Jacqueline Gourault : la transmission au cœur de son engagement 

"Dans une société, ce qui est important, c’est que tout le monde se sente représenté. C’est à dire qu’il y ait cet équilibre entre les hommes et les femmes, cet équilibre géographique dans une commune des quartiers, qu’il y ait un équilibre entre ceux qui sont dans des professions libérales, ceux qui sont fonctionnaires, ceux qui sont chefs d’entreprises, ceux qui sont salariés etc… Pour qu’au fond les habitants se sentent représentés et c’est vrai au niveau national comme au niveau local. Quand on est candidat dans une mairie, ce que beaucoup de gens vont être prochainement, quand vous constituez une liste, évidemment vous ne mettez pas que des gens d’un même quartier. Vous essayez de montrer la diversité de votre territoire, pour que chacun se sente représentés. Et cela c’est très important et c’est aussi une des raisons qui fait que notre Mouvement soutient aussi une dose de proportionnelle pour faciliter la représentation de tous.

Je me suis engagée en politique assez tôt, début des années 70, et mon engagement militant a commencé avec la campagne présidentielle de 1974 et l’élection de Valéry Giscard d’Estaing. J’avais 23 ans, nous venions de passer des épisodes pour les jeunes assez importants dans notre pays. On venait de passer 68, chacun a donc été concerné par les événements qui se passaient en France et chacun a fait ensuite son choix et c’était un engagement personnel sur le territoire, dans le département où j’habitais en Loire-et-Cher. J’étais déjà professeure d’Histoire-Géographie, j’enseignais à Blois et je conciliais, comme beaucoup de femme le font, leur vie familiale, leur vie professionnelle et mon engagement politique. Je suis devenu élue dans la commune où j’habite toujours, à la Chaussée-Saint-Victor en 1983, ça n’était pas une démarche spontanée de ma part puisque, pour la petite histoire, la femme maire qui était à la tête de notre commune est venue un soir à notre domicile pour demander à mon mari d’être candidat sur sa liste. Mon mari était engagé dans le club de foot, ce sont des endroits où l’on repère les bénévoles, et au final mon mari ayant décliné, je me suis retrouvée sur la liste. Je suis restée maire adjointe 25 ans.

Vous savez, il y a beaucoup de chose qui comptent dans l’engagement politique : il y a les parents, je crois que cela est très important; les familles qui quelquefois vous entraînent à vous engager, quelquefois qui au contraire, par leur histoire sont des freins à l’engagement; il y a l’éducation, je crois beaucoup à la vertu de l’éducation, ce n’est pas la professeure d’Histoire-Géographie et d’Instruction Civique comme on le disait à l’époque, qui va vous dire le contraire. Mais c’est très important d’apprendre aux enfants, évidemment, l’engagement dès l’école primaire. Je crois aussi que c’est très important.

En France, il y a eu aussi des institutions qui ont joué des rôles très importants, par exemple le Mouvement d’Éducation Populaire, aujourd’hui on pourrait dire que le Service National Universel est aussi un lieu d’engagement pour les jeunes et je pense que l’engagement passe vraiment par plusieurs canaux et qu’il faut que tous ces canaux soit entretenus, développés et c’est la raison pour laquelle aussi il faut que le bénévolat, les associations, le syndicalisme soient présents dans notre société parce que ce sont des relais vers l’engagement."

Jacqueline Gourault

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