fait pour faire des photos de dirigeants entre eux, que rien ne changerait après et que toutes les grandes promesses et les grands mots utilisés étaient vains.

Là, on a vu qu'en tout cas, cela pouvait profondément changer les rapports entre les nations les plus opposées et dans les situations les plus critiques. Ce qui a été fait avec l'Iran en particulier, par un coût de théâtre, cela a été quelque chose d'extrêmement frappant dont on a vu, même si cela s'est peu su, à l'ONU des conséquences qui sont en cheminement. Cela, c'est la volonté du Président de la République.

Puis, une deuxième chose est, pour moi, très importante, c'est qu'avant le G7, le Président de la République est venu et a dit aux Français : "Voilà ce que je vais essayer de faire. Je ne garantis pas d'y arriver, mais, si je n'y arrive pas, je viendrai vous le dire et, après, je vous rendrai compte".

C'est, pour moi, une obsession depuis très longtemps que les chefs d'État français devraient assumer ce devoir de décryptage de l'actualité internationale et européenne, devraient venir en communion avec les citoyens qui les ont élus pour leur dire quelles sont les grandes questions présentées, quels sont les problèmes qui se posent et quel est le regard de la France sur ces problèmes-là.

Depuis combien de temps cela ne s'est-il pas fait ?

Allez, le Général de Gaulle le faisait. Avec son caractère, comment dirais-je, péremptoire, il n'hésitait pas à affronter les forces les plus puissantes. Jacques Chirac l'a fait une fois au moment de la guerre en Irak, mais, depuis, on avait l'impression que c'était des affaires diplomatiques entre chef d'État, c'est-à-dire en langage codé et que les citoyens n'y avaient pas accès.

Or, créer un accès pour les citoyens aux grands problèmes de l'univers, c'est la démarche la plus civique, la plus démocratique, la plus respectueuse que l'on puisse inventer.

J'étais très fier de cette séquence-là.

Je sais quelle est la dimension des problèmes qui se posent chez nous. Vous allez les aborder tous les uns après les autres au cours de ces chapitres. Les problèmes qui se posent chez nous sont des problèmes d'organisation de la société, avec de grandes questions sur la création et la répartition de la richesse, avec le paradoxe que la France est probablement le pays du monde qui répartit le plus la richesse, mais où le sentiment de frustration est le plus grand.

Il y a également les grandes questions environnementales dont Jimmy Pahun et Erwan Balanant ont parlé à l'instant, qui sont des questions de protection et de restauration de notre environnement, protection et restauration dont je dis qu'il sera impossible, pour moi, d'aller jusque-là, c'est la conclusion, sans recours aux techniques les plus modernes, à la science, à la recherche. Il ne s'agit pas de retour en arrière, il s'agit de prendre ce que le monde le plus actuel ou le plus futur nous offre pour répondre à des questions qui touchent à l'avenir commun qui est le nôtre.

Par exemple, ce n'est pas pour parler de Pau, car vous savez naturellement que je n'aime pas faire cela, je suis pudique et humble, quand je parle de notre ville, nous allons inaugurer dans deux mois le premier transport en commun en site propre en rames de 18 mètres du monde.

Produisant nous-mêmes notre hydrogène dans une usine dédiée à partir d'électricité verte que nous produirons nous-mêmes et même, si j'obtiens toutes les autorisations nécessaires, nous produirons beaucoup plus d'électricité verte que nous n'en aurons besoin pour cette organisation des transports publics.

Tout cela, c'est de la science, de la recherche, donc de l'avenir, ce n'est pas de l'adaptation de choses qui existaient, c'est du développement de données très contemporaines et on a la même chose en photovoltaïque, puisque des laboratoires chez nous portent un procédé de photovoltaïque nouveau et très performant en tout cas très intéressant.

Tout cela, la protection de l'environnement, c'est un pari sur l'avenir, pas un retour en arrière. Tout cela, ce sont des défis que nous avons devant nous et notre démocratie a des défis. Les changements, les mutations de la société dans les rapports entre les personnes, les familles, c'est essentiel, tout cela, nous allons le vivre ensemble et nous allons le vivre en mouvement politique.

C'est mon dernier mot au fond, ce qui me permettra de remercier ceux qui doivent l'être. Nous allons le vivre en mouvement politique. Je suis très heureux que notre équipe puisse sans cesse se développer, être de mieux en mieux reconnue sur le terrain, c'est vous, par leurs élus, il y en a beaucoup ici, par notre équipe nationale. On a eu la chance d'avoir bâti au travers du temps une équipe extrêmement soudée, diverse et performante. On a eu des secrétaires généraux successifs dans la période récente : Marc Fesneau, Yann Wehrling et Jean-Noël Barrot.

C'est une organisation qui est travaillée sur le terrain, des missi dominici. Richard est là et va sur le terrain, ville par ville, département par département, pour repérer des talents nouveaux et il y en a beaucoup ici. Le nombre de ceux qui participent le prouve. On peut aller beaucoup plus loin. J'espère que l'on va aller plus loin, car je ne crois pas à la politique inorganisée. Je ne crois pas à la démocratie inorganisée.

Je pense que la démocratie suppose des organisations. Elle suppose une histoire et elle suppose le respect des règles et des convictions de chacun.

Nous avons la chance, nous, de pouvoir additionner, multiplier, marier ces enracinements-là, ces novations-là et cette jouvence-là. Pour moi, c'est très important et je veux donc remercier tous ceux qui ont organisé cette université de rentrée.

On peut applaudir les jeunes qui ont joué un rôle et l'équipe du Secrétariat général, les permanents du mouvement, pour leur présence et leur activité.

Je n'ai qu'une certitude, c'est que l'on doit être de plus en plus soudés au fur et à mesure que le temps va avancer, avec les Parlementaires, Patrick Mignola, Président du groupe parlementaire à l'Assemblée Nationale, les députés qui sont là, les Députés européennes et européens qui sont là et qui nous ont rejoints, sans oublier les Sénateurs et les élus du terrain.

C'est un grand défi de préparer une élection locale comme celle-là, c'est un défi d'autant plus que l'on est dans la solidarité gouvernementale, dans la solidarité de la majorité.

Nous, nous savons ce que cela représente comme exigence et comme exigence adaptée au terrain. Vous savez que l'on a eu un débat et toutes les positions se sont maintenant exprimées, nous les avons exprimées et je crois que l'on a réussi à convaincre très largement que les élections locales n'étaient pas principalement une élection partisane.

Une élection locale, c'est une affaire d'engagement de personnes et d'équipes, c'est qui porte une équipe.

Et alors, comme nous respectons beaucoup nos partenaires, nous faisons ce qu'il faut pour être respectés aussi.

Et donc, si c'est le respect qui préside à tout cela, alors on aura de bons résultats et l'ambiance en sera améliorée.

Nous, en tout cas, nous nous fixons cette règle et nous espérons qu'elle sera communicative. On va faire cela avec beaucoup de soins. Je voulais exprimer ma gratitude à l'égard de ces équipes, ma gratitude à l'égard de la Bretagne, ma gratitude à l'égard de la ville de Guidel, Monsieur le Maire, et vous souhaiter une bonne université de rentrée et vous dire à quel point je suis heureux que le visage conquérant que vous présentez là soit désormais évident pour tout le monde, pour nous et tous ceux qui nous regardent.

Merci à tous.

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