🇫🇷Ce jour-là : le 11 novembre, nous pensons à tous nos morts 

Soldat inconnu 11 novembre
(© JeanLucIchard/shutterstock)

En 2018, nous commémorions le centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Pourtant, c’est seulement en 1922 que cette date a été officiellement instituée. Que célèbre-t-on le 11 novembre ? Les morts de 1918, oui, mais pas la paix : le Traité de Versailles, le 28 juin 1919, marque en apparence une victoire mais engendre bien des frustrations.

Victoire et frustrations

Le livre de l’historien Jean-Jacques Becker, Victoire et frustrations (1990) montre que le Traité de Versailles n’a pas établi une paix solide. En germe, haines couvées, ressentiments qui conduiront vers la Seconde guerre mondiale. Les années 1920 sont aussi celles où s’exprime l’idée européenne, avec Aristide Briand, Alexis Léger, Gustav Stresemann, mais les projets politiques échouent. En 1929, la mort de Stresemann et le krach boursier enterrent aussi la paix.

Comment résonne le 11 novembre ? Juste après la Première guerre, c’est le jour de la Toussaint que l’on commémorait les morts au combat. Et la date rayonne d’un éclat crépusculaire. Quelque chose meurt à ce moment-là, encore.

Le soir de l’armistice de 1918, Clemenceau a eu cette phrase : "Nous avons gagné la guerre, et non sans peine. Maintenant il va falloir gagner la paix et ce sera peut-être encore plus difficile." Car, en 1918, c’est une Allemagne surprise par sa défaite et encore forte militairement et économiquement qui doit signer un traité particulièrement dur, voire humiliant

Que représente le 11 novembre ?

Le 11 novembre 1920, à la suite d'une loi votée par le Parlement, la dépouille d'un soldat anonyme de Verdun est placée dans une chapelle ardente de l'Arc de triomphe. Ce soldat inconnu est inhumé sous l'Arc le 28 janvier 1921 et le 11 novembre 1923, André Maginot, ministre de la Guerre, allume la flamme éternelle.

La loi du 24 octobre 1922 institue le 11 novembre comme jour de la "Commémoration de la victoire et de la paix". Or, victoire et paix sont alors bien fragiles. Célébrer le 11 novembre, aujourd’hui, comme un jour de victoire, n’est pas possible.

Le 8 mai 1975, le président de la République Valéry Giscard d'Estaing, annonce la suppression de la fête nationale du 8 mai 1945, au nom de l'amitié franco-allemande. Il souhaite la remplacer par une journée de l'Europe et le regroupement des commémorations de toutes les guerres, de toutes les victoires et à la mémoire de tous les morts le 11 novembre.

Par la loi du 2 octobre 1981, François Mitterrand rétablit cette commémoration et ce jour férié.

Penser aux morts

Le Parlement, le 20 février 2011, sur proposition du président Nicolas Sarkozy, fait du 11 novembre "une commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France".

Le 11 novembre 2012, le président François Hollande consacre cette journée mémorielle "à tous les soldats décédés en opération". Nous ne sommes pas dans la célébration d’une victoire, mais dans la pensée pour les morts.

C’est le même esprit de communion avec nos morts qui imprègne la commémoration du centenaire, en 2018.

Au-revoir là-haut, le roman de Pierre Lemaître (prix Goncourt 2013), inspiré de faits réels, relate les dessous peu glorieux d’une vaste escroquerie aux monuments aux morts.

Ce sont bien tous nos morts, gueules cassées, soldats inconnus, rejetés et méprisés parfois, que le 11 novembre commémore.

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