Covid-19 : "La France est en première ligne dans la recherche d’un traitement"

Philippe Berta
(© Groupe Modem)

Philippe Berta préside le groupe de travail « Recherche sur le covid-19 » à l'Assemblée nationale. Il fait état des avancées scientifiques et appelle de ses vœux un investissement massif dans la recherche. 

Mouvement Démocrate - Quel est le champ d’actions du groupe de recherche sur le Covid-19 dont vous avez la responsabilité ? Quel est votre rôle ? 

Philippe Berta - Mon objectif, au travers du groupe de travail que je préside à l’Assemblée nationale, « Recherche sur le covid-19 », est, d’abord, de dresser un état des lieux de l’état actuel de la recherche sur les outils diagnostiques et sur les pistes thérapeutiques et vaccinales pour combattre le virus. Depuis le début de la pandémie, les fausses informations et autres remèdes miracles circulent sur internet, parfois appuyés sur des éléments scientifiques erronés, parfois relayés par des politiques. Cette mission de recueil de données fiables et d’informations des parlementaires et du public est donc fondamentale.

Ensuite, le deuxième axe d’action de cette mission, c’est la facilitation. Au travers des auditions que nous menons, nous sommes alertés sur des points de blocage, notamment administratifs, et des champs d’amélioration potentiels. Cela me permet d’informer le gouvernement et de formuler des préconisations pour fluidifier et faciliter le travail des chercheurs.

Enfin, les nombreux contacts que j’entretiens avec les professionnels de la recherche en santé de haut niveau, qui sont mes collègues scientifiques et que je connais depuis de nombreuses années, me permettent d’avoir tôt connaissance des projets en cours, des éventuelles opportunités et de mettre les acteurs en relation les uns avec les autres pour créer des synergies.

La France est-elle force de proposition dans les pistes de recherches pour un traitement ? Combien de temps faudra-t-il pour trouver un traitement ?

La France est en première ligne dans la recherche d’un traitement. Du côté des laboratoires, bien sûr, où toute la communauté scientifique est fortement impliquée pour mieux comprendre le virus et identifier des pistes de traitement ou de vaccin. Du côté du gouvernement, également, au travers du lancement de l’essai clinique Discovery, piloté par la professeur Florence Ader, qui a été la première personne auditionnée par notre groupe de travail, mais également par la mise en place d’une gouvernance scientifique autour des comités CARE et REACTING, et la création d’un fonds spécifique de 50 millions d’euros pour soutenir les initiatives de recherche sur le Covid-19.

Toutes les forces sont donc mobilisées dans cette bataille de la recherche sur le Covid-19. Le temps doit maintenant être laissé à la science loin de la science-spectacle, une science qui repose sur la rigueur nécessaire. Aucun calendrier précis ne peut être avancé à ce jour sur la découverte d’un traitement ou d’un vaccin. La probabilité d’un remède miracle à court terme est faible et nous aurons sûrement à construire des solutions plus complexes. Mais aujourd’hui, ce qui est nécessaire, c’est de donner à la science le temps et la sérénité dont elle a besoin pour parvenir à un résultat.

Vous défendez régulièrement la Recherche dans l’hémicycle. Pensez-vous qu’il y aura un après Covid-19 pour ce secteur ? 

Je l’espère ! Cette crise nous démontre, s’il en était besoin, l’importance première de la recherche, et singulièrement de la recherche en santé qui est notre bien le plus précieux.

Nous avons commencé à travailler, il y a un an, avec Frédérique Vidal, sur une loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Elle répondait à un constat de perte de vitesse de la France et de désespérance dans nos laboratoires. Le groupe de travail en vue de l’élaboration de la loi, que je présidais avec Philippe Mauguin, PDG de l’INRA et Manuel Tunon de Lara, Président de l’université de Bordeaux, a formulé de nombreuses préconisations pour mieux rémunérer nos chercheurs, améliorer leurs conditions contractuelles et leur mode de recrutement, leur donner davantage de moyens pour travailler ou encore fluidifier les coopérations entre le public et le privé.

Nous voyons bien, aujourd’hui, à la lumière de cette crise, l’importance d’investir massivement dans la recherche, et, en particulier en santé, dans ce continuum qui va de la paillasse au lit du patient, en passant par les essais cliniques - que j’ai essayé de faciliter par une proposition de loi en 2018 - et la production de médicaments - que j’appelle à relocaliser depuis le début de mon mandat. La pandémie actuelle fait apparaître d’autres points de dysfonctionnement que je souhaite pouvoir aborder dans le temps de « l’après » que nous espérons tous.

Ces thèmes sont aujourd’hui dans la lumière mais c’est sur le long terme qu’il nous faudra y travailler pour l’excellence de notre recherche, pour la santé de nos patients mais aussi pour assurer la souveraineté de la France dans ce secteur clé.

Thématiques associées

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par