L'environnement au cœur des prochaines élections municipales

Yann Wehrling - Congrès 2017

Les prochaines élections municipales des 15 et 22 mars 2020 devront répondre aux enjeux environnementaux selon Yann Wehrling, Conseiller régional Ile-de-France et Conseiller de Paris. Entretien. 

Pourquoi les élections municipales sont un scrutin fondamental pour l'environnement ?

Répondre aux enjeux environnementaux devient une urgence. A vrai dire, il n’y a pas de niveau meilleur qu’un autre. Le niveau international est important car l’environnement ne connaît pas de frontière. La disparition de l’Amazonie, les feux en Australie, la fonte de la banquise, ou l’acidification des océans peuvent avoir des conséquences directes sur notre quotidien du fait des effets qu’ils peuvent provoquer sur le climat, la production d’oxygène de l’océan, le régime des eaux, le niveau des mers ou la chaîne alimentaire globale. Au niveau national, c’est la souveraineté de chaque Etat qui est sollicitée pour prendre les décisions car le pouvoir de décision réel est à ce niveau. Quant au niveau local, c’est celui de la proximité, là où les effets sont les plus immédiats, là où les actions et les comportements ont les impacts les plus visibles. Ce qui sera décidé demain à l’échelle des communes peut changer les choses, et répondre à l’urgence qu’il y a à agir. On se demande souvent si on a encore “le temps”. C’est une vraie question. Mais ce qui est certain, c’est que si on veut aller vite, c’est chose possible au niveau local. Le niveau local, c’est le niveau de la rapidité dans l’action. En ce sens, pour l’environnement, les élections municipales sont fondamentales.

Quels enjeux de développement durable se jouent concrètement à l'échelle locale ? 

Tout ce qui impacte l’environnement existe au niveau local. Ce qui peut sembler le plus évident, c’est ce qui relève vraiment d’une décision des maires : l’urbanisme. Il faut par exemple arrêter l’extension en périphérie des lotissements et des zones commerciales, qui consomment en France, tous les 7 ans, l’équivalent d’un département en forêts, champs et espaces naturels. C’est le plus urgent. On peut agir sur l’alimentation bio en jouant sur la commande publique (cantines scolaires), réduire sa consommation d’énergie en utilisant les nouvelles technologies et en opérant un programme progressif de rénovation énergétique des bâtiments les plus consommateurs (écoles, piscines, équipements sportifs). Et pensons aux canicules qui ne manqueront pas de se répéter. Les villes doivent cesser avec le tout minéral adoré par les aménageurs du siècle dernier. L’aménagement urbain moderne, c’est celui qui garde ses grands arbres, maintien de la terre au sol sans la couvrir de bitume, préfère l’herbe à la dalle.

Quelle place les Français accordent-ils aux questions environnementales aujourd'hui? 

Les sujets environnementaux sont devenus la préoccupation numéro 1 des Français. Ceci traduit une inquiétude latente et qui est montée lentement, notamment sous pression des jeunes générations, grandies dans un contexte de messages alarmistes sur le climat, et dorénavant sur la biodiversité. A cela s’ajoute la montée en puissance, notamment via les réseaux sociaux et certaines vidéos virales, des mouvements de protection des animaux, eux aussi largement soutenus par la jeune génération.Ces inquiétudes sont aujourd’hui alimentées par des faits : pollution de l’air dans les villes, recrudescence des cancers dont la cause avérée est directement liée à la dégradation de l’environnement (pesticides, phtalates), constat de baisse en masse de la biodiversité (insectes et oiseaux dans les campagnes), multiplication des phénomènes climatiques violents (inondations, canicules).Tous ces éléments (inquiétudes dans la population et faits visibles et vécus) ont pour traduction une montée des scores électoraux des mouvements écologistes dans tous les pays occidentaux. Cette montée est d’autant plus facilitée qu’elle va de pair avec un effondrement des formations politiques traditionnelles qui ont animé la vie politique depuis l’après-guerre. Ces dernières n’ayant pu s’adapter à la recherche de sens à laquelle aspirent les populations occidentales. De ce point de vue, l’offre politique écologiste répond à une demande sociétale tout comme le font, dans un sens presque contraire, d’autres forces politiques, populistes et de repli égoïste. Il est d’ailleurs intéressant de noter que l’extrême droite et les formations populistes, quand elles accèdent au pouvoir, mettent en œuvre, prioritairement, des politiques anti-environnementales (Trump sur le climat, Bolsonaro contre l’Amazonie). Dans ce contexte, l’offre politique doit être forte sur les enjeux environnementaux. 

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