"Au lieu de concentrer des populations en difficulté dans de mêmes lieux, je veillerai à l'équilibre"
François Bayrou a plaidé mercredi pour "un équilibre" social, une "mixité des populations", notamment dans les quartiers, pour éviter que "l'immigration" atteigne des niveaux "déstabilisants pour une partie de la société française".
"Je suis frappé que l'on traite des problèmes d'immigration sans jamais poser la question de l'état des régions du monde d'où viennent les migrants", a-il-expliqué. "Les migrants viennent chez nous parce que chez eux, c'est la misère absolue et parce que chez nous il y a un certain nombre d'emplois qui ne trouvent personne pour les occuper. Voilà les deux pompes aspirantes qui font que l'immigration atteint parfois des niveaux qui sont déstabilisants pour une partie de société française", a-t-il constaté.
"Pour avoir un équilibre, il faut une mixité de populations. Michel Rocard disait 'on ne pouvait pas recevoir toute la misère du monde mais il faut en prendre sa juste part'. Je partage ce sentiment", a expliqué François Bayrou. "Simplement, a-t-il ajouté, je pense important de veiller aux équilibres".
"En France, nous avons notamment négligé l'urbanisme, concentré des populations en difficulté dans les mêmes lieux, laissé monter des tensions extrêmes du point de vue de la sécurité dans les quartiers. Moi, je veillerai à cet équilibre autant que je pourrai", a-t-il assuré. François Bayrou propose notamment que tous les programmes immobiliers soient mixtes. "On imposera des logements sociaux et même ultra sociaux pour qu'on ait davantage de mixité", a-t-il lancé ajoutant "et je ferai dans les quartiers des appartements de luxe pour favoriser les mélanges".
"On parle souvent racisme quand il ne s'agit que d'une question d'équilibre dans la société", a constaté le député des Pyrénées-Atlantiques, citant en exemple les cas de Mayotte et de la Guyane où "l'immigration concerne des frères d'ethnie".
Le candidat à la présidentielle s'est en revanche refusé à fixer un niveau pour l'immigration, comme l'ont fait Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen. "Il y a de la part de ceux qui disent des chiffres un aveu d'impuissance", a jugé François Bayrou en rappelant que Nicolas Sarkozy a eu "entre les mains les manettes de l'immigration pendant dix ans". "De plus, on mélange tout puisque sur les 200.000 personnes qu'on nous dit être entrées l'an dernier, 70.000 viennent de l'Union européenne. En revanche, 90% des décisions de sortie du territoire et 75%¨des expulsions ne sont pas exécutés. Tout cela, c'est prendre les problèmes du pays par l'angle électorale le moins solide", a-t-il conclu