Philippe Berta : "Cette crise sanitaire sans précédent a démontré la nécessité d’une recherche performante et donc d’une grande loi"

Philippe Berta
(© Groupe Modem)

Philippe Berta est député du Gard. Il est également un éminent généticien. Il a défendu dans l'hémicycle le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, avec pour objectifs de porter la France à la pointe de la recherche scientifique mondiale et de renforcer l’attractivité des carrières scientifiques.

Mouvement Démocrate - Quels travaux avez-vous portés lors de la mise en place de la programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 ? 

Philippe Berta - C’est un travail qui a débuté dès janvier 2019 par la mise en place de trois groupes de travail sous la commande du Premier ministre Édouard Philippe, me chargeant de la co-présidence du groupe de travail n°2 aux côtés de Philippe Mauguin, président de l’INRAE, et du Pr Manuel Tunon de Lara, président de l’université de Bordeaux. Ce groupe réunissait entre autres divers présidents d’université (Saclay, PSL…) et le prix Nobel Serge Haroche. Six mois d’auditions nous ont permis de répondre, probablement partiellement, au pourquoi de la perte d’attractivité de la recherche dont celle des métiers correspondants. Nous avons ainsi pu alerter sur le recul de la France dans les classements internationaux et suggéré, entre autres, la mise en place de nouveaux moyens financiers bien supérieurs, la revalorisation de l’ensemble des carrières, et de nouvelles pratiques dans le domaine des ressources humaines en diversifiant par exemple les modes de recrutement. Force est de constater que nombre de nos propositions ont été reprises dans la loi de programmation. Dans une deuxième étape, j’ai été désigné comme l’un des trois rapporteurs de la loi, en particulier pour nombre d’articles (13 sur 25) complétant trajectoire budgétaire et politique RH.

Quels sont pour vous les axes prioritaires à développer pour faire de la France une place forte de la culture scientifique et de la recherche en Europe et même à l’échelle internationale ? 

Ils sont multiples, je citerais :

  • Savoir attirer les meilleurs d’une génération vers ces activités décisives pour l’avenir de notre pays, et c’est là l’objet de la revalorisation des carrières.
  • Donner une vraie trajectoire budgétaire nous permettant de dépasser au plus vite les 3% du PIB, c’est-à-dire d’enfin respecter nos engagements européens bientôt vieux de vingt ans !
  • Revaloriser le diplôme de docteur vis à vis en particulier di monde industriel ou de la haute administration.
  • Fluidifier les passages public-privé et ceci dans les deux sens, se doter d’outils de valorisation simplifiés sur un mode « guichet unique ».
  • Développer dans toutes les strates de la société une culture scientifique et technologique de base, pour éviter l’envahissement des consciences par des données fausses, rétrogrades et visant à la manipulation, pour que les croyances ne l’emportent pas sur la connaissance.

La situation liée à la crise du Covid-19 a-t-elle permis d’accélérer le processus ? 

Certainement, cette loi était en gestation depuis longtemps et cette crise sanitaire sans précédent a démontré la nécessité d’une recherche performante et donc d’une grande loi, mais aussi la nécessité du temps long pour la recherche, d’où son caractère pluriannuel.

Pensez-vous qu’il y ait une nécessité à rapatrier la production de médicaments en France ? 

C’est un combat que j’avais engagé dès le début du mandat. La fabrication des actifs pharmaceutiques en Chine, l’assemblage des molécules en Inde est la porte à de nombreux abus. La compétition entre pays auprès des fournisseurs, compétition souvent perdue par la France qui n’est le meilleur des payeurs, a conduit aux multiples ruptures d’approvisionnement sur des médicaments pourtant essentiels. Au-delà c’est aussi la porte ouverte à des désastres environnementaux par les pratiques locales de fabrication et au détournement d’une partie de ces molécules sous forme de « fakes » distribués par Internet. Cela entraine une centaine de milliers de morts chaque année sur le continent africain. Il reste aussi essentiel de développer nos outils de production de bio-médicaments (peptides, protéines, gènes médicaments, cellules…) qui constitueront l’essentiel de nos médicaments des années à venir.

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