Vos questions à Geneviève Darrieussecq : les armées face au Covid-19

C’est avec chaleur et passion que notre porte-parole Sarah El Haïry a reçu mercredi 20 mai Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées. Dans ces temps très durs, le rôle de nos armées a en effet été essentiel.

« Geneviève, tu nous as rendus fiers », lance Sarah en ouverture, après avoir évoqué les actions de transfert des malades, de sauvetage, menées par l’armée française, avec des ressources pourtant limitées. « C’est moi qui suis fière d’être au Ministère des Armées, pour pouvoir servir les gens », répond Geneviève Darrieussecq avec simplicité et empathie. Médecin déjà, elle avait cette vocation d’œuvrer pour les autres, d’être au contact des gens. Avec humilité, pour être utile. C’est la même passion qui l’a menée à la politique. Ancienne maire de Mont-de-Marsan, Geneviève Darrieussecq sait écouter les problèmes très concrets des citoyens. Au Ministère des Armées, aujourd’hui, elle n’a rien perdu de ce sens du contact humain, racontant une anecdote sur une femme inquiète en attente d’un diagnostic au lieu d’aligner des chiffres.

Paradoxalement, cette période de confinement, à ses yeux, a défilé assez vite, tant le sentiment d’urgence était prégnant. Geneviève Darrieussecq rappelle la mission essentielle de l’armée : protéger les Français.

Dans les hôpitaux militaires, à Metz, Brest, Lyon ou Bordeaux, dans le soutien des évacuations sanitaires vers des régions moins touchées, comme la Nouvelle-Aquitaine, Rhône-Alpes, Toulouse, nos armées ont fait preuve d’une agilité remarquable, en déployant leurs nombreuses compétences.

Toutes les armées, de Terre, de l’Air, la Marine, les services interarmées, ont participé à l’opération Résilience. A Marseille, le service des armées compte un service d’épidémiologie. Les avions militaires ont montré leur efficacité, tout comme les bâtiments maritimes. A la Réunion, à Mayotte, du soutien a ainsi pu être acheminé depuis Toulon. C’est aussi au quotidien que les armées apportent leur aide : Geneviève Darrieussecq a ainsi visité un Ehpad dans le Var où les armées étaient là pour soutenir les soignants, et pour permettre aux familles d’entrer en relation avec leurs aînés. Et c’est grâce à l’Armée de Terre que l’hôpital militaire de Mulhouse a pu être organisé au mieux.

Nombreuses, les questions des internautes portent aussi sur des sujets techniques, parfois peu connus. Les médecins militaires, il en manque, mais c’est avant tout parce que la France entière manque de médecins. Geneviève Darrieussecq nous explique que les médecins militaires représentent à peine 1% de la santé publique en France. Ils sont voués à une mission, le soutien aux forces. C’est à la médecine de guerre qu’ils sont formés. Mais ils sont ouverts aux civils, lorsque la nécessité s’en fait sentir. Geneviève Darrieussecq souligne la bonne organisation de l’école de santé militaire de Bron, qui constitue un modèle en termes de formation. Les médecins et les infirmiers y sont formés ensemble, ce qui fluidifie leurs relations et leur façon de coopérer efficacement. Pour les soldats en opex, notamment au Sahel, les missions continuent. Les quelques cas au Sahel ont vite été enrayés.

L’une des forces de l’armée, dont les civils pourraient s’inspirer, c’est cette agilité à coordonner les habitudes de travail. L’armée forme et permet aux recrues de progresser rapidement, quelle que soit leur position de départ. C’est l’un des lieux où les origines sociales, ethniques, religieuses, les diplômes, déterminent le moins la suite du parcours. Tous peuvent s’engager et espérer se bâtir une carrière, au service du drapeau et des citoyens.

L’opération Résilience durera le temps nécessaire, répond Geneviève Darrieussecq à un internaute. Il n’y a pas de date de fin fixée à l’avance. Les questions portent également sur les conditions de vie de nos soldats dans cette étrange période. Comment les armées se sont-elles confinées dans des espaces réduits ? L’épisode du Charles de Gaulle a touché l’opinion. De la même façon, l’organisation à bord d’un sous-marin doit être extrêmement rigoureuse. Il s’agit de respecter strictement les gestes barrière et de s’astreindre à la plus grande prudence. Il faut apprendre à évoluer dans des espaces confinés.

Avec le Covid-19, les soldats affrontent un ennemi invisible. Mais ce n’en est pas moins un ennemi, et très présent. Le virus est toujours là, il faut le rappeler, souligne Sarah El Haïry, nous appelant à ne pas relâcher la vigilance dans les gestes barrière pour limiter la transmission.

François-Xavier Pénicaud, conseiller régional vivant à Bron, participe à la discussion pour souligner le rôle essentiel des armées dans l’innovation. « Oui, dit Geneviève Darrieussecq, les périodes de crise, tout comme les guerres, ont toujours été propices aux innovations ». Sortant justement d’une réunion de l’agence de l’innovation de la défense, elle reconnaît que les armées jouent un rôle de fer de lance dans les projets de recherche, sur le virus notamment. En 3 mois, les unités de recherche ont déjà avancé de manière significative.

Comment s’appuyer sur l’expertise de nos armées pour protéger encore plus nos hôpitaux, dont la sécurité a parfois été mise à mal ? Geneviève Darrieussecq nous parle du rôle des armées pour contrer les cyberattaques, d’un laboratoire de recherche sur les prothèses militaires qui pourront servir ensuite aux civils, de l’action de la DGA pour tester l’efficacité des masques. Tous domaines où l’armée se révèle utile et proche des citoyens.

La dernière question porte sur l’action de l’Europe. Ce n’est pas une armée européenne que nous mettrons en place, explique Geneviève Darrieussecq, mais bien une défense européenne. Cette Europe de la Défense est actuellement en développement : il s’agit de protéger les citoyens à une échelle longue. Le budget de défense européen est fixé à 13 milliards d’euros, qui doivent financer la recherche et le développement dans les matériels. Assurer la souveraineté de la défense européenne a en effet du sens. Avec l’Allemagne se développe ainsi le projet d’un avion européen devant remplacer le Rafale, ainsi qu’un char européen.

Fonctionner avec les mêmes modes de communication, entre les pays, cela représente un vrai enjeu européen. Nous devons être capables de développer des actions de sécurité, pas seulement des actions de guerre.

L’échange, riche et chaleureux, se clôt sur l’appel à la jeunesse, qui peut trouver dans l’engagement un sens à son action, un idéal.

Un grand merci à Geneviève Darrieussecq, qui a promis de revenir converser avec nous prochainement.

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