🌊 Jimmy Pahun : "La pollution plastique peut nous mener Ă  un ocĂ©an mort"

Alors que les travaux parlementaires sur l’économie circulaire sont en cours, Jimmy Pahun, dĂ©putĂ© du Morbihan et navigateur, qui a effectuĂ©, fin juillet 2019, un voyage d’observation à bord du Tara, partage son expĂ©rience. Ce voilier français destinĂ© Ă  la recherche scientifique et Ă  la dĂ©fense de l'environnement sonde l'origine des micro-plastiques.

Mouvement DĂ©mocrate - Quelle est l’origine des micro-plastiques ? 

Jimmy Pahun - L’origine des micro-plastiques, c’est nous hĂ©las! La mission de TARA nous permettra de savoir avec plus de prĂ©cision leur provenance :

  • quels types de plastiques,
  • quels produits,
  • quels lieux de production, etc.

Ces informations sont essentielles pour lutter contre cette pollution. Il est certain que nous produisons et consommons trop de plastiques!

Il faut agir sur l’emballage, il faut aussi arrĂȘter avec ces plastiques dont on ne peut rien faire.

Il faut que la loi interdise à moyen terme tout plastique ni bio-degradable, ni recyclable. Il faut aider les industriels à aller vers ce chemin. Je crois dans la volonté des filiÚres professionnelles à s'engager dans cette voie. Le chemin est tracé et je compte beaucoup sur la ministre Brune Poirson pour orchestrer tout cela.

Quelles sont leurs conséquences ? 

Les conséquences de cette pollution sont trÚs inquiétantes.

La pollution plastique peut nous mener à un océan mort.

Des zones mortes, il en existe malheureusement dĂ©jĂ . Prenez par exemple la baie de Chesapeake, en aval de Washington. Elle Ă©tait un vrai lieu de biodiversitĂ©. La pĂȘche Ă  la drague introduite en 1870 a Ă©tĂ© la premiĂšre cause de dĂ©stabilisation de son milieu. Il y a eu une explosion de l’exploitation des huĂźtres, avec une grave consĂ©quence : la chute du nombre d'huĂźtres, filtres naturels capables d'absorber l’activitĂ© industrielle, urbaine et les nitrates agricoles. En 1970, Chesapeake connaĂźt le triste privilĂšge d’ĂȘtre le premier endroit de la planĂšte dĂ©clarĂ© "zone maritime morte". 

Pourquoi cela vous touche en tant que député du Morbihan mais aussi en tant que navigateur ? 

Cela me touche pour les mĂȘmes raisons en tant que dĂ©putĂ© et en tant que navigateur. J’ai le fantastique privilĂšge d’ĂȘtre les deux Ă  la fois et de pouvoir me servir de cette premiĂšre vie de marin dans ma nouvelle vie politique.

Les questions littorales et maritimes m’intĂ©ressent particuliĂšrement de ce fait. J’ai ainsi pu faire adopter une loi pour protĂ©ger l’agriculture en zone littorale et notamment les cultures marines. De mĂȘme, dans le cadre de la loi sur les mobilitĂ©s, j’ai fait voter de nombreux amendements sur le maritime. Il Ă©tait logique que mon travail lĂ©gislatif aille dans cette direction.

Si je veux protĂ©ger l’ocĂ©an c’est aussi parce que l’urgence climatique est notre prioritĂ©. L’ocĂ©an joue un rĂŽle fondamental dans la rĂ©gulation du climat en captant la moitiĂ© du dioxyde de carbone prĂ©sent dans l’atmosphĂšre.

Ce rĂŽle de l'ocĂ©an, il faut sans cesse le rappeler. C’est ce que Tara et la plateforme OcĂ©an Climat font depuis 15 ans. Je veux les aider Ă  porter ces sujets pour trouver des solutions au niveau international.

En quoi consiste la nouvelle mission de Tara ?

Sur cette mission, Tara et son Ă©quipe partent une nouvelle fois Ă  la recherche de micro-plastiques. Ils Ă©taient dĂ©jĂ  partis en MĂ©diterranĂ©e en 2010. Cette annĂ©e, ils remontent 10 des 15 principaux fleuves d’Europe. Étudier les micro plastiques dans ces cours d'eau, explorer le cours des fleuves pour identifier les foyers de dispersion et leur impact : voilĂ  en quelques mots ce qu’est cette mission de 6 mois qui rĂ©unit 40 scientifiques, 5 marins pour 10 pays visitĂ©s, 17 000 km et 4 façades maritimes Ă©tudiĂ©es : mer du Nord, mer Baltique, Atlantique et MĂ©diterranĂ©e.

Comment lutter contre les déchets plastiques dans les océans ?

Les solutions sont Ă  terre!

Le simple constat ne suffit plus : la démarche scientifique doit éclairer les prises de décisions pour enclencher la transition plastique.

Il nous faut maintenant :

  • poursuivre la recherche pour comprendre les effets des plastiques sur la biodiversitĂ© marine et ce afin d'orienter les politiques publiques
     
  • soutenir les interactions entre industriels et scientifiques pour proposer des solutions innovantes en vue de rĂ©duire les dĂ©chets, concevoir des matĂ©riaux biodĂ©gradables, recyclables et non toxiques
     
  • mobiliser le grand public et les nouvelles gĂ©nĂ©rations contre la surconsommation d’emballages et de produits Ă  usage unique.

Quels sont les impacts, au quotidien, pour les villes du littoral  ? 

Elles doivent ĂȘtre exemplaires et Ă  l’initiative de comportements nouveaux. Nous devons Ă  nos visiteurs des villes propres. Aux commerçants et aux habitants de donner l'exemple.

Le littoral c’est aussi bien sĂ»r la pĂȘche et l’aquaculture, avec un effort à faire dans la gestion de nos filets de pĂȘche et des poches Ă  huĂźtres.

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