Géraldine Bannier : les pieds sur terre 

Géraldine Bannier
(© Assemblée nationale)

Portrait de la première femme élue députée de la Mayenne, engagée pour dépasser les clivages politiques et fidèle à la terre qui l’a vue naître et grandir. 

On la retrouve, matinale, dans un café en face de l’Assemblée nationale.

Géraldine Bannier est députée de la Mayenne, la terre où elle est née et qu’elle n’a (presque) jamais quittée.

Le rapport à la terre et aux racines est essentiel pour cette fille de paysans. Presqu’autant que la valeur travail que ses origines ont forgée.

Studieuse à l’école, elle aide ses parents à la sortie des classes, à la ferme. Sa mère "une femme brillante et très indépendante" tient un gros élevage de poulets. Son père s’occupe des bovins et des cultures céréalières. "J’ai grandi dans l’entreprise familiale", s’amuse la députée.

Elle se rêvait journaliste. Mais "très consciente des inégalités que vivent les ouvriers et paysans qui sont au bas de l’échelle sociale", elle choisit des études courtes et "un métier qui ne demande pas d’entregent pour réussir" : l’enseignement.  

Son Capes de lettres classiques en poche, elle découvre par son premier poste dans une zone d’éducation prioritaire des Ardennes, une autre France que la sienne. Et l’éloignement nourrit son affection pour son territoire. "La Mayenne est un département préservé, dynamique, alimenté par des valeurs de solidarité, de bienveillance, de vivre ensemble".

Géraldine Bannier aime l’engagement et la mesure. "J’ai toujours cherché l’alternative entre droite et gauche". Lorsque François Bayrou visite la Mayenne, historiquement à droite, lors de sa campagne 2007, elle se rapproche du Mouvement Démocrate et y adhère, immédiatement.  

Élevée comme son frère – sans distinction - par ses parents, recevant le même salaire que les hommes par son métier de professeur, la parité est une évidence pour elle, "un enjeu d’équilibre".

Elle devient maire d’un petit village en 2014, par le hasard du désistement de sa tête de liste. Et elle s’y plaît. "J’aime le concret, l’investissement et le résultat. On peut changer les choses localement". Elle envisage son rôle politique – hier de maire, aujourd’hui de députée - avec l’objectif constant de servir l’intérêt général, pour "faire en sorte que la société aille mieux".

A la question "est-il dur d’être femme en politique ?", elle concède que son élan et la vitesse qu’elle entend lui donner se sont parfois heurtés aux remarques sournoises d’hommes, notables, qui occupaient de longue date leurs fonctions, la pressant de ne pas aller trop vite. Avant de souligner : "je suis la première femme élue députée en Mayenne".

Et sa priorité reste de faire bouger les lignes sur des sujets nourris par son expérience personnelle : "l’éducation, la culture et la prise en compte des problématiques de précarité des agriculteurs". Dans un souci d’ "équilibre, de justice sociale", créer un terrain fertile pour nourrir la société, d’esprit et de corps. 

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