Patrick Mignola : "Le groupe Mouvement Démocrate va continuer d’assumer un rôle important dans la majorité parlementaire"

Patrick Mignola

Patrick Mignola, Président du Groupe Mouvement Démocrate et apparentés à l'Assemblée nationale dresse le bilan des journées parlementaires 2020 qui se sont tenues dans les Landes du 6 au 9 septembre. Il évoque également le rôle d'un groupe MoDem élargi au Parlement.

Mouvement Démocrate - Le groupe Mouvement Démocrate à l’Assemblée nationale organisait du 6 au 9 septembre ses journées parlementaires dans la circonscription de Fabien Lainé, député des Landes. Quels sujets avez-vous choisi d’évoquer durant ces journées ?

Patrick Mignola - Tout d’abord, merci à Fabien Lainé, à notre ministre Geneviève Darrieussecq et aux militants du MoDem des Landes pour leur accueil chaleureux à Biscarosse et à Sanguinet. Leur énergie et leur mobilisation ont permis aux députés du groupe de se retrouver dans un cadre de travail idéal pour aborder avec détermination cette rentrée si particulière en raison du contexte sanitaire, économique et social. Les défis sont majeurs pour répondre aux inquiétudes des Français et nous avons le devoir de sortir de cette crise par le haut. Nous ne pouvons-nous contenter d’apporter des réponses conjoncturelles. Il est impératif d’avoir une vision plus large sur le projet de société dans lequel s’inscrira le plan de relance. En ce sens, nous sommes totalement en phase avec la vision de François Bayrou, Haut-Commissaire au Plan et à la Prospective, qui nous a fait l’amitié d’être présent durant l’ensemble des travaux : ne pas laisser à l’urgence le monopole des décisions politiques et proposer ce cap au pays.

Ce cap, c’est celui du progrès partagé, notion qui avait structuré la réponse de notre groupe au Premier Ministre lors de la déclaration de politique générale en juillet dernier.

Pour cela, il faudra mieux partager les richesses, avec des dispositifs pour les salariés, d’intéressement, de participation et pour les entreprises, en simplifiant et en régionalisant les procédures, mais aussi en les organisant par branche. Olivia Grégoire, Secrétaire d’état en charge de l’économie sociale et solidaire, présente lors de ces journées, nous a d’ailleurs confirmé partager ces objectifs.

Ces choix exigent une meilleure répartition des ressources, l’accélération de la transition énergétique et des solutions concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pascal Canfin, président de la commission environnement au parlement européen, s’est inscrit dans cette démarche, d’ailleurs retenue par le parlement européen dans le cadre du « Green New Deal ». Dans la suite logique de cet atelier sur le partage des ressources, la Ministre du Logement Emmanuelle Wargon, a évoqué avec les parlementaires les sujets d’urbanisme circulaire, de densification des villes, de rénovation énergétique, qui sont à mes yeux, les véritables sujets à traiter quand on souhaite défendre l’environnement.

Nous ne pouvions éluder la question du partage des pouvoirs. Le rôle des collectivités est fondamental, c’est pourquoi nous avons fait un focus sur le projet de loi dit « 3D » (décentralisation, déconcentration et différenciation) porté par notre Ministre Jacqueline Gourault. Avec Marc Fesneau, les députés ont longuement abordé le sujet du rôle des élus et de la participation citoyenne.

Enfin, il nous a semblé crucial de débattre sur l’importance qu’il y a à partager les valeurs de la République, si souvent mises à mal. L’actualité de ces dernières semaines nous a montré l’urgence qu’il y a à sanctuariser ces valeurs, notamment la fraternité et le respect d’autrui. C’est pour cela que nous avons convié le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le Garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti.

Quel bilan tirez-vous de ces journées parlementaires ?

Bien que je n’en aie jamais douté, j’ai constaté à quel point notre groupe est soudé et en ordre de marche pour aborder avec détermination les mois qui viennent et qui s’annoncent difficiles. Au sein de ce collectif uni, nous avons eu le plaisir d’accueillir nos collègues David Corceiro et Luc Geismar, suppléants de nos nouvelles Secrétaires d’État Nathalie Elimas et Sarah El Haïry, qui nous ont également fait l’amitié d’être présentes à cette occasion.

Le Premier Ministre Jean Castex, venu clôturer ces journées parlementaires, a rappelé, en présence de François Bayrou, l’importance de notre famille politique comme partenaire essentiel d’une majorité qu’il entend animer avec responsabilité. Je sais qu’il entendra notre voix et je ne doute pas que les parlementaires du groupe MoDem sauront se montrer particulièrement pertinents dans leurs propositions.

Justement, quel est le rôle que souhaite jouer le groupe MoDem dans la majorité parlementaire dans les deux prochaines années ?

Le groupe Mouvement Démocrate va continuer d’assumer un rôle important dans la majorité parlementaire, comme nous l’avons fait depuis notre élection commune en 2017 grâce au partenariat noué entre Emmanuel Macron et François Bayrou. Nous devons être un appui et un soutien du gouvernement pour la mise en œuvre de réformes et de politiques pour lesquelles nous avons été élus. Nous devons aussi porter avec exigence, dans la majorité, des idées que nous défendons depuis longtemps et qui sont des bonnes réponses aux crises que nous traversons et aux transitions que nous devons mener.

Ce rôle de partenaire loyal mais exigeant, initié par Marc Fesneau lorsqu’il était Président du groupe et que je m’efforce de poursuivre depuis bientôt deux ans, permet à notre groupe d’apparaître comme le pôle de rassemblement de ceux qui souhaitent rejoindre la majorité sans pour autant renier ce qu’ils sont, car l’avertissement de François Bayrou « si nous pensons tous la même chose, c’est que nous ne pensons plus rien », doit continuer d’irriguer notre action. Si nous parvenons ainsi à élargir la majorité, ce sera un fait unique sous la Vème République ! Cela ne sera peut-être pas toujours un long fleuve tranquille, mais je suis persuadé qu’au final, ce sera pour le bien du pays. Car comment peut-on rassembler les Français si nous ne sommes pas capables d’abord de nous rassembler nous-mêmes ?

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