Revivez le 1er "Rendez-vous de la démocratie" !

Le Mouvement Démocrate inaugure les "Rendez-vous de la démocratie". Chaque mois, une personnalité exposera sa vision d'un grand sujet d'actualité ou de société, puis répondra aux questions du public. Le premier s'est tenu le mardi 27 novembre, autour de François Bayrou, Robert Rochefort et Jean-Pierre Rioux.

Prochain rendez-vous : le 18 décembre, pour échanger sur "les médias et la démocratie" autour de Michèle Cotta et François Bayrou.

Le résumé ci-dessous vous est proposé par les étudiants du MoDem de Sciences-Po Paris. Merci à eux ! 


Ce mardi 27 novembre avait lieu la rentrée des Rendez-vous de la Démocratie au siège parisien du MoDem, rue de l’Université. Ces conférences mensuelles, gratuites, libres et ouvertes, sont l’occasion d’écouter, rencontrer et échanger avec ceux qui font la politique d’aujourd’hui et des experts de renom, dans la lignée des universités populaires. 

Le MoDem devait recevoir ce soir Jean Pisani-Ferry, éminent économiste, membre du Conseil d'analyse économique, du cercle des économistes, directeur du centre de réflexion européen Bruegel, professeur associé à l'université de Paris-Dauphine. 

La contingence l’ayant retenu dans le Thalys en pleine campagne wallonne, François Bayrou, président du Mouvement Démocrate, et Robert Rochefort, député européen du Sud-Ouest et vice-président du MoDem, ont profité de l’occasion pour présenter leur vision et leur sentiment quant à la situation politique, économique et sociale de la France, 6 mois après l’élection de François Hollande à la tête de la Présidence de la République. 

Dans un premier temps, François Bayrou a détaillé la triple fracture qui traverse aujourd’hui le champ politique français, en dépit de la situation de crise grave à laquelle la France doit faire face, et à laquelle chacun d’entre nous est confronté dans son quotidien. 

Fracture à gauche 

Pour le leader du MoDem, la première ligne de fracture traverse la gauche elle-même : elle oppose les partisans (plus ou moins avoués) d’une gauche réformiste aux défenseurs du socialisme français à l’ancienne. Cette fracture n’est certes pas nouvelle, comme le rappelle Jean-Pierre Rioux. Elle s’est notamment fait sentir au cours des primaires socialistes et dans la campagne même de François Hollande, tenant d’une forme de réalisme social, de l’acceptation des règles du marché, bref d’un réformisme « social-démocrate » qui mérite le soutien du MoDem. 

« Social-démocratie » : ce terme, François Bayrou l’avait déjà utilisé pour qualifier le tournant opéré par le Chef de l’Etat suite à sa conférence de presse du mardi 13 novembre dernier : le « Bad Godesberg » du PS. François Bayrou n’hésite pas à l’utiliser à nouveau et saluer ce virage historique qui ne dit pas son nom quand Robert Rocherfort évoque lui « l’Aggiornamento » du PS. 

Cependant, il faut ajouter que François Hollande dans sa campagne a, sinon menti, du moins trop promis, fredonnant à l’oreille des électeurs une « musique » dont le tempo n’était pas en phase avec la gravité de la crise. La campagne de François Hollande était plutôt fondée sur une forme de négation discrète de la réalité : augmentation des allocations de rentrée, retour à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler plus jeune, etc. C’est toute la difficulté des campagnes dans une démocratie : à partir du moment où elles visent à rassembler et plaire au plus grand nombre, elle risquent toujours de dissimuler les vérités qui font mal. 

Toutefois, pour François Bayrou, la vérité doit rester le guide de la politique et du politique, en particulier en temps de crise. François Bayrou salue donc la prise en compte des réalités par le Président de la République, et les annonces de réformes et d’économies de la part d’un camp traditionnellement porté à l’augmentation de la dépense publique et des prélèvements plutôt qu’à la baisse des dépenses. 

Fracture entre les promesses et la réalité 

En second lieu, la fracture que révèle ce tournant, c’est bien celle entre promesses électorales et réalité du gouvernement, une fois au pouvoir. Cet écart là pose question : comment la démocratie peut-elle fonctionner si le réalisme gouvernemental s’oppose systématiquement aux illusions de campagne ? 

Fracture au sein de la majorité parlementaire 

La dernière ligne de fracture est celle qui scinde aujourd’hui la majorité. Comme le montre l’actualité récente à l’Assemblée Nationale ou au Sénat lors du vote de la loi de finances pour le budget 2013, François Hollande, en fait, n’a pas la majorité. Il doit composer au Sénat avec le groupe communiste et les Verts pour passer les textes et projets de loi. A l’Assemblée Nationale, la majorité PS est animée par des courants à la gauche de la gauche moins réformistes que les tenants du hollandisme (anciens ou ralliés), ce qui oblige déjà ou obligera sans doute à des compromis malaisés pour le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault. 

Résolument dans une démarche constructive et avec une volonté d’objectivité et d’indépendance, François Bayrou a tenu à rappeler le danger que constitue une opposition systématique, dans le cadre d’une crise aussi violente qu’extraordinaire. Ce genre d’opposition peut être compréhensible en temps normal dans le combat politique, mais il est assurément dangereux en temps de crise, au moment où les forces de la nation doivent être rassemblées et solidaires. 

La Grèce et l’Europe 

De son côté, Robert Rochefort a voulu revenir sur la situation grecque et les négociations européennes des derniers jours. Il a fait part de ses réserves sur le plan « d’aide » que le FMI accorde à la Grèce. Pour lui, le doublement de la maturité de la dette grecque et la baisse du taux d’intérêt réclamé de 1 pour cent ne sont que des mesures provisoires qui au mieux permettront de rassurer les marchés pour six mois au plus. Robert Rochefort a aussi pointé l’échec des négociations européennes quant au blocage du budget de l’Union Européenne, se désolant de la paralysie des projets futurs de l’Union, pourtant si nombreux. 

5 millions de chômeurs 

Commentant les chiffres du chômage produits hier par l’OCDE, M. Rochefort a tenu à rappeler que les chiffres du chômage au sens large dépassaient 5 millions, ce qui donne une idée de la gravité de la situation dans laquelle est notre pays. 

En tant qu’ancien économiste et statisticien de l’INSEE, Robert Rochefort a tenu à rappeler l’optimisme presque mystique de certains au PS, comme Karine Berger, ex-collègue et fraichement élue à l’Assemblée Nationale, qui croit résolument à une croissance de 0,8 pour cent l’an prochain, quand l’ensemble des instituts, spécialistes et organisations internationales tablent désormais pour la France, sur une croissance de 0,3 pour cent. 

Finalement, la réunion a laissé place pendant une vingtaine de minutes à un échange entre les intervenants et la salle. L’inquiétude de la salle portait sur les hauts fourneaux de Florange que Mittal a fermés en octobre dernier ; sur les propos du ministre du Redressement Productif sur le magnat indien ; sur l’impératif du « produire en France » dans le cadre de la mondialisation, ainsi que sur la fracture entre citoyens et politiques mise en évidence encore récemment avec la guerre des chefs à l’UMP étalée au grand jour, seconde par seconde, devant les caméras.

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