Sud Ouest : "Bayrou est prêt au combat"

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Dans un entretien accordé au journal Sud Ouest, le président du MoDem détaille les raisons de son soutien à Alain Juppé et prévient qu'il "prendra ses responsabilités" si le résultat de la primaire n'est pas celui escompté.

Sud Ouest - Votre soutien à Alain Juppé pour la primaire de la droite paraît sans faille...

François Bayrou - Ce n'est pas une entente d'occasion ou d'opportunité. Je pense qu'il est aujourd'hui le mieux placé parmi ceux qui doivent apporter au pays rassemblement, vérité et volonté. Je le soutiendrai et je participerai à sa campagne dès l'instant qu'il aura été choisi. Nous aurons besoin d'élargir l'électorat qui votera pour lui, et qui ne doit pas être l'électorat d'un camp. Je pense que je peux crédiblement l'y aider.

S'il est élu président de la République, quelle est la contrepartie ?

Cette idée de marchandage n'est pas la mienne. Je ne pose pas la question de l'avenir de la France en termes d'intérêt personnel ou partisan. Sans cela, j'aurais été d'emblée candidat, à partir d'un socle d'opinion et d'intentions de vote solide. Mais, en pensant au pays, j'ai la conviction que si l'on peut créer du rassemblement entre responsables politiques qui ont la même vision de l'avenir bien que n'appartenant pas au même parti, c'est mieux. On aura le socle d'un vrai changement. Bien sûr, il y a des nuances, je ne dis pas qu'on est d'accord sur tout, nous le savons l'un et l'autre. J'essaierai de faire valoir mon point de vue, de faire progresser mes idées comme allié. Mais nous avons la même idée du climat nécessaire pour obtenir les changements dont la France a besoin. Respect réciproque également, c'est très important, et même avec une dose d'affection. J'ai donc choisi de le soutenir et je m'en félicite, car je pense qu'il peut gagner.

Second scénario : Nicolas Sarkozy sort vainqueur de la primaire. Vous serez donc candidat ?

Je prendrai mes responsabilités et ces responsabilités sont extrêmement claires : je n'accepterai pas que sur la table de vote il n'y ait que des bulletins conduisant à une impasse pour la France. Les trois bulletins Le Pen, Sarkozy, Hollande sont tous les trois une impasse pour la France.

Pourquoi ne dites-vous pas clairement : " Je me présenterai à l'élection présidentielle. " ?

Parce que cette déclaration serait utilisée par les adversaires d'Alain Juppé pour l'affaiblir.

Regrettez-vous d'avoir voté François Hollande ?

Je ne me complais pas dans les regrets... La décision que j'avais prise tenait aux dérives que j'avais depuis longtemps identifiées dans l'exercice de la fonction par Nicolas Sarkozy. Et, si vous écoutez aujourd'hui ce que disent ses adversaires à la primaire, vous verrez qu'elles n'étaient pas le fruit de mon imagination. Elles étaient la réalité. Je n'ai pas d'obsession à l'égard de Nicolas Sarkozy ! Simplement, je suis en radical désaccord avec la manière dont il envisage la France dans sa réalité et son avenir. Son choix est de pousser constamment les gens les uns contre les autres. Le mien est de les rassembler. Simplement, François Hollande n'a pas été à la hauteur que sa fonction exigeait. Il n'a jamais assumé les changements politiques que la situation du pays rendait vitaux. Il n'a jamais su définir le cap historique pour les Français. Il en est resté au niveau des manoeuvres partisanes et des cafouillages qui vont avec.

Que pensez-vous du départ d'Emmanuel Macron ? Des centristes comme Lagarde le rejoignent...

Je ne suis pas fasciné par les miroirs aux alouettes ! Pas rassuré par la manière d'abord : bien que cela ne me regarde pas, dans le style Brutus poignardant César, il fait fort ! Intégralement mis au monde et biberonné par Hollande et Valls, il les flingue en partant, alors qu'ils ont échoué en suivant sa politique ! Je ne suis pas convaincu par son bilan : il est calamiteux. Il a été l'inspirateur auprès de Hollande et le responsable de la politique économique de la France. Il a fait voter une loi croissance et, aujourd'hui, la croissance est à 0 %. Enfin, j'avoue que je ne vois pas ses idées. Je n'ai pas entendu jusqu'à ce jour une idée précise dans ses déclarations.

Souhaitez-vous commenter l'"affaire" Robert Rochefort ?

Je ne connais pas le détail des faits. Mais, dans la responsabilité politique, l'exemplarité est essentielle. Je suis décidé à la faire respecter au sein de notre mouvement, c'est pourquoi je lui ai demandé d'abandonner ses responsabilités au sein du MoDem.

L'interview parue dans Sud Ouest est à découvrir ici.

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