Covid-19 : l'avis du généticien et député Philippe Berta

La propagation du COVID-19, la crise sanitaire et économique que nous traversons, les mesures adoptées par le gouvernement, la recherche autour d'un vaccin, la pertinence du traitement à la chloroquine, l'obligation d'isolement avec laquelle nous composons tous, posent de nombreuses questions. Philippe Berta, député du Gard et généticien a répondu en direct à vos questions ce vendredi 27 mars 2020, sur la thématique du COVID-19.

C’est avec calme et clarté que Philippe Berta a répondu, sans botter en touche, aux très nombreuses questions des internautes. Le flux d’informations, les fake news génèrent alimente l’angoisse devant ce virus nouveau.

Philippe Berta a d’abord rappelé ce qu’est un virus : un tout petit organisme, de l’ordre de l’infiniment petit, qui se développe à partir d’une cellule hôte. Notre vie est environnée de bactéries : nous en avons, en nous, deux fois plus que nos propres cellules. Or, nous nous trouvons aujourd’hui à un moment clé de la définition du virus. Si la majorité des virus sont sans conséquence grave, certains sont des virus à cancer. Nous vivons avec eux, et notre immunité nous en protège généralement. Face à un virus, il faut un système immunitaire armé pour lui résister.

Le virus prend-il une forme différente en Asie et en Europe ? S’il rappelle, avec humilité, qu’il n’est pas immunogénéticien, Philippe Berta répond qu’il ne le croit pas. Nous combattons tous bien le même virus. C’est à l’échelle interindividuelle que cela se joue. Nous ne sommes pas égaux face à ce virus, car nos systèmes immunitaires ne sont pas également forts. C’est ce que souligne également le député et médecin Cyrille Isaac-Sibille : 98% des personnes infectées guérissent. Les 2% qui ne survivent pas comptent parmi les plus fragiles, obèses, personnes de plus de 75 ans, personnes atteintes de difficultés respiratoires. Aussi convient-il de renforcer l’aide dans les Ephad, où les risques sont importants.

Doit-on viser une souveraineté sanitaire ? Philippe Berta reconnaît que la délocalisation de la production de matériel médical pose problème. Il faudra changer les pratiques. Les masques sont arrivés avec beaucoup retard. Plus largement, il faut mieux définir, en amont, ce qui est stratégique et ce qui ne l’est pas. Les acteurs de l’industrie pharmaceutique doivent se concerter pour permettre une souveraineté sanitaire.

Interrogé sur l’hydroxychloroquine, préconisée par le professeur Raoult, Philippe Berta s’est dit très remonté contre la médiatisation excessive. Si la réputation du professeur Raoult est inattaquable, la communication autour du remède paraît malvenue à Philippe Berta. Car il faut attendre le résultat des tests. Respecter la temporalité, en science, est indispensable. Dans une dizaine de jours, nous en saurons plus sur les effets de cette molécule. Pour l’instant, il est trop tôt pour susciter des espoirs qui pourraient être déçus.

Philippe Berta s’est dit très surpris et choqué que le président chinois ne se soit pas excusé. Car ce virus n’est pas apparu par hasard. Il a trouvé à Wuhan un terreau des plus favorables. Cette province a connu une industrialisation massive, extrêmement polluante. La population touchée par le virus possédait un système immunitaire bien fragilisé. Le nid était tout trouvé pour le développement du Covid-19. Il n’y a pas eu de hasard. La Lombardie italienne, décimée également, était précisément en échanges économiques intenses et continus avec la province de Wuhan.

Tous les pays affrontent le même objet. Mais les systèmes de soin ne sont pas tous les mêmes. Les mesures très tardives prises aux USA, où le système de santé à deux vitesse va laisser sur le bas-côté des dizaines de millions d’Américains, laisse augurer le pire.

A ce virus mondialisé, la réponse ne pourra être que globale. L’Europe a un rôle essentiel à jouer. Mais c’est à l’échelle mondiale qu’il faut réfléchir et réagir. C’est collectivement que nous pourrons nous en sortir. Pour nous, en France, les mesures de confinement sont indispensables. Jusqu’à quand ? Il faut être particulièrement vigilant, en effet, sur la sortie du confinement, qui pourrait engendrer une recrudescence de cas. Pour l’instant, les tests de dépistage ne sont pas absolument fiables. Aussi le sens civique, la solidarité nous obligent-ils à cet effort de confinement, qui risque de durer longtemps.

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Aujourd'hui Député, Professeur d’université, Président-fondateur de l’école de l’ADN, Philippe Berta, généticien moléculaire de formation, a débuté sa carrière comme chercheur puis directeur de recherche au CNRS, à l’Imperial Cancer Research Fund et à l'INSERM. Il est le co-découvreur du gène de la détermination sexuelle masculine.

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