La nouvelle stratégie industrielle européenne : vers une Europe plus durable et autonome

Christophe Grudler
(© Parlement européen)

Le rapport sur la Stratégie industrielle européenne sera adopté cette semaine lors de la session plénière du Parlement Européen. En tant que Shadow rapporteur, le député européen MoDem Christophe Grudler représente le groupe Renew Europe sur ce texte. Ce dernier donnera les orientations du Parlement Européen pour la mise en place de la stratégie industrielle de l’Union.

Mouvement Démocrate - Le rapport pour la stratégie industrielle européenne va être adopté par le Parlement européen. Est-ce le signe que les institutions européennes portent une plus grande attention aux questions industrielles ?

Christophe Grudler - L’adoption de ce rapport est un très bon signal, notamment dans le contexte actuel de crise sanitaire et économique. Nos industries doivent entamer une transition en profondeur pour répondre à cette nouvelle réalité. Cela ne pourra se faire qu’au travers de la mise en place d’un cadre règlementaire adapté, et d’un soutien adéquat de la part des pouvoirs publics pour soutenir les emplois industriels.

Donc oui, je pense que les institutions européennes ont pleinement pris conscience de l’importance du secteur industriel, en particulier depuis l’arrivée de la nouvelle Commission en 2019 et du Commissaire européen Thierry Breton.

Surtout, l’UE prend conscience que travailler sur les questions industrielles, c’est aussi protéger les intérêts stratégiques européens. Par exemple en étant autonomes sur certains produits indispensables comme ceux liés aux technologies médicales, spatiales ou numériques, ou encore par la sécurisation de notre indépendance énergétique.

Les petites et moyennes entreprises occupent une place particulièrement importante en Europe. Quelle est leur place dans ce rapport ?

Les PME, souvent qualifiées de « colonnes vertébrales de l’UE », représentent 99% des entreprises européennes. C’est pour cela que nous sommes bien conscients qu’une solution unique ne fonctionnera pas compte tenu de la diversité de l’industrie européenne. J’ai donc été particulièrement investi au cours de mon travail sur ce rapport pour que leur soit accordée une place très importante, avec des solutions ciblées.

Avant toute chose, la stratégie industrielle doit permettre une simplification de l’exercice de leurs activités pour les PME. Il s’agit donc de réduire le fardeau bureaucratique, de faciliter leur accès aux financements qu’ils soient publics ou privés. Beaucoup de ces entreprises fonctionnent avec 1 ou 2 salariés, elles n’ont donc pas les ressources pour gérer ces obligations administratives et assurer à la fois le développement de leurs activités. Notre but est qu’elles puissent se concentrer sur le développement de produits et services de qualité.

Les mesures contenues dans ce rapport doivent aussi leur donner les clés pour devenir les moteurs de la transition numérique et écologique. Pour cela, la recherche et l’innovation jouent un rôle central. Cela permettra à nos PME d’être proactives et se placer comme chefs de file pour faire face à la compétition internationale.

Quels sont les principaux défis et perspectives auxquels ont à faire face nos industries européennes à l’heure actuelle ?

J’en vois plusieurs qui, je pense, sont traités de manière très pertinente dans le rapport que nous allons adopter.

Tout d’abord, le défi de la transition écologique. L’industrie aura évidemment un rôle clé à jouer pour remplir les objectifs du Pacte Vert européen. Répondre à nos objectifs environnementaux passe par des actions multiples : mettre en place des cycles de production basés sur l’économie circulaire, améliorer l’efficacité énergétique de nos processus de production, ou développer les énergies renouvelables.

Ensuite, il y a le défi de la transition numérique dans l’industrie. C’est un tournant que nous ne devons pas manquer si nous voulons être capables de faire face à la concurrence internationale. De la plus petite PME au grand groupe industriel, nous devons étendre l’utilisation des outils et des données numériques, car cela facilitera les différents processus.

Répondre à ces défis ne peut que se faire grâce à une coopération renforcée entre les acteurs situés tout au long de la chaîne de valeur. C’est ce que nous faisons par exemple via la création d’alliances européennes, par exemple sur les batteries ou sur l’hydrogène. Celles-ci permettront de structurer de nouvelles filières industrielles et de parvenir à la création de véritables champions européens, nous en avons besoin !

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