Philippe Michel-Kleisbauer : "Notre pays affronte deux fronts de crises, l’un sanitaire, l’autre idéologique, tous deux favorisés par l’absence en face d’eux d’une cohésion suffisamment forte"

Philippe Michel-Kleisbauer

Philippe Michel-Kleisbauer est député du Var et rapporteur à l'Assemblée nationale du budget des anciens combattants, Mémoire et lien avec la nation. Dans cette interview, il nous livre son analyse de la période troublée que nous vivons.

Mouvement Démocrate - Les contextes de crise favorisent-ils l'émergence du populisme? 

Philippe Michel-Kleisbauer - Le populisme est apparu bien avant la crise que nous traversons et les précédentes - gilets jaunes, tentatives de paralysie du pays par la CGT - ont été les fruits du populisme que la démagogie politique a engendré. Ce populisme a atteint son point justement au moment où les premiers signes tangibles de l’efficacité de nos réformes comme les perspectives de bons résultats étaient là. Comme si nos opposants politiques ne trouvaient pas d’autre parade aux bonnes perspectives que nous offrions, que de pousser les gens dans la rue avec leur démagogie. Maintenant que la crise est là, que les belles perspectives que nous offrions se sont éloignées, que la peur du chômage réapparaît alors que tous les Français avaient bien vu que nous étions en train de réussir à inverser la courbe, ces derniers se détournent des discours populistes, des icônes du populisme et reviennent sur du sérieux. Donc au fond je pense que la crise même si elle ne fait pas disparaître tous les populistes, elle les met face à leurs légèretés et révèle encore plus leur incapacité à gouverner…

Comment répondre démocratiquement à l'insécurité ? 

En commençant par élever au rang de dogmes les fondamentaux de la Démocratie. Ensuite, de poser comme postulat que rien ne s’oppose à ce que la Démocratie se protège et organise une riposte contre tous ceux qui sont anti-démocratie et qui, au quotidien, luttent pour sa disparition. Un anti-démocratie peut-il se prévaloir des règles de celle-ci pour lutter contre elle en lui déniant le droit de lui faire échec ou de riposter au nom des valeurs qu'elle défend ? Ma réponse est non. NON ! Dès lors, si nous sommes tous d’accord sur ce postulat - et je pose ici la question - alors il ne nous reste plus qu’à passer à l’action, à arrêter de faire de « l’angélisme » et à mettre hors d’état de nuire à la Démocratie ceux qui veulent sa disparition, sa mort. 

Vous êtes rapporteur à l'Assemblée nationale du budget des anciens combattants, Mémoire et lien avec la nation : qu'est-ce que faire nation aujourd'hui, dans le contexte sanitaire et sécuritaire que nous vivons ? 

Notre pays affronte deux fronts de crises, l’un sanitaire, l’autre idéologique, tous deux favorisés par l’absence en face d’eux d’une cohésion suffisamment forte, d’un collectif inébranlable, d’un bloc indestructible. Pourtant une réponse existe : la Nation. Dès lors, faire nation, c’est affirmer haut et fort notre volonté à tous de survivre à cette crise sanitaire, de tous être à l’abri de toute attaque terroriste et de vivre ensemble une existence certes pas toujours facile mais en paix et en liberté dans un pays riche de ses citoyens et de ses terroirs où l’autre peut encore et toujours être considéré comme son semblable et le bienvenu à cette union.

Comment réparer les fractures créées par la montée du terrorisme d'une part et celle du populisme d'autre part ? 

Aujourd’hui sur ces deux questions comme pour toutes les problématiques que connaît le pays, les gens veulent des résultats, des faits, du concret. Lorsque nous sommes arrivés aux affaires et que nous avons réformé le Code du travail, le résultat quelques mois après était douze pour cent de CDI en plus. Avec toutes les autres actions, le chômage s’est mis à baisser et les gens nous ont accordé leur confiance sur notre capacité à conduire la politique économique du pays. Lorsque nous avons proposé une réforme sans précédent sur la moralisation de la vie publique les gens nous ont accordé leur confiance et considérés différemment des générations d’élus précédentes. Lorsque le Président Macron et la Chancelière Merkel sont parvenus à un accord sur le Plan de Relance de l’Europe, véritable plan de sauvetage en fait dans la tête de chacun et bien les gens se sont remis à faire confiance en l’Europe. À tel point qu’en Italie, le parti de Salvini fait en la matière son aggiornamento de manière inimaginable peu auparavant. Alors contre le terrorisme et le populisme, nous devons fournir des résultats pour les endiguer comme le reste.

Le travail mémoriel est-il l'un des leviers pour faire comprendre comment se sont construites les valeurs de la République ?

Le travail mémoriel est là pour nous faire regarder l’Histoire en face, toute l’Histoire, même les moments sombres comme l’a fait feu le Président Jacques Chirac lorsqu’il a reconnu l’implication de l’État français dans la rafle du Vel d’Hiv, ou bien comme lorsque dans mon rapport, je parle du massacre de Thiaroye le 1er décembre 1944 au Sénégal. Car si nous ne voulons pas que l’Histoire se répète, alors il nous appartient de bien la connaître, de savoir reconnaître quand et pourquoi nous avons fauté afin de plus reproduire. Cela nous permet aussi davantage d’humilité et de définitivement nous tourner vers la Paix sous toutes ses formes et l’Europe qui en est son plus bel instrument.

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