François Bayrou, sur France Info : "Mon avis, c'est qu'il n'est pas raisonnable de tenir les élections dans un moment où l'attention des citoyens est portée sur des questions aussi graves que la santé, la maladie, l'épidémie, la vie, la mort."

François Bayrou, Président du Mouvement Démocrate, était l'invité de l'interview politique de la matinale de France Info avec Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia ce jeudi 8 avril 2021. Euthanasie, suppression de l'ENA, élections, dette Covid : retrouvez son interview. 

Bonjour François Bayrou.

Bonjour.

L'Assemblée Nationale se penche aujourd'hui sur la question de l'euthanasie. Est-ce que la France doit l'autoriser ?

L'aide à la fin de vie lorsque les jours sont comptés, lorsqu'on sait que c'est fini, c'est déjà dans la loi.

La question qui se pose et que posent les auteurs eux-mêmes de la loi actuelle, c'est : est-ce que la loi est appliquée ?

Mais aider quelqu'un que l'on aime, une femme, un homme, refuser l'acharnement thérapeutique, en effet c'est la philosophie de la loi et c'est ce qui doit être au fond la liberté et le dialogue entre un médecin et le malade.

Faut-il changer la loi ?

Appliquons-la d'abord. Je vous rappelle que cette loi a été votée à l'unanimité de l'Assemblée Nationale toutes philosophies, toutes tendances confondues.

Et, ce que disent les auteurs de la loi, ceux qui l'ont portée, c'est : elle n'est pas appliquée comme elle devrait l'être.

Eh bien, appliquons-la mais cette question est évidemment une question qui se pose et c'est une question de philosophie personnelle dans laquelle chacun mesure combien elle est délicate et probablement essentielle.

Votre position personnelle sur ce point, c'est que la vie est trop précieuse ou trop sacrée pour que l'on puisse choisir de soi-même de l'arrêter ?

Vous posez une autre question qui n'est pas la question de l'euthanasie, qui est la question du suicide assisté.

J'ai dit à ce micro même que, pour moi, c'était une question parce qu'il se trouve que, quand on voit des êtres qui vous sont chers passer par des horreurs pour être obligés de quitter la vie, on se dit que, ma foi, il y aurait probablement des démarches plus humaines.

Alors, c'est ma position personnelle. Elle n'est absolument pas une consigne à qui que ce soit.

Vous dites que c'est une question. Cela veut dire qu'elle doit être abordée à l'Assemblée Nationale ?

Elle ne va pas l'être dans ce cadre. Ce n'est pas la même philosophie.

Faut-il aller plus loin que la sédation profonde, c'est-à-dire permettre à un malade qui ne peut pas guérir de s'endormir ?

C'est ce qui existe aujourd'hui, mais est-ce qu’il ne faut pas une aide plus active peut-être faut-il aller plus loin ?

C'est ce qui se fait tous les jours dans un très grand nombre d'hôpitaux et de cliniques, dans le dialogue silencieux les yeux dans les yeux qu'il y a entre un médecin, son malade et la famille du malade le plus souvent.

Cela se fait tous les jours.

Faut-il que ce soit dans les codes avec des normes et des règles ?

Vous sentez bien qu'il y a là quelque chose qui ouvre des questions qui sont si profondes qu'on ne peut les aborder qu'avec beaucoup de prudence.

J'ai beaucoup admiré le travail qu'ont fait Leonetti et Claeys, les deux auteurs de la loi précédente, car si vous mesurez l'éventail des philosophies, des convictions religieuses, des croyances ou des athéismes ou des agnostismes et à quel point ce travail est délicat, ces deux hommes d'orientation philosophique différente ont réussi à écrire un texte qui a convaincu la totalité des nuances de l'Assemblée Nationale.

J'ai beaucoup admiré ce travail car c'était un travail de conscience et de délicatesse.

Emmanuel Macron réunit tout à l'heure la Haute Fonction publique. Il pourrait, il devrait annoncer la suppression de l'ENA que vous réclamez depuis des années et des années. Cela y est, vous avez eu la tête de l'ENA ? Il vous écoute encore ?

Ce n'est pas comme cela que cela se joue. En effet, cela a été un de mes chevaux de bataille depuis longtemps.

C'est un sujet de préoccupation pour le Président de la République tous les jours depuis la campagne électorale de 2017.

Pourquoi ? À mon avis il y a deux raisons profondes.

