Rythme scolaire : "Allons vers moins d'heures de cours par jour, mais plus de jours de classe par an"

François Bayrou a jugé, mardi sur France Info, que la semaine scolaire de quatre jours et demi "n'est rien d'autre que le retour à la situation précédente", "une mutation faible" qui à ses yeux ne devrait pas impliquer "de blocages ou de grèves".

Pour le président du Mouvement Démocrate, cette mesure répond à une double nécessité : "réduire le nombre d'heures de cours par jour et augmenter le nombre de jours de classe", pour éviter "l'accumulation de travail qui rend l'assimilation impossible".

Raphaëlle Duchemin - Vous qui êtes ancien ministre de l'Éducation nationale, combien mettez-vous à Vincent Peillon pour sa réforme du rythme scolaire ?

François Bayrou - Nous allons essayer de ne pas juger la réforme, mais de juger l'état du pays que cela signifie. Cette réforme, cette décision présentée comme un travail d'Hercule, quelque chose d'absolument énorme, ce n'est pas autre chose que le retour à la situation d'il y a quatre ans et demi. Il y avait eu un changement du précédent gouvernement et là nous revenons à la situation d'avant. Si un pays n'est pas capable d'organiser une mutation ou un changement, qui est en fait aussi faible, s'il est obligé d'affronter des blocages, des grèves immenses, alors ce pays là je le vois mal répondre aux questions si graves et si lourdes qui se posent pour son économie et pour son état. Il faut, avec sérénité, que les choses avancent et surmonter ces petits blocages. En pensant, bien sûr, que ce n'est pas tout à fait normal que les élèves aient à subir des désagréments aussi importants.

Quatre jours et demi, c'est bien ou pas ?
Il fallait plus de jours de classe dans l'année. Je le dis, pour l'avoir défendu lorsque j'étais ministre de l'Éducation : il y a trop d'heures de cours dans la journée et trop peu de journées de classe dans l'année. Faisons l'organisation qui permette de changer cela. Je pense aussi que, dans de très nombreuses classes du secondaire, les enfants ont souvent une charge de travail qui est trop importante et que leurs parents n'assumeraient pas. J'ai cité des exemples assez souvent, y compris dans ma propre famille, d'enfants qui ont 37 heures de cours, sans compter les devoirs à faire à la maison. Il y a là une accumulation de travail scolaire, dont je suis sûr que l'assimilation est impossible. D'une certaine manière, nous perdons de l'énergie, sans fruit pour les enfants.

Vincent Peillon parlait cet été « d'intérêt particulier et d'égoïsme corporatiste »...
C'est excessif. La vie des enseignants, contrairement à ce qu'on croit, ce n'est pas si facile. Il y a beaucoup de travail. Mais cette grève est une mauvaise démarche, qui d'une certaine manière déconsidérera ou fera perdre du crédit à la vision qu'ils ont de l'enseignement et aux demandes qu'ils font pour que ce ça se passe mieux.

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