Marc Fesneau, invité politique de Bonjour chez vous! 

Marc Fesneau, Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Participation citoyenne était l'invité politique de Bonjour chez vous! sur Public Sénat, ce mardi 29 septembre 2020. Il était notamment question des élections sénatoriales.

Revoir le passage de Marc Fesneau dans l'émission (à partir de 31 minutes). Et retrouvez ci-dessous sa retranscription.

Oriane Mancini : Bonjour Marc Fesneau, merci d’être avec nous aujourd’hui. Vous êtes ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Participation citoyenne. Nous allons mener une interview de 20 minutes en partenariat avec la presse quotidienne régionale représentée par Stéphane Vernay, qui dirige le bureau parisien du journal Ouest France.

Nous allons commencer avec les sénatoriales qui ont eu lieu dimanche. Quel enseignement principal tirez-vous de ce scrutin ?

Marc Fesneau : J’ai retenu plusieurs leçons. Pour commencer, je dois dire qu’il y a eu une certaine stabilité au Sénat. Nous avons toujours vu ce mouvement-là au Sénat. La Haute Assemblée est un corps plutôt stable dû à un corps électoral, lui aussi, stable. Il n’y a pas de grand mouvement.  En deuxième élément, ceux qui se présentaient sous d’autres étiquettes, étaient plutôt en soutien de la majorité, contrairement avec ce qui avait été annoncé - avec joie parfois par d’autres personnes sur d’autres plateaux télé, le groupe En Marche voit donc plutôt ses positions consolidées. Je tiens ainsi à féliciter la victoire de François Patriat, des ministres Sébastien Lecornu et Jean-Baptiste Lemoyne et les victoires dans un certain nombre de territoires avec entre autres Patricia Schilinger et Michel Canevet. Nous avons pu voir qu’un ancrage territorial commençait à s’amorcer. Je pense au candidat des Bouches-du-Rhône soutenu par la majorité présidentielle qui est à deux doigts de faire le siège ou à Jean-Pierre Cubertafon du MoDem en Dordogne qui était à vingt voix près d’obtenir le poste de sénateur.

Il est ainsi intéressant de voir que, là où il y a eu une forme d’ancrage et d’union, les résultats sont plutôt au rendez-vous. Enfin, ce qu’il est intéressant de noter c’est que le groupe En Marche apparaisse plus solide que ce qui était attendu et qu’il y a eu l’émergence d’un groupe écologiste au Sénat.

Oriane Mancini : Honnêtement, y a-t-il eu un soulagement dans la majorité présidentielle, compte tenu du fait que la majorité se maintenait ?

Marc Fesneau : Il n’y a pas eu de soulagement mais plutôt un sentiment de confiance mesurée. C’est une confirmation de ce que nous pensions et de ce que nous sentions. Mais après tout, les électeurs sont souverains et il peut aussi y avoir de bonnes et de mauvaises surprises au moment des échéances électorales.

Stéphane Vernay : Ne vous-êtes-vous pas amusé à vous faire un peu peur durant cette élection ? Il n’y avait pas que les opposants à la majorité qui prédisaient une débâcle mais aussi des gens au sein de vos rangs qui étaient un peu inquiets au vu des résultats en se disant qu’après les municipales, cela pourrait devenir compliqué.

Marc Fesneau : Oui, mais vous savez, il y a une logique implacable. Il y avait très peu d’élus du Mouvement Démocrate ou de La République en Marche avant les municipales et il y en a eu mécaniquement plus après, même si ces dernières n’ont pas été couronnées de succès. Certains nourrissaient en effet des inquiétudes, avec notamment une part de candidats qui ont dû batailler et défendre des positions du gouvernement avec beaucoup de courage.

Stéphane Vernay : Les victoires de Sébastien Lecornu ou de Jean-Baptiste Lemoyne ont-elles fait la différence ? D’avoir des ministres impliqués dans l’élection ?

