🗓 Ce jour-là : le 14 juillet 1880, première fête nationale 

14 juillet
(© Shutterstock)

Le 14 juillet, la France célèbre l’énergie populaire de 1789. Mais ce choix était-il évident ? Il y a cent ans, le débat agite les Français : faut-il célébrer la prise de la Bastille, l’abolition du régime féodal (4 août 1789), ou encore la chute du roi (10 août 1792) ?

Le 14 juillet 1880 : Il s’agit d’une grande première. C’est la première fois, dans l’histoire, que le 14 juillet est la fête nationale.

Quel événement célébrer ?

La Révolution fêtait régulièrement son 14 juillet ; mais, entre toutes les "journées" à célébrer, la concurrence était viveEn été, les fêtes étaient particulièrement rapprochées : il fallait fêter l’Agriculture et les moissons, mais aussi le 10 août (chute de la royauté), le 27 juillet c’est le 9 Thermidor (chute de Robespierre). Le 14 juillet ne l’avait pas non plus emporté sur le 22 septembre 1792, fête de l’installation de la République, ou sur le 21 janvier, fête de la décapitation du roi. 

La Monarchie de Louis-Philippe, qui veut récupérer les deux héritages, l’Ancien Régime et la Révolution, a un autre jour de juillet à fêter, le 29 juillet, date anniversaire des Trois Glorieuses. La Seconde République aura son anniversaire le 4 mai, avec l’ouverture de la Constituante et la ratification de la République ; et surtout, on y fête les journées des émeutes de juin.

En 1879, la République a enfin ses républicains

En 1879, on considère que la République a enfin ses républicains. Choisir une date symbolique devient une nécessité. Le 8 juin 1880Benjamin Raspail propose de décréter le 14 juillet fête nationale. La droite vote contre, mais sans trop de fougue. Les journaux, le lendemain, s’interrogent sur les conséquences, sur le symbole.

Le 14 juillet impose un réexamen de l’histoire de la Révolution. En est-il l’épisode le plus significatif ? Le camp républicain lui-même n’est pas totalement sûr de cette date. Le 24 février, hommage à la précédente République ou le 22 septembre, qui fête en même temps Valmy et l’abolition de la royauté, auraient convenu aussi. Les dates qui permettent de fêter deux événements en même temps ont particulièrement la cote. Le 4 août, qui marque l’abolition des privilèges, est évoqué également. Et curieusement, il n’est pas question de choisir le 4 septembre (1870), date systématiquement éclipsée.

Le choix n’est pas anodin : cela renvoie à la quête d’une origine. 

Le 14 juillet célèbre la prise de la Bastille, mais aussi ce premier anniversaire, le 14 juillet 1790, où la fête était, cette fois, pacifique et nationale.

Pour cette première célébration, en 1880, on voit deux styles de fêtes. Une revue chic à Longchamp avec distribution de drapeaux aux régiments. Et une fête populaire, où l’initiative est laissée aux mairies : bals, fanfares, fêtes foraines, feux d’artifice, inauguration de statues, discours. A Belleville, par exemple, la fête bat son plein.

La droite propose un temps la fête de Jeanne D’Arc. A gauche, dans Le citoyen du 14 juillet 1882, Jules Guesde titre encore "La fête des Autres", soulignant que les travailleurs demeurent exclus de l’allégresse collective. Les travailleurs auront leur fête à eux, le 1ermai. Néanmoins, de fil en aiguille, les fêtes de 1er mai et du 14 juillet deviennent plus complémentaires que concurrentes.

Pour aller plus loin :

Mona Ozouf, La fête révolutionnaire1789-1799, Gallimard, 1976.
Jean Starobinski, 1789, ou les emblèmes de la raison, Flammarion, 1973. 

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