Germaine Poinso-Chapuis : première femme ministre, attachée à la protection et à l’épanouissement des femmes

Germaine Poinso-Chapuis
(© DR )

Portrait d'une figure du centre, engagée pour la défense des femmes et de leurs droits. 

Dans le contexte de la libération et de la reconstruction de la France, en novembre 1947, Robert Schuman nomme Germaine Poinso-Chapuis (1901-1981) à la tête du ministère de la Santé publique et de la Population. Pour la première fois en France, une femme obtient le titre de ministre. Avocate à Marseille, Germaine Poinso-Chapuis est titulaire de la médaille de la Résistance. Sa nomination représente un véritable symbole : celui de l’accès des femmes à la citoyenneté, et celui de leur accès aux responsabilités politiques. Germaine Poinso-Chapuis a la charge de la Santé, de la Famille et de la Population, des domaines qui seront souvent, par la suite, attribués à des femmes. En qualité de ministre, elle fait voter des lois sur la santé publique et la protection de l'enfance. Issue du MRP, Germaine Poinso-Chapuis conduit sa politique en restant fidèle à ses valeurs : encourager vivement le travail des femmes, et se montrer très soucieuse de la situation de détresse de certaines femmes et épouses victimes de violences. Inspirée par le catholicisme social, elle se bat pour l’amélioration des prestations familiales et pour la valorisation de la famille dans la société. « Nous sommes des familiaux » affirme notamment Germaine Poinso-Chapuis, en évoquant les valeurs du MRP. Le 2 mars 1948 a lieu le vote sur les prestations familiales. En 1950, elle rédige un avant-rapport sur la famille pour le congrès de son parti, le MRP, qui fait d’elle une figure centrale.

Avocate, elle a souvent plaidé dans des affaires de divorce et de filiation, ce qui l’a rendue sensible à ces sujets. Germaine Poinso-Chapuis acquiert une réelle légitimité sur les questions familiales. A ses yeux, les problèmes de la société sont toujours liés à la famille, cellule essentielle. « Le problème des salaires est un problème familial », dit-elle par exemple. Le logement, les conditions de vie, les prestations familiales, sont au cœur de ses préoccupations. Elle invite notamment le gouvernement à ne pas traiter les problèmes isolément, mais sous un angle global. Ainsi fait-elle reconnaître par le président du Conseil son ministère comme un ministère économique. Elle se bat pour les résidents étrangers, pour protéger les familles et promouvoir la démographie. Certes, sa vision de la famille, traditionnelle, ne correspond plus à l’évolution des familles d’aujourd’hui, diverses et souvent recomposées. Mais le travail de Germaine Poinso-Chapuis demeure précurseur sur certaines questions, en particulier la défense des femmes.

Après la dissolution du cabinet Schuman, en juillet 1948, elle poursuit son action en faveur de la famille et de l'enfance sur les bancs de l'Assemblée nationale, où elle est élue députée.

Germaine Poinso-Chapuis s’attache à protéger les femmes victimes de violences. Elle se soucie des situations familiales marginales, des violences faites et aux femmes et aux enfants, notamment les enfants illégitimes. En 1953, elle rédige une proposition de loi pour faciliter l’adoption. Elle a également souhaité modifier deux articles du Code civil, pour protéger la mère naturelle et ne pas favoriser la toute-puissance paternelle. Elle cherche à protéger les femmes dans les cas de séparation compliqués.

En 1951, elle modifie le régime du mariage légal, alors fondé sur la communauté. A ses yeux, le régime de la séparation de biens est préférable. En 1954, un rapport sur trois propositions de loi vise à accorder à toute veuve un secours immédiat à la mort de son mari, à lui assurer une formation professionnelle et à faciliter son accès à un travail. Germaine Poinso-Chapuis est en effet convaincue qu’une mère qui travaille est également préférable pour le bien-être des enfants et pour l’équilibre de la cellule familiale.

La politique Germaine Poinso-Chapuis s’inscrit dans un cadre encore conservateur mais, avant l’action majeure de Simone Veil – autre figure centriste – il n’est pas inutile de revenir sur les avancées de la première femme ministre.

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