Renforts policiers à Marseille : une "réponse habituelle qui ne change rien"
Interrogé par Marc-Olivier Fogiel, sur RTL, François Bayrou a estimé jeudi que l'envoi de renforts ponctuels de police et de gendarmerie à Marseille était une "réponse habituelle" après un fait divers pour "rassurer la population" mais ne changeait rien en profondeur à une situation, sur laquelle la population doit pouvoir s'exprimer.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé jeudi qu'il envoyait des renforts ponctuels de police et de gendarmerie "dans les prochaines heures" à Marseille, "pour rassurer" la population après un nouveau règlement de comptes qui a fait deux morts la veille.
"C'est fait pour donner l'impression que l'on s'occupe des choses mais je ne crois pas que les quelques dizaines de policiers de plus qu'on peut mettre changeront profondément les choses", a déclaré François Bayrou sur RTL.
"Le préfet de police de Marseille a dit hier: si la population savait ce qui se passe, elle n'accepterait pas que ça dure . Ce n'est pas avec des postes, quelques dizaines, peut-être quelques centaines provisoires, que vous allez changer cette réalité", a affirmé le président du Mouvement Démocrate.
"C'est la réponse habituelle. On a connu cela sous Nicolas Sarkozy, sous Claude Guéant et dans les gouvernements précédents...vous avez un fait divers et aussitôt, on s'en occupe et on envoie (des renforts)...mais quelques semaines après, on s'aperçoit que les choses n'ont pas changé", a-t-il souligné.
Pour le leader centriste, "la prise de conscience par la population et, peut-être, l'organisation de l'expression de la population serait un changement beaucoup plus profond".