La première, c'est que, parmi les problèmes vitaux de la France, il y en a un que vous constatez tous les jours, c'est la rupture absolue entre la base de la société, ceux qui travaillent, ceux qui sont à la retraite, ceux qui sont au chômage, les femmes et les hommes qui occupent toutes les fonctions de la société, les jeunes, les étudiants et le prétendu sommet.

Rupture entre la base et ceux qui sont en haut.

Il y aura toujours un sommet et une base. Il faudra toujours former nos hauts fonctionnaires.

Peut-être que l’on peut réfléchir à cette question. Je dis rupture.

Et, deuxième problème qui va avec, c'est un système inefficace de blocage perpétuel qui fait que l'on ne peut jamais rien changer.

« Monsieur le Président c'est impossible. »

« Monsieur le ministre c'est impossible. »

L'administration est plus forte que le Président de la République ?

Oui l'immobilisme est plus fort que toutes les énergies déployées.

Est-ce en supprimant l'ENA que tout cela va changer ?

C'est en réfléchissant à un mode de sélection et de formation qui soit différent.

Il y a un corps dans la société française qui à mon avis a réussi admirablement à traiter cette question ou en tout cas de manière remarquable, c'est l'armée.

L'armée a choisi un système de formation et de sélection de ceux qui occuperont les responsabilités qui intervient en fait beaucoup plus tard dans la vie.

L'ENA, c'est à 20 ans, 21, 22 ans et si, après, on est de toute façon sélectionné, vous voyez bien qu’il y a quelque chose qui ne tient pas compte des qualités humaines et de l'aptitude à l'action, au commandement.

Donc, l'armée, en créant l'école de guerre à 35 ans qui est le passage, le carrefour pour les grandes responsabilités, en mettant beaucoup de soins à sélectionner ceux qu'ils appellent les potentiels, les hauts potentiels, tous ceux dont on devine, dont on se dit qu'ils pourront avoir les qualités nécessaires pour conduire les hommes et conduire les batailles, ils ont fait un travail absolument remarquable et qui se fait tout au long de la vie.

Emmanuel Macron a déjà annoncé le changement de recrutement à l'ENA, c'était il y a quelques semaines lorsqu'il annonçait ses mesures pour l’égalité des chances. Ces annonces-là ont déjà eu lieu. Qu'est-ce qu’il va y avoir de nouveau cet après-midi en fait ? On va changer le nom ?

Le plus simple, c'est que vous écoutiez le Président de la République cet après-midi.

Vous êtes au courant puisque vous êtes un proche.

Les annonces du Président de la République appartiennent au Président de la République.

Si l’on crée une nouvelle école qui aura sans doute un nouveau nom, cela change quoi dans la sélection de ce qu’il ne faut peut-être pas appeler les élites, mais des futurs cadres de l'administration ?

La question c'est : est-ce qu’on peut, en partant de la base, en partant des milieux non privilégiés de la culture ou de la société, accéder aux responsabilités majeures de la société française ?

Pendant la première partie du 20ème siècle, c'était possible.

Vous vous incluez dans cette catégorie ?

Lesquels ?

Vous êtes d'une famille plutôt modeste.

Oui, heureusement.

Donc cela veut dire que, parfois, cela marche l'ascenseur ou l'escalier.

L'ascenseur, je ne suis pas certain qu'il puisse marcher aujourd’hui comme il a marché quand je suis entré dans ce chemin qui est un chemin d'une aventure personnelle.

Je trouve qu'aujourd'hui les choses sont beaucoup plus bloquées, beaucoup plus indurées.

Il y a une question qui se pose. J'ai parlé de l'efficacité.

L'État devrait être là pour soutenir les initiatives de la société française, les initiatives des personnes, des associations, des entreprises, pour aider. Et, la plupart du temps, il n'est pas là pour aider, il est là pour bloquer car l'État a connu une dérive, il est devenu administration et l'administration est devenue bureaucratie et ce système-là, cette mécanique-là qui s'impose, même si les gens sont généreux, brillants, volontaires, s'ils ont cette âme, cette vitalité de changer les choses, perpétuellement, cela les bloque.

Je vais prendre un exemple.

Fil info…

Vous vouliez donner un exemple de ce qui, selon vous, ne fonctionne pas aujourd'hui en France.

C'est-à-dire du blocage perpétuel, du constat par tout un appareil qui choisit toujours l'immobilisme que l'on ne peut pas bouger.

