🏛Loi sur l'école de la confiance : entretien avec Nadia Essayan

Nadia Essayan

Après avoir été voté par l'Assemblée nationale, le 2 juillet 2019, le projet de loi pour une école de la confiance a été définitivement adopté par le Sénat. Nadia Essayan, députée du Cher MoDem, Membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale revient sur les grandes lignes de ce texte. 

Mouvement démocrate - Le projet de loi pour une école de la confiance a été adopté par l’Assemblée nationale. Vous avez fait partie de la Commission mixte paritaire qui a étudié ce texte : selon vous, la confiance est-elle une notion importante dans le cadre scolaire et dans la société en général ?

Nadia Essayan - Le titre de cette loi est très important. Il donne le ton sur lequel le gouvernement veut aborder les évolutions, dans ce domaine comme dans d’autres. Je suis témoin que malgré les difficultés et les résistances, il y a la volonté de travailler dans la concertation et en confiance.

La confiance c’est aussi de croire que l’école peut à nouveau être cet ascenseur social pour tous, parce que garant du niveau de tous les élèves.

C’est de renforcer l’école comme lieu d’épanouissement, d’apprentissage de la citoyenneté et d’ouverture à la culture.

Des changements importants ont déjà eu lieu : les classes de CP et de CE1 dédoublées en REP et REP +, les Devoirs Faits, ou encore la réforme du bac qui permet une meilleure orientation des élèves. Avec la loi pour une École de la confiance, tous les secteurs sont balayés pour une refonte complète et réalisable.

Quelles sont, selon vous, les mesures clés que porte cette loi ?

L’instruction obligatoire à 3 ans est la clé de voûte. L’amélioration de la formation des enseignants est essentielle. Et l’évaluation globale des établissements est un bon marqueur qui tiendra compte de l’ambiance, et des rapports entre les personnes autant que des résultats scolaires.

L’instruction devient obligatoire dès 3 ans. Quel impact devrait avoir cette mesure en termes de justice sociale ? 

L’instruction obligatoire à trois ans est une sorte de révolution que vont nous envier de nombreux pays. Nous sommes les premiers à la mettre en place quand certains pays ne rendent l’instruction obligatoire qu’à cinq ans, comme le Canada.

Bien sûr, les enfants français étaient déjà majoritairement scolarisés mais ce dont on a moins parlé c’est le changement de programme qui a lieu en maternelle pour permettre une meilleure approche de la langue et de l’apprentissage des mots.

On sait aujourd’hui que dès 3 ans, les enfants connaissent un nombre plus ou moins grand de mots, selon leur origine socio-culturelle. Or c’est là un facteur déterminant pour l’avenir de la scolarité d’un enfant et sa réussite future. C’est donc là que se situe la première des inégalités.

En la corrigeant, nous améliorerons le niveau des enfants les plus défavorisés et nous leur permettrons d’accéder avec plus de facilité aux études supérieures.

La formation des professeurs est également au centre de ce texte : à quels besoins répond cette mesure et qu’apportera-t-elle ?

La formation des professeurs souffrait d’une grande différence de propositions et de niveau sur le territoire.

En unifiant ces formations, le ministre veut aussi garantir la qualité de leur contenu.

Cette formation bénéficiera de toutes les avancées pédagogiques puisqu’elle se fera davantage en lien avec l’université et la société. Nous vivons dans un pays où le "chacun chez soi" ne convient plus, nous voulons ouvrir des portes, bâtir des ponts les uns avec les autres, travailler ensemble autour des enfants et de leur réussite.

La question du climat scolaire est au cœur de cette loi, qu'en est-il de la question du harcèlement scolaire?

Nous avons regretté que l’amendement d’Erwan Balanant sur le harcèlement scolaire ait été modifié jusqu’à lui enlever de sa force. Il ne faut pas oublier que 700.000 enfants sont harcelés à l’école.

Cependant, nous avons introduit le droit à une scolarité sans harcèlement ce qui ouvre la porte à un travail approfondi sur la question que nous ne manquerons pas de relancer.

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