Rénovation du phare de l'Île d'Aix : l'imagination en action.

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Depuis 2009, le phare de l'Île d'Aix menace de s'écrouler, mais la complexité administrative retarde les travaux. Alain Burnet, maire MoDem de la commune, ne lâche rien et appelle à "inventer de nouveaux modes de financements".

Depuis quatre ans, le phare de l'île d'Aix menace de s'écrouler. Pourquoi ?

Alain Burnet - En septembre 2009, le service des phares et balises m'annonce que des fissures ont été constatées sur le phare de l'île. Le bâtiment menace de tomber. Il faut créer d'urgence autour de lui un périmètre de sécurité. Pendant un an, s'en suivent une série de mesures pour déterminer l'origine des failles. Capteurs électroniques, fissuromètres : tout fut essayé. Nous avons alors découvert que, 3m au dessus de du sol, les joints entre les pierres s'usent. La partie haute du phare se désolidarise de celle du bas. Dès que le vent dépasse 40km/h, l'édifice se met à vibrer et des fissures se créent.

Après le constat, les travaux ?

Cela aurait dû être la suite logique, mais depuis deux ans nous tournons en rond, faute de pouvoir financer l'opération. Les études ont permis de trouver une solution. Elle coûte 300.000 euros. Ce montant s'est tout de suite heurté au budget du service des phares et balises : en 2012, il s'élevait à 720.000 euros, pour tous les phares en France ! Je me suis donc lancé à la recherche d'autres partenaires financiers. Première réponse de la région et du département : « L'État a besoin d'une aide financière de nos collectivités ? C'est le monde à l'envers ». Ma commune, qui ne compte que 246 habitants, n'a évidemment pas les moyens. Seule l'entreprise SFR, dont des antennes sont placées en haut du phare, a donné son accord de principe. C'est symptomatique de la situation de notre pays : un État exsangue, financièrement impuissant, et des collectivités qui baissent les bras. Or, je suis convaincu que si nous commençons à laisser tomber notre patrimoine, tout tombera derrière.

Comment sortir de ce statu quo ?

J'ai d'abord obtenu que le phare soit inscrit au registre supplémentaire des monuments historiques. Cela lui ouvre droit aux subventions du ministère de la culture. Mais le service des phares et balises dépend du ministère des transports, et un ministère ne peut en subventionner un autre... Qu'à cela ne tienne, avec la Préfète de Charente-Maritime, nous avons convenu d'un montage. J'ai proposé que la commune soit co-maître d'ouvrage de l'opération. Ainsi, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) peut subventionner la commune. Voyant que les lignes bougeaient, le président du Conseil général, Dominique Bussereau, a accepté de participer. Mais ce n'est pas suffisant et la situation reste complexe : le service des phares et balises ne sait pas quel budget il débloquera, la DRAC attend de connaître ce montant pour débloquer le sien.

C'est pourquoi, aujourd'hui, vous médiatisez l'affaire ?

Oui ! Chaque jour nous prenons un peu plus le risque que le phare s'écroule. Je ne peux l'accepter. Je lance donc aujourd'hui une souscription nationale, permettant à chaque citoyen qui le souhaite d'apporter sa contribution. Nous avons lancé un groupe Facebook pour relayer ce message, elle a déjà rassemblé plus de 1.000 personnes en moins d'une semaine. J'espère réunir entre 20.000 et 50.000 euros d'ici juin. Pour participer, il suffit de se rendre sur le site internet de la commune ou d'envoyer directement son don à l'association Sauvons le phare, 17123 Île d'Aix. Les dons ouvrent droit à une déduction fiscale. Deux parrains viennent appuyer l'opération : Patrick Marchesseau, originaire de l'Île et commandant du Ponant, le paquebot pris en otage par des pirates somaliens en 2008, et Dominique Wabre, navigateur suisse qui a fait trois fois le Vendée Globe et dont le bateau est ancré à la Rochelle. 

Cette initiative doit-elle servir d'exemple aux communes qui rencontrent des problèmes de financements ?

Je le crois. L'argent public devient rare, nous devons donc faire preuve d'imagination pour trouver de nouveaux modes de financement. Beaucoup de citoyens sont attachés à notre patrimoine et ont envie d'apporter leur aide. Sans compter que le patrimoine est un enjeu touristique : le préserver, c'est aussi aussi soutenir l'économie locale.

Pour aller plus loin : consultez le site internet de l'Île d'Aix et le groupe Facebook Sauvons le phare.

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