🌍Grands Débats environnement :  "réinventons le monde de demain"

Pour son premier Grand débat de l’automne, mercredi 9 octobre 2019, le Mouvement démocrate a choisi de parler d’environnement, parce que l’enjeu est vital. Yann Wehrling, ambassadeur délégué à l’environnement et Camille Etienne, porte-parole du collectif On est prêt et étudiante à Sciences po, ont dialogué ensemble sur ce que signifient, aujourd’hui, l’écologie, nos biens communs, l’avenir.

Les questions liées à l’environnement sont multiples, les cas concrets innombrables. Alice Le Moal, secrétaire générale adjointe du Mouvement démocrate, a lancé la discussion sur plusieurs thèmes : l’environnement en France, avec notamment la catastrophe qui touche la ville de Rouen ; l’environnement au niveau international, avec le drame de la forêt amazonienne ; la jeunesse et l’engagement, avec la figure iconique de Greta Thunberg.

Incendie de Rouen

Pour Yann Wehrling, l’incendie de Rouen met en lumière le risque qui existe, en réalité, dans toutes les grandes villes, en France et dans le monde. A-t-on un degré de protection suffisant ? Oui, mais, en revanche, le réflexe des autorités ne doit plus être de dire  "il n’y a pas de problème", mais de dire la vérité, et, si on ne sait pas, de dire "on ne sait pas, on vous tient informés, heure par heure". La défiance de la population à l’égard des autorités publiques est réelle, et le dialogue doit être réinstauré.

Comment mieux concilier les questions environnementales et agricoles ?

Trop souvent, les agriculteurs se sentent montrés du doigt. Aujourd’hui, ils ne représentent que 5% à peine de la population. Mais, paradoxalement, ce sont eux qui nous font vivre, leur rôle est absolument essentiel. Un cercle vicieux où les agriculteurs dépendent des prêts à la banque et des aides de la PAC empêche le monde agricole de vivre décemment et de son travail.

La jeune Camille Etienne vient d’un village de Savoie, qui compte plus de vaches que d’habitants : c’est l’agriculture qui a été sa porte d’entrée vers l’écologie. A ses yeux, le problème tient à la déconnexion entre ce que l’on a dans l’assiette, la manière dont on l’a produit et ceux qui l’ont produit. D’où une incompréhension entre les agriculteurs et la société. Yann Wehrling a renchéri, ajoutant que le modèle agricole est d’autant plus difficile à changer que c’est un énorme paquebot, qui date de l’après-guerre. On est dans un système très lourd : il y a une dizaine d’années, le Grenelle de l’environnement portait des espoirs qui n’ont pas été tenus. Les agriculteurs devraient être protégés contre ceux qui ne respectent pas les mêmes normes. Espérons que la PAC 2020 permette d’ouvrir ce dialogue-là.


Biens communs 

A l’international, la réaction de Bolsonaro disant que les autres pays se mêlaient de ce qui ne les regardaient pas pose la question des biens communs. Yann Wehrling l’a souligné avec force : les baleines n’appartiennent pas au Japon, la forêt amazonienne n’appartient pas au Brésil. A un moment donné, quand un bien a un impact planétaire, l’Etat qui le possède ne devrait pas pouvoir le détruire au seul titre de sa souveraineté chez lui. Il est nécessaire de porter l’idée de biens communs. Demain, par exemple, on aura un traité international sur la haute mer, qui est encore zone de non-droit.

Greta Thunberg, jeunesse, engagement et environnement 

Sur l’engagement et l’image de la jeunesse, Camille Etienne a réagi en temporisant : catégoriser les jeunes, tel ou tel segment de la population pour l’opposer à un autre n’est pas très intéressant. Le plus urgent, c’est d’établir un dialogue entre les uns et les autres. Critiquer Greta Thunberg ou le mouvement extinction-rebellion pour leur radicalité est une perte de temps, du moment que l’on est tous d’accord sur le constat. Après, on peut diverger sur les moyens, le style : mais l’essentiel est de se retrouver sur la nécessité d’agir. Car c’est bien la peur qui pousse Greta Thunberg à l’action.

Camille Etienne comme Yann Wehrling l’ont répété avec conviction : oui, il faut agir, il faut croire que nos gestes pour préserver l’environnement sont utiles, il faut croire dans un avenir meilleur. Pourquoi ? Tout simplement, parce que désespérer ne mène à rien et que le modèle actuel de société ne peut pas rester tel qu’il est. « Le rose qu’on nous propose / d’avoir des quantités de choses / Qui donnent envie d’autre chose » chanté par Souchon : si notre monde de non-sens doit disparaître, alors tant mieux, a lancé Camille Etienne. Qu’est-ce que le bonheur ? Qu’est-ce qui nous donne envie de nous lever le matin ? Nous avons l’occasion de réinventer le monde de demain. Saisissons-la.


Ecologie réformiste

Le dialogue avec la salle a permis de revenir sur la question de la radicalité : Yann Wehrling a développé sa vision d’une écologie réformiste, qui recherche des solutions, en favorisant le dialogue avec les autres acteurs. Les radicaux ont leur mode d’action, qu’on peut ne pas approuver, mais on entend le message. En revanche, nous sommes dans un Etat de droit, démocratique, où l’on élit les représentants et où l’on se bat pour que les choses changent, en respectant les règles.

Camille Etienne a souligné la grande fatigue qui s’emparait de nombre de militants, passionnés mais rendus amers et désillusionnés. Pourtant, dit-elle, nous devons continuer d’espérer : nous sommes devant un grand vide, effrayant, qui donne le vertige, c’est vrai. Mais nous sommes responsables et vivants, il nous revient de tenter de changer ce modèle qui ne convient pas. "On a sacrifié l’urgence de la situation à l’immédiateté de notre système" écrit justement Bruno Latour.


Gaspillage alimentaire

Dans l’amphithéâtre Jean Lecanuet, une question sur le gaspillage alimentaire dans les cantines est venue d’un jeune garçon de 11 ans : elle a permis à Yann Wehrling de partager avec nous un souvenir de jeunesse, où les cantines proposaient un grand plat commun sur la table, où chacun piochait ce qu’il voulait. Belle image de partage et de convivialité. Se battre pour la planète, c’est se battre pour notre espace commun, pour notre table commune.

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