Marc Fesneau : Elles ont fait la différence mais cela était dû au fait qu’à titre d’exemple, Sébastien Lecornu et Jean-Baptiste Lemoyne sont des ministres ancrés à l’échelle du territoire durablement et depuis longtemps. C’est cela que les grands électeurs ont reconnu. Pour autant, il peut arriver que l’on soit ministre et qu’on soit battu. Et il peut arriver qu’étant très ancré, on soit élu. Ce n’est pas forcément la fonction de ministre qui assure un siège, elle peut parfois même être un handicap.

Oriane Mancini : Est-ce que cela n’a pas été un handicap pour Sébastien Lecornu justement puisqu’il n’a obtenu qu’un siège ? C’est son concurrent, Hervé Moray, qui a obtenu les deux autres sièges. A-t-il payé son étiquette de ministre ?

Marc Fesneau : On pourrait dire cela mais en même temps, François Patriat, très étiqueté, a été élu avec une forme de solidité et de courage qu’il faut saluer. C’est les équations locales qui font les scores finaux.

Stéphane Vernay : C’est aussi la droite qui se renforce à nouveau. Les républicains sont très ancrés dans cette institution. Quelle leçon en tirez-vous ?

Marc Fesneau : Ce n’est pas une nouveauté. Il n’a y eu qu’un seul épisode électoral de 3 ans où le Sénat n’était pas sur l’échiquier politique de droite. Il n’y a pas eu de bouleversement de ce point de vue-là. Le gouvernement et moi-même veillons à collaborer étroitement avec le Sénat, car c’est la deuxième chambre. Les apports qui sont faits dans le travail législatif sont souvent significatifs. Il arrive également que nous ne soyons pas d’accord avec le Sénat.

Ce qui me paraît important en démocratie, c’est que le pluralisme s’exprime. Il y a eu un renouvellement de la moitié du Sénat et il me paraît important de travailler avec cette donnée-là.

Oriane Mancini : François Patriat dit que : « Le Sénat est une épine dans le pied de Macron ». Nous pouvons alors nous demander si ce renforcement de la droite et du centre est une bonne nouvelle pour la majorité ?  

Marc Fesneau : Je ne vais pas faire le tri. Je travaille avec l’ensemble des parlementaires car je suis ministre des relations avec le Parlement. Je ne suis pas sûr que tous les groupes soient aussi homogènes en disant « tout cela est très opposé » ou « tout cela est très favorable ». Je pense que nous avons vu qu’il y a eu une forme de responsabilités qui se vivait plutôt dans l’opposition mais qui a pu montrer qu’il y avait une volonté de co-construction. Et cette maison, et pardonnez-moi ce terme, est une maison qui est plutôt constructive dans l’ensemble malgré le fait qu’il y a eu des moments d’opposition assez rudes.

Mais quand vous regardez le très haut taux de commission mixte paritaire, nous voyons qu’il y a un travail possible. Au-delà des caricatures qu’on pose parfois sur la table et d’un bloc homogène qui viendrait s’imposer, je ne partage pas le sentiment que ce soit un écueil insurmontable. La preuve en est d’un certain nombre de compromis qui ont été faits pour différents textes de loi.

Stéphane Vernay : Vous êtes en train de nous dire que le Sénat serait un contre-pouvoir et non un anti-pouvoir, pour reprendre une formule chère à Gérard Larcher ?

Marc Fesneau : C’est un point d’équilibre dans le pouvoir, y compris quand le Sénat était aligné avec la majorité à l’Assemblée Nationale. J’ai connu des périodes où Assemblée et Sénat étaient alignés mais le Sénat ne partageait pas les mêmes regards et les mêmes messages.

Stéphane Vernay : Donc un point d’équilibre constructif et positif ?

Marc Fesneau : Oui un point d’équilibre dès lors qu’il ne s’érige pas en pouvoir et je crois que c’est la volonté du président Larcher en parlant d’anti-pouvoir. Je pense qu’il y a une notion d’équilibre et quelque chose indépendant des étiquettes politiques. À mon sens, le Sénat travaille différemment, a un regard différent et d’un point de vue institutionnel, n’a pas exactement les mêmes fonctions que l’Assemblée. C’est une chance à l’ère des chaînes d’infos en direct, de Twitter et Facebook. Légiférer sans cette pression-là, c’est une grande chance.