On a un problème électoral.

L'épidémie entre en collision avec des élections prévues ; c'était déjà le chaos municipal. C'est à nouveau le cas des régionales. On en parlera peut-être dans un instant.

Il y a une chose très simple à faire qui est le vote par correspondance, ce que tous les pays autour de nous ont fait, ce que je réclame, je vois votre sourire, depuis longtemps, presque comme une obsession.

Les Allemands ont pu tenir leurs élections parce qu’ils ont le vote par correspondance.

De très nombreux pays européens et aux États-Unis, 100 millions d'Américains ont voté par correspondance pour élire le président des États-Unis.

C'est la faute de l'administration si on ne le fait pas en France ?

On le demande, des responsables disent : pourquoi on ne fait pas cela ? Et la réponse qui vient de ce message administratif politique, c'est : « Monsieur le Président ce n'est pas possible. Monsieur le ministre ce n'est pas possible. »

Vous vous arrachez les cheveux.

C'est le ministre de l’intérieur lui-même qui dit : Ce n'est pas possible, il y a des risques de fraude.

C'est une vaste blague.

C'est ce que vous avez dit à Gérald Darmanin !

Il sait bien que je le pense. D’abord, il m’a entendu le dire à vos micros assez souvent.

Comment peut-on dire qu'il n'est pas possible. Les Allemands ont le vote par correspondance. La Cour suprême allemande a décidé il y a plus de 20 ans qu'elle ne prendrait plus jamais aucune plainte pour fraude sur le vote par correspondance parce que vérification avait été faite par des procédures innombrables qu'il n'y avait pas de fraude.

100 millions d'Américains, on n'a pas trouvé une fraude.

Qu'est-ce que racontent ceux qui choisissent perpétuellement de ne rien changer, même ce qui correspond au bon sens le plus élémentaire ?

Visiblement, François Bayrou, vous n'êtes pas écouté par le gouvernement et pas par le Président de la République pour le vote par correspondance.

Eh bien, moi, je crois que je le suis. On va voir.

Je suis persuadé que, pour les Régionales, cela dépend de la date à laquelle elles vont se tenir.

Vous pensez qu'elles n'auront pas lieu au mois de juin ?

On va y venir.

Allons-y.

Ce n'est pas la bonne question.

La question, c'est : Faut-il qu'elles aient lieu au mois de juin ?

On est dans une période d'épidémie, on est dans un moment où, tout le monde le voit bien, toutes les collectivités, toutes les communes, toutes les villes suppriment leurs fêtes, leurs comices agricoles, leurs concerts, tout est bloqué.

Ce n'est pas forcément la même ambiance dans un bureau de vote.

Et on dit que l'on va cependant tenir sans le moindre changement une élection dans laquelle la campagne électorale ne va pas pouvoir avoir lieu et où les maires disent : « mais ce n'est pas possible. On ne peut pas le faire. »

Je vais vous donner une preuve simple. Le groupe du MoDem, nous avons consulté tous les maires des circonscriptions des 58 députés de notre groupe.

Les maires à plus de 80 % disent : « On ne peut pas le faire » et j'apporte une preuve toute simple…

Vous dites quoi ? Vous dites : on ne peut pas faire ?

…Le Conseil scientifique qui s'occupe de la santé a dit : « il faut que tous les assesseurs soient vaccinés. »

Il faudrait. C'est une recommandation.

Donc c'est une obligation.

Il faut que tous les assesseurs soient vaccinés.

Est-ce que vous connaissez les assesseurs cinq semaines à l'avance ? La vérité c'est que les assesseurs dans les bureaux de vote, tout maire qui a la moindre expérience sait qu'il les trouve dans les trois derniers jours.

Si on les connaissait à l'avance, cela veut dire qu'ils vont avoir la priorité sur les enseignants, sur les personnels d'un certain nombre de services publics vitaux ? Tout ceci est irréaliste et irresponsable.

Donc on repousse les élections ? À quand ? À la rentrée ?

Le gouvernement a sa responsabilité et l'Assemblée Nationale aussi. Mon avis, c'est qu'il n'est pas raisonnable de tenir les élections dans un moment où l'attention des citoyens est portée sur des questions aussi graves que la santé, la maladie, l'épidémie, la vie, la mort.

Il faudrait les organiser quand ces régionales, ces départementales ?

Après l'été. C'est ce que dit le conseil scientifique entre les lignes.

