Covid-19 : Merci à nos agriculteurs

Mercredi 8 avril, notre Secrétaire générale adjointe Alice Le Moal a invité à débattre son homologue Secrétaire général adjoint, Richard Ramos, député du Loiret et passionné par le "bien manger" ainsi que Philippe Bolodéputé de Maine-et-Loire, ingénieur agronome, Anne-Marie Crolais, déléguée du MoDem Côte d’Armor et éleveuse, Dominique Despras, agriculteur, maire de Claveisolles (Rhône) et conseiller régional Rhône-Alpes Auvergne.

Ce Grand débat possède une résonance particulière. Le monde agricole, confronté brutalement à la crise du Coronavirus, porte le pays à bout de bras. Aujourd’hui, si nous tenons le coup, c’est grâce à eux, au bonheur de trouver chaque jour des assiettes qui rythment nos journées. Pour les producteurs, le choc a été terrible. Les consommateurs s’étant précipité sur certains produits comme les pâtes ou le riz, un coup de frein brutal a été porté aux produits qui ont normalement le vent en poupe.

Selon les filières, les souffrances ne sont pas exactement les mêmes. Dominique Despras, dans la filière laitière, dans le Rhône, travaille à la fois sur circuits courts et sur circuits longs. Anne-Marie Crolais, dans l’élevage porcin, en Bretagne, reconnaît que les prix sont encore acceptables. Paradoxalement, un peu grâce aux Chinois qui avaient connu une grave crise porcine et en importent. Mais toute la filière, et particulièrement la volaille, se trouve désemparée face au changement de consommation. Pour Anne-Marie Crolais, la décision du Premier ministre de fermer les marchés n’était pas la meilleure solution. Bien préparés, les marchés pouvaient être sécurisés. Depuis, la chambre d’agriculture bretonne a mis en place des circuits pour rapprocher le consommateur des exploitations agricoles.

S’il reconnaît que certaines grandes surfaces se sont montrées solidaires dans un premier temps, Richard Ramos se méfie à raison de la publicité que ces entreprises réalisent. Au Mouvement démocrate, depuis des années, il a défendu avec passion les circuits courts. Aujourd’hui, espérons que ces circuits parviendront à tenir à l’avenir. Même diagnostic chez Anne-Marie Crolais qui espère vivement que les Français, durant ce dur confinement, auront appris à cuisiner les produits frais, au lieu de réchauffer des plats industriels, transformés. Si la crise pouvait avoir éveillé les consciences, ce serait un grand pas en avant.

Car, nos quatre amoureux de la terre nous le rappelle, les bons produits agricoles nous apportent bien plus que de la nourriture. Ils nous rappellent le sens de la vie. Donner le goût des produits, c’est créer du lien entre les hommes. Le député Philippe Bolo nous indique que les agriculteurs, comparativement au reste de la population, se plaignent moins. Profession humble et si essentielle.

Richard Ramos nous fait part de son indignation : le gouvernement a gelé le prix du gel hydroalcoolique en 48h, alors que, depuis 2 ou 3 ans, il affirmait nettement qu’il était impossible de geler les prix des produits agricoles. Or, pour Richard Ramos, la santé, l’alimentation et l’éducation constituent les 3 piliers de notre société.

Le député Philippe Bolo renchérit : les agriculteurs jouent un rôle essentiel dans la résilience de cette crise. Pour l’instant, reconnaît Richard Ramos, les banques jouent plutôt bien le jeu.

Bien manger donne du sens à la vie. Les gens veulent savoir d’où vient tel produit, qui l’a cultivé. Une TVA au kilomètre parcouru pour un produit, tomate de Chine par exemple, serait une sage décision. Dominique Despras ne souhaite pas opposer circuits courts et circuits longs : les agriculteurs doivent être rassemblés. Néanmoins, Richard Ramos met en garde contre l’apparition de 2 agricultures, de qualité différente. Ce n’est pas souhaitable. En malmenant les agriculteurs, c’est la société tout entière que l’on malmène. On croyait que vivre, c’était un acquis, et voilà que l’on peut mourir ; on croyait que manger, c’était un acquis, et voilà que l’on peut manquer. Vivre, manger, apprendre : c’est notre triptyque régalien, nous devons en être conscients.

Quoi qu’il arrive, redit avec force Richard Ramos, il faudra imposer un prix de vente minimal pour nos agriculteurs. C’est primordial. Anne-Marie Crolais aimerait aussi que l’on reconnaisse le rôle du monde agricole pour l’environnement, pour la diminution des gaz à effet de serre. En ce qui concerne la fixation des prix, elle rappelle que les décisions se prennent à l’échelle européenne. Dans le domaine de la pêche, on a vu une résussite. C’est aussi à ce niveau que doivent être trouvées les solutions, abonde Philippe Bolo. La santé relève de la politique nationale, l’agriculture de la politique européenne. La PAC a un rôle à assumer : et, Richard Ramos y insiste, il faudrait que le Parlement ait plus de force, plus de poids. En Allemagne, le ministre de l’Agriculture arrive avec une feuille de route de son parlement. Ce n’est pas le cas en France. Nos ministres n’ont pas été assez fermes. Et nous avons laissé les libéraux du Nord de l’Europe prendre la main. Il faut que la PAC redescende et prenne en compte les spécificités des territoires. La Commission ne doit pas être naïve, lance Anne-Marie Crolais : comment être compétitifs face aux Brésiliens, par exemple ?

Le monde agricole a besoin de bras. C’est un beau et noble métier. Pour autant, reconnaît Philippe Bolo, le métier d’agriculteur est pénible et demande une véritable formation. Cela ne s’improvise pas. Mais c’est peut-être le plus beau des métiers, le plus vital. Dominique Despras, de son côté, invite à ne pas opposer de manière stérile le rural et l’urbain.

Richard Ramos plaide pour des conseils municipaux d’unité locale. Cette volonté-là, de soutenir nos agriculteurs, c’est à nous, parlementaires, de l’imposer.

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