Discours de Jean Castex

Retrouvez ci-dessous le discours du Premier Ministre Jean Castex, à l'occasion du Congrès du Mouvement Démocrate.

"Cher François, chers amis, il ne pouvait pas être question, pour moi, de ne pas être présent, même de façon virtuelle, aujourd'hui à votre congrès, mais, il va sans dire que la disparition du Président Valéry Giscard d'Estaing change bien évidemment la teneur de mon propos.

Du troisième Président de la Vème République, vous êtes les héritiers directs et François Bayrou, que je tiens avant toute chose à féliciter pour sa magnifique réélection à la tête de votre mouvement, est aujourd'hui le dépositaire incontesté de cet héritage, car c'est à lui qu'il fut, en quelque sorte, confié, par le Président Valéry Giscard d'Estaing, lorsque celui-ci prit la décision de le nommer, dès 1989, Secrétaire général de l'UDF. Ce grand parti, fondé par le Président Giscard d'Estaing dans le but de rassembler deux Français sur trois. 

Une volonté qui est aujourd'hui celle de la majorité présidentielle à laquelle vous avez souhaité apporter votre précieux concours.

En effet, c'est ensemble que nous devons chercher à rassembler cette majorité de Françaises et de Français qui refuse les clivages idéologiques ou identitaires au profit du seul intérêt de notre pays.

Quarante ans après 1981, l'hommage unanime qui est rendu par la Nation au Président élu en 1974 en dit long, tout à la fois, sur le bilan de son septennat, bien sûr, mais aussi sur la trace de son action et de sa pensée sur notre vie politique.

C'est lui qui, le premier, alors même qu'il était issu d'un milieu très traditionnel, a compris que la société française, encore très corsetée au moment de son élection, devait évoluer avec son temps.

Si la légalisation de l'IVG reste évidemment attachée à la figure historique et lumineuse de Simone Veil, jamais elle ne serait parvenue à imposer cette loi aux forces les plus conservatrices de la majorité d'alors sans le soutien indéfectible du Président de la République.

Il me serait évidemment facile de continuer à égrainer les réformes que l'on ne qualifiait pas encore de "sociétales" à l'époque et par lesquelles le Président Giscard d'Estaing a fait entrer la France de plein pied dans la modernité, mais le divorce par consentement mutuel, comme la majorité à 18 ans viennent immédiatement à l'esprit.

Pour autant, si le Modem est bien le dépositaire du testament politique du Président Giscard d'Estaing c'est d'abord et avant tout, me semble-t-il, celui de la construction européenne dans laquelle il a joué un rôle majeur qui est au cœur de votre identité politique. Conscient qu'il fallait rapprocher cette grande idée des peuples, il a été le premier à vouloir démocratiser une structure politique restée jusque-là strictement interétatique.

Cet homme, qui avait participé à la libération de Paris en 1944, connaissait le prix à payer pour les peuples des grandes tragédies de l'histoire.

Ce Président visionnaire, né à Coblentz, a su, avec son ami le Chancelier Helmut Schmidt, faire du couple franco-allemand, le moteur de l'Europe du progrès.

Comment ne pas voir, dans le plan de relance européen décidé à l'initiative du Président Macron et de la Chancelière Merkel pour contrecarrer les efforts de la crise dans laquelle nous sommes aujourd'hui plongés, l'héritage direct de ce souffle et de cette inspiration ?

Et voyez dans l’actualité comme c'est grâce à l'Europe et à sa politique d'achat et de pré-réservation que nous allons pouvoir commencer à proposer une vaccination contre le virus aux personnes les plus vulnérables. 

Toutefois, le Président Giscard d'Estaing a su aussi gérer la crise, lui dont le mandat fut contemporain des deux grands chocs pétroliers qui sont venus mettre un terme à ces Trente glorieuses qui nous apparaissent aujourd'hui comme d'un autre temps…

La crise, elle est toujours là, aujourd'hui. D'abord sanitaire, mais aussi économique, sociale et peut-être même structurelle.

La Modem contribue, avec son courage et ses exigences, à y faire face et je lui suis profondément reconnaissant du soutien sans faille qu'il apporte au Gouvernement et à son chef à l'heure où nous prenons des décisions difficiles.

Le Président Mignola me l'a encore démontré dans le délicat dossier des stations de ski.

Aussi, c'est l'occasion pour moi de vous redire mon profond attachement à la solidarité de la majorité parlementaire, une solidarité qui s'exprime toujours dans le cadre du respect légitime des prérogatives et de l'identité de chacun.

Le Modem, parti des territoires, ce sont aussi d'excellents Ministres qui œuvrent à mes côtés au sein du Gouvernement et sur lesquels je sais pouvoir m'appuyer sans réserve.

Le Modem, c'est aussi une force de proposition tournée vers l'avenir.

Car, oui, nous allons sortir de cette crise sanitaire et nous prenons d'ores et déjà toutes les mesures nécessaires à la réussite de cette reprise de notre activité économique, culturelle et sociale.

Cet avenir commun qu'il nous faut maintenant dessiner pour le redressement de la France, c'est à toi, mon cher François, qu'il revient d'en tracer les premiers contours. Toi, auquel le Président de la République a confié le Commissariat au Plan et la mission de renouer avec cette grande tradition planificatrice, visionnaire et organisatrice de la IVème et des débuts de la Vème République. Une tradition française qui a donné à la France les moyens de surmonter les crises historiques et économiques qu'elle a traversées depuis la Seconde Guerre mondiale, une exigence si nous voulons tirer ensemble toutes les leçons de la période inédite que nous traversons et des failles structurelles qu'elle a brutalement révélées. 

Pour faire face à cette épidémie qui a fait plus de 50 000 morts et menace notre économie, j'ai besoin, mon Gouvernement a besoin, non seulement du soutien du Modem au Parlement, où se jouera l'essentiel, mais aussi de l'ensemble des forces vives de votre famille politique.

Vous êtes ces forces vives, et je vous demande de bien vouloir mettre au service de la France votre profonde connaissance, votre connaissance intime du pays, votre grande expérience politique, votre corps de doctrine, vos idées, vos propositions, toute cette capacité d'engagement des hommes et des femmes que vous représentez et, bien sûr, votre force de conviction.

Mon Gouvernement, auquel vous participez, compte évidemment sur vous.

Je compte sur vous.

Le Président de la République compte sur vous.

Nos compatriotes comptent sur vous plus que jamais dans ces moments historiques que nous vivons.

Je vous remercie."

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