Il dit : « après l'été, en effet il y aurait un fait nouveau, c'est que plusieurs dizaines de millions de Français seront vaccinés donc le risque aura décru. ».

Jean Castex doit donner sa réponse après consultation des forces politiques. Vous, est-ce que vous en avez parlé à Jean Castex et au Président de la République ?

Oui.

Qu’est-ce qu’ils vous ont répondu ?

D'abord je ne raconte jamais mes conversations avec eux. En tout cas, ils me consultaient pour savoir, comme responsable politique…

Est-ce que cela les fait hésiter ? C'est cela la question.

Je pense que oui, c'est une question qui est dans leur esprit.

Qui n’est pas tranchée.

Il faut consulter les maires. Les maires de chacune des communes, demandons-leur et on verra la réponse. Vous savez, on a 70000 bureaux de vote.

Combien de personnes pour participer à ces bureaux de vote ? Si vous avez 10 candidatures, il faut à peu près une dizaine de personnes. Cela fait 700000 personnes qu’il faut vacciner.

Est-ce réaliste ? On a vécu, au premier tour des élections municipales, un drame dans lequel nous connaissons, vous connaissez, je connais, des femmes et des hommes qui ont contracté la maladie, qui sont morts, et certains étaient mes amis.

Est-ce qu’on continue en fermant les yeux ?

Je pense que la raison serait de dire : on votera après l'été et, ensuite, on va tout de suite se mettre à créer les conditions du vote par correspondance pour tous les Français qui le souhaiteront.

Message envoyé à Gérald Darmanin, le Ministre de l'Intérieur….

Fil info…

François Bayrou, vous êtes chargé par le gouvernement et par Emmanuel Macron de réfléchir à la France de 2050-2060.

Aux États-Unis, Joe Biden vient de se lancer dans des hausses assez massives d'impôts pour les entreprises. Le taux d'imposition des entreprises qui est aujourd'hui de 21 % va passer à 28 %.

Si on regarde dans le détail, cela veut dire que les impôts que paieront les entreprises américaines seront plus élevés que ceux que paieront les entreprises françaises.

Du même ordre.

25 % l’an prochain en France, 28 % aux États-Unis. Est-ce que, pour rembourser la dette, il va falloir que les entreprises payent ?

Je ne crois pas qu'il faille cibler les entreprises. Je pense que c'est une très mauvaise idée, mais ce que vous avez oublié de dire, c'est que la décision principale du président des États-Unis, de Joe Biden, c'est de mettre sur la table 2000 milliards de dollars supplémentaires, ce qui au total fera 5500 milliards de dollars.

Vous voulez dire que l'on est trop « petits bras » en France ?

Comme vous savez, je plaide pour un Plan Marshall de reconquête de la production industrielle, agricole, de services, pour regagner tout ce que nous avons perdu en parts de marché.

La France est aujourd'hui décrochée dans son commerce extérieur parce que nous n'arrivons pas à fournir la demande qui est celle des consommateurs.

Mais cet argent, vous qui avez combattu pendant des années l’idée que l'on puisse laisser filer la dette, on le trouve où ? Si ce n’est pas en augmentant les impôts comment rembourser la dette ?

Si vous avez suivi mon travail ces dernières semaines, nous sommes dans un moment ou par une chance inouïe, historique, on peut emprunter quasiment à 0 %.

Cela n'empêche pas qu'il faudra rembourser à la fin.

Ma proposition, c'est que cet argent investi pour redresser l'économie française, on laisse 10 ans de délai pour que l’effet se sente et on le rembourse après sur 30 ans.

Comment ?

On le rembourse sur 30 ans avec les rentrées, y compris les rentrées fiscales.

Et l'augmentation des impôts encore une fois ?

Encore une fois non, puisque je ne plaide pas pour cela.

Je reviens sur le sujet, une augmentation des impôts.

Que le taux soit très faible aujourd'hui ou même parfois négatif quand on emprunte de l'argent, OK, on emprunte de l'argent pas cher, mais l'argent à la fin….

Il faudra le rembourser et, si vous le remboursez sur 30 ans, si pendant ce temps vous avez gagné des parts de marché de la croissance, si la production s’est relancée, alors vous créez de nouvelles sources de revenus pour les impôts et de nouvelles sources de cotisations sociales pour faire marcher le système.

C'est cette vie, cette vitalité reconquise qui nous permettra de rembourser sans difficulté la dette.

