Les atouts de la 5G par Philippe Latombe
La 5G en France devrait être disponible d'ici la fin de l'année 2020, dans les grandes métropoles. Rapidité, ultra-connectivité, réactivité en temps réel, elle est vécue comme une grande opportunité pour certains mais critiquée par d’autres. Le député de la Vendée, Philippe Latombe, nous éclaire de son expertise.
Quels sont les nouveaux usages du numérique que la 5G va apporter, selon vous ?
La 5G améliore le débit, le nombre de connexions possibles, mais surtout la latence. Par conséquent, elle aura pour principaux usages ceux nécessitant des allers-retours d’informations courtes : voiture connectée, télémédecine, robotique, vidéo en direct...
Dans un premier temps, ce seront essentiellement des usages professionnels et, marginalement, des usages pour les particuliers (hormis pour les objets connectés ayant des puces Télécom internes).
Pour le streaming ou pour les usages de jeu et de vidéo, la 5G apportera plus de fluidité et de solidité dans la connexion certes, mais le gain en temps de chargement d’une vidéo ne sera que peu perceptible.
Pourquoi l’arrivée de la 5G est-elle si critiquée par l’opinion publique et divise-t-elle la classe politique ?
Parce qu’il s’agit d’un marqueur politique, je pense. Cela participe d’une forme de radicalité chez les Verts, qui surfent sur la peur sanitaire de cette nouvelle technologie, ou de la peur de la perte d’emplois ou de la fracture numérique, comme chez mon collègue, François Ruffin.
Autant je peux comprendre François Ruffin, et la crainte qui est la sienne, même si je ne la partage pas (c’est l’éternel débat sur le progrès technologique et son cortège, dans un premier temps, de destructions d’emplois), qui jalonne notre histoire économique depuis la première révolution industrielle.
Autant les Verts se basent sur de l’irrationnel et attisent les peurs sans avoir la moindre preuve de nocivité de cette technologie. Ce débat sur la 5G est très franco-francais. Les pays nordiques ou l’Allemagne, pourtant très à cheval sur la sécurité sanitaire de leurs citoyens, l’ont déployée sans souci ni débat de cette nature.
La 5G est un marqueur politique fort pour ceux voulant recréer des clivages : d’un côté les gentils protecteurs de la société, de l’autre, les méchants libéraux de la «start-up nation».
C’est oublier les apports potentiels de la technologie dans la vie de nos concitoyens, notamment ruraux : comme faire une téléconsultation de dermatologie, comme si on était chez le dermatologue, pourtant situé à 50 km ; bénéficier d’opérations chirurgicales réalisées par des spécialistes, dans un petit hôpital rural ; permettre des industries de pointe robotisées même hors des grandes agglomération ; envisager à terme des véhicules autonomes pour transporter, en sécurité et à moindre coût, des personnes âgées souhaitant rester à domicile, etc.
En ce qui concerne votre circonscription, quelle influence pourrait avoir la 5G dans la vie des habitants et des entreprises ?
Trois applications rendues possibles par la 5G me viennent spontanément à l’esprit pour ma circonscription de Vendée, et ce sont celles que j’ai citées précédemment : le développement de la télémédecine à Challans, la robotisation de certaines activités industrielles – ma circonscription est un vivier d’entrepreneurs innovants, et le transport sanitaire léger en véhicule autonome.