Stéphane Vernay : Vous venez de parler des étiquettes. Pourriez-vous nous faire une petite leçon à propos de la recomposition des équipes, des groupes au Sénat ? Qui va aller avec qui ? Comment cela marche ?

Marc Fesneau : En tant que ministre des relations avec le Parlement, vous me mettriez en porte-à-faux de m’immiscer dans la vie des groupes. Ce que je vois, c’est qu’il y a un certain nombre de gens qui ont plutôt le sentiment que la politique menée par le gouvernement va dans le bon sens. Cela ne veut pas dire qu’ils sont totalement alignés le doigt sur la couture du pantalon mais ce n’est pas ce qui est demandé à un parlementaire, à l’Assemblée comme au Sénat. La seule question qui se pose est l’identification de ces gens-là à des groupes. Ces groupes ont des origines, des regards différents sur la politique gouvernementale.

Oriane Mancini : Nous avons quand même une petite question sur les sénateurs du Mouvement Démocrate. Il y a le groupe de la République En Marche qui veut quand même s’agrandir et s’élargir en dépassant les clivages. Il va d’ailleurs changer de nom et ne plus s’appeler « La République En Marche ». Est-ce que vous pensez que les sénateurs du Mouvement Démocrate devraient rejoindre ce mouvement ?

Marc Fesneau : Je ne suis pas sûr que ce soit une question de groupe. Je pense que tout ce qui permet de mettre du liant et du lien dans ce qu’on appelle désormais la maison commune composée d’Agir, du Mouvement Démocrate et de La République En Marche. C’est une bonne nouvelle. La forme que cela prend n’est pas un sujet majeur à ce stade. Il faut que s’identifient ceux qui, sur un certain nombre de sujets, peuvent se rassembler pour porter ce que nous défendons en termes de réformes.

Les sénateurs, comme tous les parlementaires, sont assez soucieux de leur indépendance. Je ne viens pas m’immiscer ni donner des ordres aux sénateurs quand bien même je pourrais leur donner un avis le jour où ils me le demanderont.

Oriane Mancini : Mais est-ce que cela n’aurait pas un sens pour les sénateurs du Mouvement Démocrate de rejoindre ce mouvement alors qu’ils appartiennent actuellement au groupe Union Centriste qui est un groupe allié avec les Républicains ? Doivent-ils s’allier au groupe de la majorité présidentielle ?

Marc Fesneau : Est-ce que nous pouvons distinguer plusieurs choses ? Il y a une majorité sénatoriale qui soutiendra, j’imagine, la candidature du président Larcher. Et dans cette majorité sénatoriale, il y a un certain nombre de personnes qui soutiennent la majorité présidentielle. Je ne suis pas sûr que ce soit antinomique pour tout vous dire. Il appartiendra aux sénateurs du Mouvement Démocrate, comme à tous ceux qui ont le sentiment que nous œuvrons dans la bonne direction, de s’identifier d’une façon ou d’une autre à cela.

Oriane Mancini : Quel avis vous avez à leur donner ? S’ils vous demandent votre avis, quel sera-t-il ?

Marc Fesneau : L’important, à mon sens, est que tous ceux qui défendent, au fond, la politique que nous menons puissent s’identifier à nous. Le groupe Union Centriste (UC) est un groupe très ancien dans l’institution sénatoriale, comme le groupe Rassemblement Démocratique et Social Européen (RDSE). Je comprends les équilibres qu’ils trouvent au sein de leurs groupes. Il ne m’appartient pas de rentrer dans cette logique-là et encore moins en tant que ministre chargé des relations avec le Parlement. Mais il m’appartient simplement de m’interroger et de me dire que tous ces gens qui ont été au rendez-vous des réformes, du budget, de la confiance quand la confiance leur a été posée, puissent s’identifier et porter au Sénat la voix de tous ceux qui pensent que nous allons dans la bonne direction. Et cela quand bien même ils pensent qu’il faut amender telle ou telle disposition.

