Retour sur l'émission "La crise et après ? - Le débat des chefs de partis"

Ce débat entre six chefs de parti, Ruth Elkrief l’a annoncé d’emblée, se devait d’être serein et constructif. Car l’enjeu est bien, aujourd’hui, après 18 semaines de tensions vives dans le pays, de trouver une issue politique et intelligente au malaise social. Trois grandes parties scandaient la soirée : la justice fiscale et sociale dans une France plus juste ; la France des oubliés ; comment se réconcilier.

Sur la fiscalité, François Bayrou a insisté sur la nécessité de s’assurer que tout le monde est bien soumis équitablement à l’impôt. Il y a une interrogation très forte des Français autour des exonérations, des optimisations fiscales, qui doivent être combattues. Nul ne doit échapper à l’impôt. Tout au long du débat, Laurent Wauquiez a martelé que la seule façon de résoudre cette crise consistait à baisser les impôts, ni plus ni moins. Sans voir que le problème aussi va au-delà. C’est d’une réforme de l’État dont la France a besoin. Avec acuité, François Bayrou a souligné qu’il se méfiait des solutions de facilité sur le problème fiscal, qui font fi une réalité : la nécessité de produire, de créer des richesses, d’investir dans l’appareil de production et la recherche. L’investissement productif, tel que le gouvernement l’avait au départ formulé, est selon lui la voie à suivre.

À un Jean-Luc Mélenchon toujours vibrionnant qui affirmait que les révolutions commençaient généralement lorsque les impôts étaient trop hauts, le président du Mouvement Démocrate s’est étonné, malicieusement, que Jean-Luc Mélenchon désire justement les aggraver. Olivier Faure, de son côté, a décrit notre société comme un monde d’héritiers : tout naturellement, il a évoqué l’école, comme un lieu de reproduction des inégalités sociales, et une variable d’ajustement du budget. Sur l’éducation, sujet qu’il connaît bien, François Bayrou a proposé qu’aucune école ne puisse être fermée sans l’avis des élus locaux. Cela redonnerait aux gens l’envie de se réinstaller dans des territoires désertés. La cohésion des territoires a une importance vitale à ses yeux : l’échec du monopole de l’État sur le rail a causé l’abandon de certains territoires.

Le chef de La République en Marche, Stanislas Guerini, devait répondre de la politique du gouvernement. Il a fait preuve de pragmatisme, avançant des propositions concrètes. Ainsi a-t-il expliqué clairement la politique de baisse des charges, qui redonne un peu de pouvoir d’achat, ainsi que les effets positifs de la suppression de la taxe d’habitation, mesure très attendue par les classes moyennes. Évidemment, Marine le Pen s’est empressée de brandir le danger d’une France bradée aux puissances étrangères, d’un patrimoine bazardé. À ces diatribes, François Bayrou a opposé calme et raison, rappelant que la crise ne date pas d’hier, mais de l’absurdité des politiques publiques menées depuis une trentaine d’années. C’est toute l’organisation de l’État et des services publics qu’il s’agit de refonder, sur des bases saines, en conjurant les maux français de la centralisation excessive et de la technocratie.

Stanislas Guerini a souligné, très justement, que la transition écologique représentait aussi une mesure de pouvoir d’achat. On a confiné les Français dans un mode de vie : il ne faut ni les culpabiliser, ni les enfermer dans ce modèle, dont ils peuvent sortir. En matière de santé, Stanislas Guerini a détaillé les avancées du gouvernement : suppression du numerus clausus, libération du temps médical et doublement du nombre de Maisons de santé, mesures que François Bayrou appelait de ses vœux depuis longtemps. 

Le Président du Mouvement Démocrate s’est étonné que la question du chômage, essentielle, n’ait été abordée par personne encore. Il a proposé d’instaurer des plans de reconversion très importants pour les gens qui sont au chômage et se trouvent dépendants des aides. Il faut ramener les gens vers le travail. Sur les questions institutionnelles, la proportionnelle, à au moins 30%, lui paraît nécessaire. Laurent Wauquiez, ironique, a minimisé l’urgence des mesures institutionnelles. Mais, pour François Bayrou, la proportionnelle est gage de pluralisme, donc de démocratie et de débat. Il approuve également la baisse du nombre de parlementaires, et la reconnaissance du vote blanc, au moins au premier tour. Quant aux référendums d’initiative, François Bayrou y est favorable, en abaissant le seuil à un million de signatures.

À propos des violences de ces derniers mois, François Bayrou a fait entendre une voix sans équivoque : faire respecter l’ordre est tout simplement fondamental, l’État dispose non pas du droit mais du devoir de se défendre.

Et sur le Grand Débat ? le Président du Mouvement Démocrate l’a dit dès son lancement : c’est une grande idée, un moment de démocratie sans précédent. Les Français ont parlé pour être entendus. C’est à présent au Président de la République de prouver que ce grand débat n’a pas été ce simple défouloir que décrivent Olivier Faure ou Jean-Luc Mélenchon, mais qu’il se traduit par une réelle prise en considération des espoirs des Français.

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