J'ai fait un calcul, j'ai proposé dans une note du Plan, calcul qui fait que l'on s'aperçoit que cet effort-là, dans 10 ans, sera parfaitement supportable dès l'instant que l'on aura retrouvé le rythme de création et de production qui était le nôtre.

L'image choquante qui fait beaucoup réagir nous vient d'Ankara en Turquie. Le président du Conseil européen Charles Michel et la Présidente de la commission Ursula von der Leyen ont été reçus par le président turc avant-hier.

Problème, lorsqu'il a fallu s'installer pour l'entretien, il n'y avait que deux sièges pour les hommes. Ursula von der Leyen a dû s'installer sur un canapé à côté, à l'écart.

C'est une gaffe protocolaire, du machisme, du sexisme ou une provocation ?

Si c'est voulu, c'est inacceptable et les deux responsables européens auraient dû s’accorder pour que ce soit, selon nos traditions, Madame Van der Leyen qui s'assied en premier.

Charles Michel aurait dû se lever ?

Je ne donne pas de leçon de ce genre à des responsables politiques que par ailleurs j'apprécie.

C'est le premier point.

Il est possible que ce ne soit pas voulu.

Comme vous avez vu, il y a des contributions, des articles de journalistes brillants qui expliquent que, non, c'était vraiment un accident protocolaire parce qu'on n'avait pas fait la préparation nécessaire.

Sauf qu’il est déjà arrivé par le passé que le Président turc reçoive le Président de la commission, le Président du Conseil et, quand il s'agissait des hommes, il y avait 3 sièges.

Eh bien, donc, c'est inacceptable. Si c'est un geste voulu et voulu pour créer une différence et une humiliation supplémentaires parce que le responsable politique en face est une femme, c'est inacceptable.

Dans ces cas-là, on fait quoi ?

Je n'en sais rien, on dit que c'est inacceptable, on proteste, et on fait savoir que plus jamais il n'y aura d'entretien de cet ordre si ces dispositions ne sont pas prises.

Il y a un homme que l’on voit beaucoup en ce moment dans les médias, c'est Édouard Philippe, l'ancien Premier ministre, qui dit d'interview en interview qu'il est à la fois loyal et libre.

Vous avez compris ce que cela veut dire ?

Je comprends très bien le mot loyal et le mot libre. J'essaie moi-même d'être en harmonie avec ces deux mots-là.

Les deux dans la même phrase, est-ce que cela veut dire quelque chose ?

Je n'en sais rien. Les journalistes, c'est vous, vous êtes brillants, vous êtes intelligents, attentifs et vous êtes avisés et donc ce n'est pas moi qui vais vous donner des leçons d'interprétation des messages subliminaux.

Vous êtes plus loyal ou plus libre avec Emmanuel Macron ?

Les deux.

Est-ce que cela veut dire, par exemple, que vous n'avez pas de doute sur ce que vous ferez dans un an à l'élection présidentielle ?

Exactement, je suis pleinement engagé dans le soutien à ce que le Président de la République fait par délégation des Français parce que l'élection de 2017, ce qui a échappé à beaucoup de gens, c'était pour moi une élection « tournant », c'était une élection tournant parce que les Français donnaient au Président de la République la mission de changer les rapports entre le pouvoir et le peuple, entre le haut et la base de la société et ceci n'a pas pu se faire pendant des années.

C'est extrêmement courageux de la part du Président de la République de s'y attaquer aujourd'hui même, comme vous l'avez annoncé.

Vous ne faites pas partie des déçus d’Emmanuel Macron ?

Non.

Sur rien ?

La question que je me suis posée tout au long de ma vie politique, à la fois engagé dans l'élection présidentielle et observant le pouvoir, c'est : Est-ce que ceux qui ont les responsabilités sont à la hauteur de l'histoire ?

Et ma certitude, ce que je ressens du plus profond, c'est que cet homme-là est à la hauteur de l'histoire, et c'est une histoire tellement difficile dans les temps que nous vivons, ce sont des temps de bouleversements profonds, on en a énuméré un certain nombre entre nous, qu’il faut une énergie formidable et une conscience formidable pour oser faire bouger ce qui est tellement bloqué depuis tant et tant de décennies.

Non, je n'ai aucun doute sur ce point.

Dernière question, réponse par oui ou non si vous voulez bien.

Si on vous propose demain matin de vous faire vacciner avec Astrazeneca, vous irez ou pas ?

Oui.

Merci.

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