Nathalie Avy-Elimas : "Derrière la question de la natalité, c’est le financement de notre système de solidarités qui est en jeu"

Le 8 juillet 2020, Nathalie Avy-Elimas, députée du Val-d'Oise, Vice-présidente du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, a remis au gouvernement un rapport sur l’adaptation de la politique familiale aux défis de la société du XXIe siècle. Retrouvez son analyse. 

Mouvement Démocrate - Durant un an, vous avez analysé les nouveaux enjeux sociaux et sociétaux relatifs à la politique familiale. Pourquoi cette mission d’information était-elle nécessaire ?

Nathalie Avy-Elimas - Ce rapport part d’un constat simple : la démographie française est en baisse. Sur les dix dernières années, on a assisté à une diminution d’environ 100.000 naissances, faisant passer le nombre d’enfants par femme en-dessous de ce qu’il faudrait pour assurer le renouvellement des générations, à 1,87 enfant. Il faut rappeler que derrière la question de la natalité, c’est le financement de notre système de solidarités qui est en jeu. Un pays vieillissant est un pays qui a du mal à payer ses retraites, ou à prendre en charge la dépendance.

Quels sont les objectifs que vous poursuivez en remettant ce rapport ?

Au-delà de la relance de la natalité, il est nécessaire de redonner du pouvoir d’achat aux Français suite à la crise sanitaire. Les familles, qui ont servi de valeur refuge pendant cette période, ont été mises à rude épreuve. Nous devons désormais leur redonner confiance en l’avenir. Un exemple de mesure en ce sens : après les deux coups de rabot successifs qui ont été portés au quotient familial, les familles de la classe intermédiaire ont vu leurs impôts augmenter de 790 € par an en moyenne. Je propose de relever son plafond afin d’alléger la charge fiscale qui pèse sur les foyers avec enfants.

Un autre objectif concerne la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle. Les parents, en particulier les femmes, doivent pouvoir aller travailler sereinement, sans que la question du mode de garde de leur enfant ne soit un casse-tête. C’est pourquoi je préconise de mettre en place un véritable service public de la petite enfance, afin de garantir à tous les parents un mode de garde pour leur enfant de 0 à 3 ans, avec une attention particulière portée sur les familles monoparentales.

Qu'est-ce que le « Family Act » à la française ?

Ce que je souhaite, c’est un véritable plan pour la famille, une trajectoire claire et ambitieuse. Je l’appelle effectivement un « Family Act » à la française, à l’instar de ce que font nos voisins allemands ou italiens, qui n’hésitent pas à investir 22 milliards d’euros dans la famille. Nous devons nous aussi prendre ce virage en faveur d’une politique familiale renforcée, pour en faire un outil économique puissant au service de la relance de notre pays. A l’inverse, un statu quo ne ferait que rajouter de la crise à la crise.

Quelle est votre vision sur les conditions d'attribution des allocations familiales ?

Je plaide pour une universalité pleine et entière des allocations familiales. Concrètement, cela implique de supprimer toute condition de ressource pour les attribuer. Ce principe, qui contribue à la cohésion sociale de notre pays, ne fait pas obstacle à l’existence de prestations destinées prioritairement aux familles les plus modestes. Ensuite, il s’agit de verser les allocations familiales dès le premier enfant et ainsi supprimer le rang de l’enfant dans la famille. Les allocations familiales ont été conçues pour compenser financièrement les coûts engendrés par l’arrivée d’un enfant, il n’est donc pas compréhensible qu’elles ne soient versées qu’à partir du 2e enfant. Pour finir, nous devons regarder la famille sous toutes ses formes et dans son ensemble, à tous les âges de la vie, de la petite enfance jusqu’à la dépendance.

En savoir plus en regardant l'atelier d'Université 133 consacré aux solidarités, avec Nathalie Avy-Elimas.

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