Grand débat sur les régions face à la crise : des élus de proximité pleinement mobilisés

Au Mouvement démocrate, nous croyons en nos territoires. Alice Le Moal, notre secrétaire générale adjointe, a orchestré, à distance, un grand débat sur la crise actuelle avec 4 de nos élus locaux : Farida Adlani (Ile-de-France), Rodolphe Thomas (Normandie), Christian Vannobel (Hauts-de-France) et Lilla Mérabet (Grand-Est).

Alice le Moal le rappelle en ouvrant la discussion : depuis 2014, le Mouvement démocrate compte 1 529 conseillers régionaux. Autant de femmes et d’hommes qui ont à cœur de servir les citoyens, au plus près de leurs préoccupations. Les 4 régions représentées ont été inégalement touchées par le covid-19 : le Grand-Est a été la première région durement atteinte ; la Seine-Saint-Denis constitue l’un des épicentres de la crise ; la Normandie et les Hauts-de-France sont touchés dans une moindre mesure. Ces 4 élus nous rappellent la nécessité de gérer les difficultés de leurs concitoyens au quotidien, et d’anticiper le déconfinement, qui ne va pas marquer la fin de cette épreuve. Farida Adlani, spécialisée en réanimation, insiste sur ce point : au moment du déconfinement, le risque sera encore élevé, tant que nous n’aurons pas de vaccin.

Rodolphe Thomas, maire d’Hérouville en Normandie, souligne l’importance de l’anticipation pour mener des actions efficaces. La lutte contre la fracture numérique est nécessaire. En 10 jours, plus de 160 familles avec enfants ont ainsi été accompagnées dans cette transition numérique. La région a agi fortement sur l’accompagnement auprès des entreprises, notamment sur le tissu industriel. La politique de la ville suppose de s’occuper des commerces en QPV. Près de 160 millions d’euros ont été versés aux secteurs de la pêche, de l’agriculture, du tourisme.

Christian Vannobel, médecin et maire du petit village de Sissonne (Hauts-de-France) renchérit sur le rôle crucial du numérique dans cette période. Les médecins de campagne travaillent en téléconsultation. En amont de cette pandémie, la région avait commencé à lutter contre la fracture numérique.

Farida Adlani, élue à Villepinte, est également spécialisée en réanimation. Après la sidération du début, elle explique comment les masques ont été commandés et distribués en urgence. Un fonds d’équipement d’urgence de la région a permis de débloquer au plus vite 10 millions d’euros. Farida Adlani se dit inquiète du business autour des masques, avec une flambée des prix indécente. Un système d’achats a été mis en place pour permettre aux soignants de s’équiper via la plateforme régionale. Des entreprises comme L’Oréal se mettent à fabriquer du gel hydroalcoolique. Mais à Villepinte, les problèmes sont particulièrement aigus : les gens ont faim. Ils ont besoin de masques, oui, mais les masques ne nourrissent pas. La fermeture des marchés a constitué une vraie difficulté en Seine-Saint-Denis où certains jonglent avec deux petits boulots, dont un sur les marchés. Les petits budgets sont très fortement impactés.

Lilla Merabet (vice-présidente compétitivité, innovation et numérique dans le Grand-Est) revient sur la rapidité avec laquelle sa région a été touchée. Pour le personnel soignant, une véritable course contre la montre s’est engagée pour sauver des vies. Le dialogue entre les présidents de région, les présidents de Länder et les réseaux ministériels a permis la mobilisation d’un réseau d’hôpitaux. Progressivement, il a été possible de transférer des malades dans d’autres régions de France. Lilla Merabet remercie chaleureusement ces régions pour leur belle solidarité. Mais elle souligne que, désormais, il faut absolument éviter de se trouver dépassés, d’être à ce point pris dans l’urgence. Aussi les tests de dépistage s’avèreront-ils indispensables.

Le business sur le matériel sanitaire, dans ce moment où les solidarités doivent s’organiser, pose évidemment question.

La région Grand-est, combative et résiliente, travaille sur une stratégie de sortie du confinement par l’Intelligence artificielle. Une société d’économie mixte a été mise en place, à hauteur de 10 millions d’euros. Des plateformes d’achats sont mises en place. Tout un écosystème s’entraide se déploie. Dans toutes les régions, des entreprises locales se consacrent à la fabrication de masques en tissu de fortune, avec parfois un souci de pénurie de tissu ou d’élastiques.

Christian Vannobel nous confie que son métier de médecin lui a appris l’humilité. Ce qui est vrai un jour ne l’est pas forcément le lendemain. Aussi les donneurs de leçons feraient-ils mieux de s’abstenir. Ce moment grave a aussi est aussi l’occasion de retrouver des valeurs, une empathie générale. La maladie met tous les citoyens à égalité. Les initiatives de solidarité doivent être saluées. Christian Vannobel partage avec nous une action peu coûteuse pour les municipalités mais tellement essentielle : permettre à chaque enfant de prendre 4 vrais repas par semaine, avec une cantine à 2 euros. Cette crise a montré l’importance de produire et de manger local, en circuits courts. Dans les Hauts-de-France, c’est le temps des asperges et des fruits rouges : mais le manque de main d’œuvre se fait vivement sentir. Il faut espérer que les comportements individuels, les manières de consommer, vont évoluer après la crise. Si une prise de conscience pouvait s’opérer, ce serait un progrès. Cette crise a été le révélateur d’un capitalisme à bout de souffle.

Face à cet ébranlement économique d’ampleur, nos 4 élus ont déployé des moyens pour commander des masques et du gel, pour anticiper l’accompagnement des populations dans cette transition numérique et dans l’incertitude qui guette pour la reprise du travail. Farida Adlani souligne que cette crise révèle et accentue fortement les inégalités sociales et économiques. Nombre de personnes risquent de perdre leur emploi et de se retrouver sur le bord de la route. Farida Adlani s’inquiète également pour le secteur culturel, en grand péril.

Tous sont d’accord sur ce point : l’accompagnement social et professionnel sera déterminant à la sortie du confinement. Lilla Merabet espère que cette épreuve favorisera les innovations, l’inventivité. Nous pouvons imaginer des modes de coopération qui n’existaient pas. Des formes d’audace sont nécessaires pour penser hors du cadre. Une question de François-Xavier Pénicaud, conseiller régional en Rhône-Alpes, porte sur la relance de l’emploi. Les dispositifs régionaux ne pourront pas être les mêmes qu’avant. Le concept de destruction créatrice de Schumpeter serait-il alors opératoire ?

Rodolphe Thomas affirme que les stratégies de formation joueront un rôle essentiel. Il faudra faire de la broderie pour capter les futures pépites d’entreprises. Et, point important, là où les régions peuvent œuvrer avec souplesse et agilité, l’Etat se comporte encore trop souvent de manière mécanique : l’administration fiscale prélève automatiquement, sans prendre en compte les difficultés spécifiques des commerces en danger.

 Au plus près de leurs concitoyens, les élus locaux ont la faculté d’entendre les signaux faibles, de réagir au plus vite, dans l’urgence. Surtout, les élus de proximité ont la capacité à décider vite. En ces temps bouleversés, ils peuvent redonner aux citoyens confiance dans la politique et répondre, avec pragmatisme, au plus pressé.

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