📹Le rôle du Centre dans la fabrique de la laïcité française 

Le 9 décembre est la Journée nationale de la laïcité. Christophe Bellon, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université catholique de Lille et vice-doyen de faculté, revient dans cette vidéo sur la fabrique de la laïcité française, et sur le rôle qu’y ont joué les parlementaires centristes.

La laïcité, c’est ce que nous avons inventé en France pour régler le conflit entre l’Eglise et l’Etat.

Christophe Bellon - "La laïcité est un remède aux tensions entre la religion - les religions - et l’Etat. C’est devenu avec le temps un idéal de la société, permettant, au nom de la neutralité de l’espace public, de pouvoir assurer l’exercice de ses conceptions personnelles, tant religieuses que non religieuses sans être dérangé en quoi que ce soit. Mais en même temps, tout doit se faire dans le cadre du respect de l’ordre public. C’est l’encadrement de toute liberté : la liberté de chacun commence là où s’arrête celle d’autrui.

La laïcité est d’abord un terme qui a été inventé au fil du 19e siècle, et qui trouve une expression dans la langage politique au début du 20e siècle.

C’est la brèche révolutionnaire, c’est le moment précisément où les deux sphères, la sphère religieuse et la sphère de l’Etat, vont progressivement s’éloigner. Cet éloignement progressif, tout au fil du 19e siècle, on l’appelle sécularisation, il s’accélère à la fin du 19e siècle et devient laïcisation, jusqu’à finalement aboutir à la séparation des deux sphères, c’est la loi de 1905, dite de séparation de l’Eglise et de l’Etat. La loi de 1905, principe fondateur de la laïcité, c’est article 1, article 2 : On a le droit de croire ou de ne pas croire. L’Etat, par ailleurs, est garant du libre exercice des cultes. Après la Seconde Guerre mondiale, la laïcité s’appliquera avec la même exigence à la question scolaire. Elle s’adresse également à la société tout entière, en tentant d’établir un lien entre chacun dans le cadre du vivre-ensemble.

Avec l’apparition des nouvelles questions, notamment la question de l’islam dans le débat public, les centristes souhaitent que le principe fondamental de la loi de 1905, auquel ils adhèrent pleinement, soit maintenu dans les débats. Alors, concrètement, cela se traduit par le souhait de ne pas légiférer trop souvent pour compléter, pour amender, pour réformer, comme on voudra, la loi de 1905. Pour eux, elle reste un principe fondamental et il faut veiller à ce qu’il soit préservé.

Le centre est né comme force partisane, comme culture politique, je dirais presque, avec les grands partis du 20e siècle, avec la notion de laïcité. Le premier parti politique centriste structuré est né en 1901 avec l’Alliance républicaine démocratique, autour d’hommes tels Waldeck-Rousseau, Barthou ou Poincaré. La laïcité, elle, c’est 1905 avec la loi de séparation. Dès lors, les deux entités, la culture laïque et libérale de 1905 d’une part, la culture politique centriste d’autre part, vont voguer ensemble, l’un ne se séparant plus de l’autre. La concorde, la tempérance, la modération sont effectivement partie prenante de la constitution du Centre en France et de son mode d’expression dans la vie politique. La laïcité est l’une d’entre elles, même si elle n’est pas la seule ; il y a la question sociale, par exemple, mais c’est l’une des notions fondatrices de ce caractère tempéré du Centre."

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