"Éduquer, c’est transmettre, mais c’est surtout apprendre à penser par soi-même, à conquérir son autonomie"
Aujourd'hui c'est la journée internationale de l'éducation - une date pour honorer l'éducation et sa place centrale dans le bien-être humain. Université 133, la fabrique des idées démocrates, nous propose, à cette occasion, de nous interroger sur la place de l'éducation dans nos parcours individuels et pour la société.
La transmission est essentielle pour notre société. Éduquer, c’est transmettre, mais c’est surtout apprendre à penser par soi-même, à conquérir son autonomie. On se souvient de la belle image de Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra : l’esprit doit d’abord être un chameau qui engrange les connaissances, qui ingurgite et stocke de manière méthodique ; il s’épanouit ensuite avec superbe sous la forme d’un lion ; avec l’âge vient la sagesse et l’esprit redevient l’enfant qui, plus léger, peut jouer librement avec les mots et les idées.
Pour tout bon professeur, le métier consiste à transmettre à l’élève ces dispositions successives : la docilité curieuse et attentive, l’assurance et l’ambition, puis la maîtrise et l’essor d’une intelligence toujours consciente de ses limites.
Un bon enseignant se soucie des mauvais élèves autant que des bons. Attentif aux caractères ou réticences des groupes qui lui sont confiés, il cherche à déclencher un déclic. Parfois, la rencontre avec un texte, avec une belle équation, avec tel épisode historique, crée ce petit miracle pédagogique. Trop souvent, les rendez-vous manqués s’enchaînent, les retards et incompréhensions creusant un fossé difficile à combler. L’égalité des chances est-elle réalisable ? Les inégalités sociales ont-elles une pesanteur aussi lourde que le dit Pierre Bourdieu ? Nous voulons croire dans les miracles quotidiens réalisés, au jour le jour, à force d’astuces et d’énergie, par nos enseignants. Eduquer, c’est former, concourir à l’épanouissement de l’intelligence, mais aussi de toutes les facultés. Car l’éducation se joue également hors des murs de l’école. L’école de la vie, l’école des quatre jeudis complète le cursus scolaire. Et, si les programmes rythment le processus d’acquisition, l’éducation se poursuit tout au long de la vie. Un esprit bien formé, ouvert, sera toujours prêt à se perfectionner dans de nouveaux domaines. L’agilité que l’on acquiert à l’école, un peu comme pour la danse ou le piano, peut servir dans d’autres disciplines, à d’autres moments. L’éducation est, fondamentalement, liberté et ouverture. Enseignant, le plus beau métier du monde ? Pas le plus facile, non plus. Nos politiques doivent naturellement la plus grande considération à nos professeurs.