Les Chroniques du Perchoir de Sylvain Waserman

Mercredi 3 juin, Alice Le Moal - Secrétaire générale adjointe du MoDem - a reçu le vice-président de l’Assemblée nationale et député du Bas-Rhin Sylvain Waserman, pour ses Chroniques du Perchoir. Un ouvrage passionnant, où les anecdotes révèlent, chaque fois, une réflexion sur un moment clé de notre vie démocratique.

Sous-titré, « Pensées et confidences d’un vice-président de l’Assemblée nationale », l’ouvrage est construit sur cette tension : « un vice-président », celui qui occupe temporairement une fonction, une charge importante ; mais aussi les pensées et confidences d’un homme, Sylvain Waserman, qui partage avec nous ses méditations et expériences. Du haut du Perchoir, avec la hauteur de vue requise, et avec nous, en toute humanité.

C’est avec la même simplicité que Sylvain Waserman a dialogué avec les internautes. Ainsi, il nous fait part de son rapport d’étonnement aux temps du politique. 47 jours à peine après s’être présenté, voici qu’il entre à l’Assemblée nationale comme vice-président. Les cycles de temps, très longs au regard de notre temps quotidien, le frappent. Le président Emmanuel Macron a raccourci les cycles de temps, ce qui fait du bien à la démocratie. Son second étonnement questionne la rationalité de nos processus d’élaboration des lois. Le temps de parole indifférencié et illimité de chaque député n’est pas un gage de bonne marche démocratique.

Et, dès son deuxième jour au Perchoir, Sylvain Waserman a saisi l’occasion d’agir en maître du temps, coupant le micro d’une Marine le Pen qui continue de parler après les deux minutes réglementaires. Une manière symbolique d’affirmer les principes démocratiques, pour lui qui s’est investi en politique précisément pour combattre les idées extrémistes du Front national. Présider exige beaucoup d’humilité. C’est un exercice intense, prenant, un véritable de sport, où le combat demeure pacifique, respectueux des règles. Dans l’hémicycle, on voit des décisions se prendre, des consensus naître, sans prendre soi-même parti. Mais, bien sûr, manière de présider importe, il s’agit de créer une alchimie propice aux débats.

Sylvain Waserman, qui a été chef d’entreprise, maire de village, bénévole associatif, respecte profondément tous les députés. Comme lui, ils ont, à un moment de leur vie, décidé de s’exposer aux suffrages, pour œuvrer pour le bien commun. Les CSP+ sont encore très représentés, il faudrait que la représentativité s’élargisse un peu aux autres sphères de la société.

Avec émotion, Sylvain Waserman nous raconte deux instants bouleversants : les attentats de Strasbourg et la profanation du cimetière juif de son village de Quatzenheim, protestant et juif. Face à la violence et à la haine, l’importance du politique se fait d’autant plus sentir. Le président Emmanuel Macron s’est ainsi rendu à Quatzenheim, pleinement concerné.

Sylvain Waserman revient sur le très beau travail sur les enjeux relatifs au lobbying. Le lobbying, ce n’est pas un mur de Berlin entre les députés et le reste du monde. Co-construire, cela implique le dialogue, la transparence, la bonne gouvernance.

Sylvain Waserman croit dans l’utilité de l’Assemblée : entre le texte qui arrive et celui qui sort des séances, la valeur ajoutée est souvent tangible. Même si cela ne se mesure pas toujours. Le vice-président aime l’Assemblée. Et parce qu’il l’aime, il en voit les défauts, les lenteurs : le parlement pourra revivre quand il reprendra la maîtrise de son temps et de sa prévisibilité. Marielle de Sarnez a souvent souligné ce problème. Quand un texte entre en discussion, on ne peut pas savoir combien de temps cela prendra. Il y a également eu de belles avancées, comme les commissions d’enquête.

Sylvain Waserman explique en quoi l’Assemblée franco-allemande, créée en mars 2019, joue un rôle crucial. L’accord entre la France et l’Allemagne est un sine qua non. Intellectuellement, on pourrait regretter que d’autres pays ne puissent jouer aussi ce rôle. Mais, en pratique, le moteur franco-allemand est indispensable à l’Europe. La zone euro a une intention de convergence et une réalité de divergence. Les parlements ont intérêt à aller de l’avant, à dialoguer. Le couple franco-allemand peut et doit imprimer une dynamique. Toute personne qui voit fonctionner l’Assemblée franco-allemande est convaincue de son utilité.

Pendant la crise sanitaire, le parlement a délégué de nombreux pouvoirs à l’exécutif, par ordonnances. Le vote à distance fonctionne un. Temps, mais rien ne remplace la solennité d’un vote en séance.

Il s’agit de se préparer au mieux à la crise d’après, pour que le rôle du parlement soit renforcé. Car, si le parlement doit décider de procédures spéciales, dans un moment de crise, il lui faudra l’accord du principal groupe d’opposition. Sans cela, nous irons vers une crise institutionnelle.

 Aujourd’hui, LREM a perdu la majorité absolue mais, pour Sylvain Waserman, la majorité demeure très solide. Le Mouvement démocrate a été et reste un allié exigeant, mais toujours loyal. Le mot de François Bayrou est, à ses yeux, essentiel : « Au-dessus de tout, la réussite du quinquennat ». Et il reste 2 ans au gouvernement pour réussir son mandat, avec de vraies obligations vis-à-vis des Français. Le chômage est monté à 900000, l’économie risque de basculer. C’est là un moment décisif pour le politique. Il s’agit d’être à la hauteur. Nous allons vivre des années déterminantes pour notre pays. Des mesures essentielles ont été prises, il faut maintenant voir si l’économie redémarre.

Existe-t-il un risque de balkanisation de l’Assemblée, avec la création de nouveaux groupes ? Le règlement n’a pas été écrit pour 10 groupes. Sylvain Waserman rappelle le sens de son engagement politique : homme politique, c’est une très belle mission, mais ce n’est pas toute sa vie. Il a un vécu, un métier, qui lui donne aussi cette liberté. Il n’est pas tendu vers une réélection, mais vers un combat pour l’intérêt général, à un moment particulier où il se sent utile. Et nombreux sont les députés dans le même cas.

Sylvain Waserman le reconnaît volontiers : le droit est trop souvent incompréhensible, illisible. Prendre un texte de loi et le lire d’une traite, ce n’est pas possible. Il y a là un langage, une structure propre, qui éloignent. Nul n’est censé ignorer la loi, mais qui la comprend parfaitement ? Aussi Sylvain Waserman a-t-il inventé, à Quatzenheim, un transformoscope, jolie manière de désigner la transposition du droit dans le quotidien des citoyens.

Pendant cette période bouleversée, Sylvain Waserman a écrit un nouveau livre, Le monde d’après commence demain, que nous vous recommandons chaudement. Il y développe notamment la force de l’engagement citoyen, qui doit être au cœur de notre pacte social.

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