Stéphane Vernay : : C’est une stratégie que vous avez l’intention de développer pour les deux années à venir ? L’idée est-elle de rassembler autour de la majorité présidentielle pour ensuite aller aux départementales, aux régionales puis aux présidentielles avec une même étiquette ?

Marc Fesneau : Ce qui importe vraiment c’est que toutes les personnes qui s’identifient à la politique gouvernementale et qui partagent l’essentiel de la politique menée et qui, pour l’essentiel de ces personnalités-là ont soutenu la candidature du président Macron, puissent être ce soutien-là.

Stéphane Vernay : Est-il important que cette logique-là s’incarne d’abord au Sénat pour la 1e fois en vue de la création d’un nouveau « gourou » ?

Marc Fesneau : Ce qui est important, et vous en parliez avec le groupe de la République en Marche, c’est le changement de nom. C’est une volonté d’ouverture.

Le Sénat est une maison du temps long. Je le disais sur la question de la législation. Il faut laisser le temps aux choses de se faire. Mon avis personnel est que tout ce qui force dans la vie publique n’est pas une bonne chose car ce ne sont pas des choses qui sont des mouvements naturels et sincères.

Stéphane Vernay : Alors la stratégie est-elle plutôt de laisser les choses se faire naturellement ?

Marc Fesneau : On verra ce que veulent les uns et les autres. Et je ne suis pas sûr que tous les sénateurs du Mouvement Démocrate ou proches du Mouvement Démocrate disent exactement la même chose. Il faut les laisser réfléchir par eux-mêmes.

Moi, ma préoccupation comme membre de la majorité et du gouvernement est de faire en sorte que ceux qui s’identifient à notre action soient visibles.

Oriane Mancini : Alors, nous allons parler des élus locaux maintenant. Le premier ministre, Jean Castex, recevait hier les présidents de région. Vous pensez qu’il y a besoin de renouer la confiance entre Jean Castex et les présidents de régions ?

Stéphane Vernay : Vous aviez une réunion hier avec le Premier ministre non ?

Marc Fesneau : J’avais une réunion après avec le Premier ministre mais j’ai croisé les présidents de région qui avaient l’air assez satisfaits. Je pense qu’il faut arrêter de parler du fait de renouer la confiance. J’entends ce qu’on peut dire sur les plateaux, dans les tribunes. Je me souviens aussi du précédent quinquennat avec un total de plus de 13 milliards de baisses de dotations, un découpage des régions dont on pourrait quand même douter de la pertinence géographique, culturelle, économique et dont un certain nombre de régions souffrent encore. Et les habitants des régions n’ont jamais été consultés. Je pense à la Région Grand-Est, à la Région Occitanie. On a quand même fait du découpage de régions approximatif.

Stéphane Vernay : Vous pourriez citer la Bretagne qui aurait aimé être redécoupée et qui ne l’a pas été.

Marc Fesneau : Mais elle n’a jamais été consultée non plus. Je vois bien quel tropisme est le vôtre mais je ne veux pas rentrer dans le débat breton car c’est un débat qui est douloureux et assez compliqué. J’ai vu comme on a maltraité les territoires. J’étais élu local, j’étais maire, président de EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale), et vous ne m’avez pas vu sur les plateaux car j’ai considéré qu’il fallait faire la part du chemin. On a donc organisé une petite ritournelle depuis 2017, en disant « on maltraite les collectivités ». On a stabilisé les dotations, alors que nous avons une perte de recettes historique pour ce qui est du budget de l’État. On stabilise toujours les dotations, on augmente un certain nombre de fonds (la Dotation d’équipement des territoires ruraux - DETR). Les élus qui m’écouteront reconnaîtront leurs petits. Le plan de relance comporte un certain nombre d’éléments de stabilisation. La confiance ne se décrète pas, c’est aussi un état d’esprit réciproque. Il me semble que du côté du gouvernement, nous avons fait un certain nombre de gestes, nous avons envoyé un certain nombre de signaux.

Oriane Mancini : Mais ils le reconnaissent notamment sur la question des plans de relance.

Marc Fesneau : C’est pour ça que je vous le dis, car hier j’ai plus eu le sentiment que les présidents de région, quelles que soient leurs obédiences, reconnaissaient dans notre démarche une volonté de construire les choses.

