Rythmes scolaires: "Vincent Peillon doit changer d'approche et penser aux petites communes

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Alors que les enseignants étaient en grève, mardi, pour protester contre la réforme des rythmes scolaires, François Bayrou a appelé sur Europe 1 le ministre de l'Éducation à "changer d'approche", relayant les nombreuses inquiétudes des élus locaux et des parents d'élèves.

Europe 1 - Les enseignants sont aujourd'hui en grève pour protester contre la réforme des rythmes scolaires. 
François Bayrou - Nous sommes dans une situation de blocage, car l’approche n’est pas bonne. Comme tout le monde, au début je me suis demandé : pourquoi une agitation de cet ordre ? Ce n'est que revenir à la situation d’il y a quatre ans... Mais quand nous regardons de plus près les décisions prises, nous voyons que certains enfants vont avoir entre la matinée et l’après midi un intervalle de près de trois heures le midi. Franchement, est-ce que c’est sérieux ? Vous savez ce qu’est un petit bout de chou de 6 ou 7 ans ? 

Il y aura des activités... 
Mes enfants disent "T’as qu’à croire". Il y aura des activités dans les villes riches. Un ami Maire m'explique qu'il doit recruter, dans sa commune rurale, cinq animateurs pour un heure de travail par jour. Comment croire qu'il pourra embaucher ces animateurs une heure par jour ? Vous croyez qu’on les trouve facilement dans une petite commune ou un chef lieu ? 

Quel message adressez-vous à Vincent Peillon ? 
Je dis à Vincent Peillon quelque chose de simple : la commune la plus capable d’organiser ces choses est Paris, et aujourd’hui le Conseil de Paris a délibéré pour remettre tout ça sur la table et dire qu’il se donnerait deux mois de réflexion. Lorsque Paris en est là, comment voulez- vous que les plus petites communes puissent y arriver ? Il me semble que c’est un signe d’inquiétude et que beaucoup de petites communes ne le feront pas. J’appelle, comme beaucoup de parents, à ce qu’on fasse attention. 

EMPLOI : "JE NE VOIS AUCUNE RÉALISATION CONCRÈTE DE SOUTIEN À LA PRODUCTION" 

Vous aviez fait de la dette un thème de campagne. La Cour des comptes vous donne raison dans son dernier rapport. 
Ce n'était pas un thème de campagne, c'était un thème de lucidité. On va prendre une minute pour dire quelque chose de très important. Dans ce que dit la Cour des Comptes, l'essentiel est que le but que le gouvernement s’était fixé, de descendre le déficit à 3 pour cent cette année, ne serait pas atteint. C’est une prise de conscience très importante. Nous sommes là devant une falaise, devant une muraille que nous devons mesurer et affronter. Cela veut dire que les décisions politiques qui ont été prises jusqu’à maintenant ne suffiront pas pour redresser le pays. Selon moi, le plus important de tout, c’est de rassembler nos forces pour soutenir la production. C’est parce que notre pays n’arrive plus à produire, à défendre ses chances, à vendre à l’étranger, à proposer des produits nouveaux, que nous en sommes là. Le déficit de notre commerce extérieur a atteint près de 70 milliards d'euros en 2012. C’est un pays en hémorragie, nos ressources s’en vont. Si nous ne rééquilibrons pas la situation, notre modèle social ne survivra pas. Il faut d’abord et surtout bâtir la politique de soutien à la production du pays. Pour l’instant, on ne voit aucune réalisation pratique et concrète de ce soutien. 

MARIAGE HOMOSEXUEL : "OUI À L'ÉGALITÉ DES DROITS, NON À L'IDENTITÉ ABSOLUE DES STATUTS" 

Le vote sur le mariage homosexuel vient d'intervenir à l'Assemblée. Auriez-vous approuvé ce texte ? 
La méthode ne me paraissait pas la meilleure et le statut obtenu ne me paraissait pas le bon. Je n’aurais donc pas approuvé ce texte de loi. Je pense qu’il était assez facile de trouver un chemin où l’immense majorité des Français se serait reconnue. Avec deux aspects : la reconnaissance et les droits que demandent les couples, à juste titre. C’était très facile de trouver un statut, que j’ai appelé union, et qui était une reconnaissance et un apport de ces droits. 

Mais les députés PS et une partie de la communauté homosexuelle voulait l'égalité absolue. 
Je comprends ce point de vue. Mais l’égalité peut être obtenue par d’autres moyens que l’identité absolue des statuts. Ce que je trouve attristant, au fond, c’est qu’il y a des gens aujourd’hui qui sont plus braqués encore qu’ils ne l’étaient avant. 

Nous écoutions tout à l'heure un représentant de l'Église, parler de "changement de civilisation". Êtes-vous d'accord avec lui ? 
Je ne partage pas ce point de vue. Mais c’est un bon exemple de la situation. Des responsables très importants et très intelligents expriment des opinions excessives, dans la manière dont elles sont dites. Cela prouve que le travail pédagogique qui aurait dû être fait pour rassembler les points de vue n’a pas été fait. La responsabilité d’un chef d’Etat est de faire qu’un pays soit plus uni après ce type de débats qu’il ne l’était avant. 

Jean-Louis Borloo a voté contre, puis annoncé qu'il s'était trompé et voulait voter pour. Avez-vous un conseil à lui donner pour les prochains votes importants ? 
Je ne commente pas. Je vois ce qu’il y a dans votre regard mais je ne commenterai pas (rires). 

Que pensez-vous de l'action de Christiane Taubira sur ce texte ? 
Je pense que c’est quelqu’un qui a marqué des points, qui s’est affirmé. C’est positif. Cette femme a été, à mon avis, injustement décriée quand elle arrivée Place Vendôme. Elle a montré une véritable personnalité et une compétence, c’est encourageant.

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