"Sur le climat, les citoyens ont mené un travail très sérieux"

Marc Fesneau

Dans le Figaro, Marc Fesneau, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Participation citoyenne, revient sur le travail de la Convention citoyenne pour le climat, de la réflexion à la loi. 

LE FIGARO.- Le projet de loi climat sera présenté mercredi en Conseil des ministres. Il s’appuie sur les propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Quel premier bilan fait vous de ce nouvel exercice?

Marc FESNEAU.- La première réussite, ce sont ces citoyens qui ont su se saisir de la question climatique et accumuler une expertise solide pour répondre à une question posée: comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030. Ils ont mené un travail très sérieux qui permet à tout le monde de prendre conscience que nous devons redoubler d’efforts. Nous sommes à mi-chemin. Reste une étape décisive, c’est le passage de témoin entre leurs propositions et l’aboutissement du texte au Parlement.

Cette Convention est née pour répondre à la crise des "gilets jaunes", hostiles à une taxe carbone. Un "gilet jaune" peut-il se reconnaître dans le texte qui va être présenté?

«Gilets jaunes» ou pas, nous sommes tous préoccupés par le réchauffement climatique. Le texte s’attaquant à ce défi, chacun pourra s’y reconnaître, et plus encore si l’objectif fixé est atteignable. Par exemple, sur l’obligation de rénovation thermique des bâtiments, nous ne voulons pas contraindre sans offrir des solutions à chaque Français. Nous sommes vigilants sur l’accompagnement. C’est la raison pour laquelle sur certaines propositions, nous sommes d’accord avec le cap fixé par la Convention citoyenne mais nous en proposons une application adaptée.

Les parrains de la Convention citoyenne jugent que le gouvernement se détache des propositions des citoyens…

Seuls les 150 citoyens sont légitimes à s’exprimer au nom de la Convention: que chacun s’astreigne à respecter cette règle. Au-delà des 150 membres de la Convention climat, il y a aussi 66 millions de citoyens. Il faut toujours penser aux difficultés que les transitions peuvent provoquer chez les gens. On ne peut pas avoir lancé cet exercice à la suite de la crise des "gilets jaunes" en 2018-2019 et retomber dans ce travers. Je rappelle que depuis le lancement de la Convention climat, une crise est venue sévèrement ébranler des pans entiers de notre économie comme les secteurs automobile et aérien, qui sont des forces de l’industrie française. Dans ces entreprises, il y a aussi des citoyens. Le dire, ce n’est pas faire le jeu des lobbyistes, c’est penser à chacun. Une société tient aussi par son tissu industriel et économique. Il n’est pas question que l’on rajoute de la crise à la crise mais nous tenons le cap de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

On a du mal dans nos sociétés à poser des débats sans qu’ils ne se transforment en pugilats caricaturaux, et les réseaux sociaux n’aident pas. Il y a besoin "d’embarquer" les citoyens dans la décision publique locale ou nationale.

La suite de l'interview dans le Figaro

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