Oriane Mancini : En revanche, il y a un problème sur la gestion de la crise sanitaire. Est-ce que là cela a été de nature à relancer la méfiance ? Est-ce que vous avez fait un faux pas sur la gestion de la crise sanitaire ?

Non, je ne crois pas. D’abord, dans tous les pays du monde, on a fait face à une crise sanitaire que personne n’attendait qui a fait irruption un peu comme un tsunami, et qui a débordé tout le monde, parce que personne ne l’avait vécue. La vérité c’est cela. Il y a pu y avoir des difficultés sur les masques, sur un certain nombre de sujets. Reconnaissons que les collectivités, pour ceux qui sont les plus intellectuellement honnêtes on va dire, reconnaissent que sur la gestion de l’affaire du chômage, sur la question de la préservation d’un certain nombre d’entreprises, sur la question des prêts bancaires, on a quand même fait quelque chose qui était totalement inédit, à une vitesse assez remarquable. Il faut saluer tous les fonctionnaires de l’État en particulier mais aussi les fonctionnaires des collectivités qui se sont mis en mouvement très vite pour colmater ce qu’il fallait colmater, de l’équilibre social et économique. Certes, il peut arriver dans les collectivités, que tout ne soit pas parfait. Face à tout cela, j’entends la nécessité d’évaluation et de regarder après peut-être ce qu’on a pu voir aussi…

Oriane Mancini : Ce qui s’est produit à Marseille ne se reproduira pas ?

Il faut toujours tirer des leçons d’une crise. C’est toujours difficile d’endosser les décisions impopulaires. Personne n’a envie d’en prendre. Le Premier ministre l’a très bien expliqué : on est obligé de prendre ses responsabilités. On aimerait aussi pouvoir dire aux restaurateurs, aux gens qui tiennent les bars : « On laisse ouvert. » Je veux dire qu’on n’est pas sadiques au point de prendre un plaisir particulier à fermer des établissements dont on sait qu’ils sont en difficulté financière. On considère simplement que notre responsabilité, à la vue des indicateurs, à ce que disent même les établissements hospitaliers, est de limiter la casse. Parce qu’on ne peut pas se trouver dans la situation où, dans un mois, on nous reprocherait d’avoir laissé faire sous prétexte de ne pas avoir voulu prendre de décisions impopulaires. Je comprends parfaitement la colère et même plus que la colère, le désespoir, d’un certain nombre de gens qui commençaient à revoir le bout du tunnel et qui disent qu’on est reparti dans une nouvelle crise sanitaire. Dans cette crise, on doit faire œuvre de responsabilités. C’est valable pour l’État nation, c’est valable pour l’État et c’est valable pour les collectivités. J’ai été maire, il m’est arrivé de prendre des décisions impopulaires parce que je considérais que c’était l’intérêt de la collectivité, et au fond cela n’a pas empêché que je sois réélu. Les gens reconnaissent quand vous êtes solide dans des décisions difficiles qu’il faut prendre que vous soyez élu local ou national.

Stéphane Vernay : Est-ce que vous pensez que cela a été bien compris par les français et autrement dit que le cas de Marseille-Aix serait un cas particulier ?

Pas forcément. Ce n’est pas un grief que je fais aux citoyens français du tout, parce j’en suis un comme les autres, au fond. Tant que les conséquences directes que sont les réanimations et les décès n’apparaissent pas, on a du mal à qualifier et à rendre perceptible le risque et donc c’est difficile de se le représenter. Quand le risque est à nos portes, quand l’on commence à voir monter très fortement les réanimations et les décès - on est déjà dans une tendance qui fait que depuis un mois on les voit apparaître.  C’est ce que l’on veut essayer d’éviter, et donc je comprends parfaitement la perception des citoyens français que nous sommes tous : dans une situation de danger immédiat, on a du mal à croire que le danger est en train arriver. Mais croyez-moi, si l’on prend cette décision-là c’est que l’on estime que la situation est suffisamment sérieuse pour prendre des décisions graves et sérieuses.

