Ce jour-là : 10 décembre, journée mondiale des droits de l’homme

droits de l'homme - déclaration 1948

Le 10 décembre 1948, les 58 États Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot. Pour commémorer son adoption, la Journée des droits de l'homme est célébrée chaque année le 10 décembre. Ce document fondateur - traduit dans plus de 500 langues différentes - continue d’être une source d’inspiration pour promouvoir l'exercice universel des droits de l'homme.

La première déclaration des droits humains est celle de l’État de Virginie, adoptée le 12 juin 1776, et connue sous le nom de Bill of Rights américain. Elle inspire largement Thomas Jefferson lors de la Déclaration d’indépendance des États-Unis du 4 juillet 1776, qui comprend une déclaration des droits humains.

En France, c’est l’Assemblée constituante de 1789 qui, ayant élu un comité de 5 députés, rédige la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789. Elle pose les principes de la société, base de la nouvelle légitimité. Chaque article condamne les institutions et les pratiques de l’Ancien régime (absolutisme, administration centralisée) : "Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation." La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen légitime la rébellion des députés contre la monarchie en déclarant, comme quatrième droit imprescriptible de l’homme, la "résistance à l’oppression".

Les constituants déclarent dans le préambule les droits qui appartiennent à tout individu par la nature. Ce ne sont pas des droits artificiels, inventés par les révolutionnaires, mais des droits naturels constatés et imprescriptibles, qui sont au nombre de quatre, énumérés dans l'Article deux : la liberté, la propriété, la sûreté, la résistance à l’oppression. Dans l’idée de droit naturel, il entre ainsi une composante morale : quand une tyrannia a longtemps prohibé des actes ou des libertés que l’opinion orale estime légitime, ces libertés prennent en effet une connotation positive, et même une haute valeur morale.

En philosophie, l’idée de l’individu et de ses droits émerge historiquement. Ce n’est pas un donné. Paradoxalement, on peut dater du Léviathan de l’anglais Thomas Hobbes (1651) la formulation, à la fois, de l’individu porteur de droits et de la figure de l’État tout-puissant. Hobbes serait, en même temps, l’un des pères fondateurs des droits de l’homme et un chantre de l’absolutisme. Ce sont ensuite Kant, Rousseau qui, notamment, construiront plus avant l’idée d’individu.

Les droits de l’homme représentent, délibérément, la formulation de principes universels, qui transcendent les appartenances. Comment articuler le particulier et l’universel ? C’est la question politique par excellence. Le souci de l’universel implique bien l’ancrage dans un corps politique : au niveau national, au niveau européen, au niveau mondial, la question des droits universels se pose.

Avec la Déclaration de 1789, avec la Déclaration de 1948, ce qui s’exprime, c’est la foi dans l’énonciation des droits, des valeurs. Il y a là quelque chose de performatif. Comme si l’on décidait, avec Kant, que le monde change de base, pour reposer désormais que des fondations philosophiques :

« Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières. » (« Qu’est-ce que les Lumières », Kant, 1784)

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