Oriane Mancini : Autre sujet, Marc Fesneau, sur la lutte contre les séparatismes. C’est un sujet auquel va s’attaquer le gouvernement. Vous confirmez qu’Emmanuel Macron prononcera un discours vendredi ?

Il prendra la parole vendredi, je vous le confirme, au cours d’un déplacement.

Oriane Mancini : Savez-vous où ?

Non, pas encore.

Oriane Mancini : Quand le texte arrivera-t-il au Parlement ?

L’idée, c’est un dépôt de texte avant Noël et l’on est en train de caler le calendrier pour le premier semestre.

Oriane Mancini : Mais, le but c’est 2021 ?

Sur un certain nombre de dispositifs, il y a des registres qui relèvent plutôt de l’application de la loi, il y a des registres qui relèvent du règlementaire, il y a des registres qui relèvent du législatif, mais il appartiendra au Président de la République de donner le cap. Ce sont des questions importantes qui traversent la société française et qu’il faut essayer de porter avec lucidité, car ceux qui disent que cela n’existe pas ne vivent pas dans le même monde. Et en même temps, il faut en parler sans volonté de stigmatisation et sans volonté d’essayer de se servir de cela pour des motifs politiciens.

Oriane Mancini : Il faut toucher à la loi de 1905, selon vous ?

En tous cas, il faut faire en sorte qu’elle soit applicable dans ses fondements et ses principes, et c’est ce que dira le Président. On va donc attendre que le Président s’exprime vendredi pour en dire plus.

Oriane Mancini : Mais, peut-on l’appliquer sans forcément la modifier ?

Mais, vous voyez bien que la loi de 1905 posait des principes. Dans le cadre de ce qu’était 1905, c’était il y a 115 ans, il y a des choses qui ont évolué donc c’est cela qu’il faut regarder.

Stéphane Vernay : Une dernière question sur les régionales. Est-ce que tout type de report est écarté ?

Le Premier ministre a été interrogé lors de la rencontre avec les chefs de groupe et les chefs de groupe à l’Assemblée et au Sénat. Il a dit que la volonté c’était de tenir les élections en mars.

Stéphane Vernay : Mais on n’a toujours pas de date ?

Excusez-moi, j’ai vu un responsable, en l’occurrence M. Faure, qui faisait grief au gouvernement de ne pas avoir précisé la date. On lui a rappelé simplement que la dernière fois, lors des précédentes élections régionales, cela avait été fixé quatre mois avant. C’est seulement à ce moment-là, c’est la règle, ne cherchons pas des loups là où il n’y en a pas. Évidemment la menace sanitaire pose une question, c’est les conditions, donc je crois que des travaux seront menés avec le ministère de l’Intérieur pour regarder les conditions dans lesquelles les élections pourront se dérouler. Une élection ce n’est pas seulement le jour du vote. On se souvient des épisodes de mars et de juin. Une élection, c’est aussi la capacité à faire campagne, donc il faut regarder dans le cadre des conditions sanitaires que nous connaissons aujourd’hui. Dans les mois qui viennent, il faudra regarder l’évolution des conditions sanitaires pour voir comment pourraient se dérouler les élections. Mais en tous cas, l’idée pour le moment, c’est évidemment de maintenir la date prévue. Après vous savez, sur ce virus, on a appris à être prudents et à dire qu’il y a des choses que nous ne savons pas, comme tous les pays du monde, d’ailleurs.  

Oriane Mancini : Élection à laquelle vous serez candidat ?

On verra.

Oriane Mancini : Vous ne cachez pas votre envie.

Non, mais c’est d’abord une affaire collective, parce que c’est une campagne. Même s’il y a 13 régions métropolitaines, il y a une question de dynamique nationale. J’ai été élu régional, j’ai fait des campagnes régionales, c’est logiquement que je m’intéresse à cette communauté.

Oriane Mancini : Vous avez le profil, alors ?

Ce n’est pas une nouveauté que je m’intéresse au fait régional, et lorsque j’aurai pris ma décision, je viendrai vous le dire.

Oriane Mancini : Merci beaucoup, Marc Fesneau.

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