"Remettre de l’éthique et de la confiance dans la vie politique française"

Le score des centristes est une des surprises de ce scrutin, vous allez pouvoir peser sur la vie politique.

Oui, nous allons peser sur la vie politique en Europe et en France. La vie politique française en a d’ailleurs bien besoin. On l’a vu avec ces résultats et la poussée de l’extrême droite en France. On a besoin d’une force de renouvellement pour redonner de l’espoir au pays et c’est la responsabilité du Centre d’endosser ce rôle. 

Alain Juppé a appelé à créer les bases d’un accord entre droite et centre, c’est votre souhait ? 

Il est possible de faire des alliances, de mon côté, j’en ai passé une avec Nathalie Kosciusko Morizet lors des municipales à Paris car j’ai trouvé qu’on avait toutes les deux des projets compatibles. Au delà de ça, je crois qu’il faut une reconstruction de la vie politique française, qui pour le moment n’est évidemment pas satisfaisante. Il ne suffit pas de créer des alliances pour que la situation du pays s’améliore. Le mal est beaucoup plus profond que ça selon moi. Cela fait des années que s’accumule une défiance de plus en plus grande de la part des citoyens vis-à-vis de la classe politique qui a gouverné la France ces 30 dernières années. Du côté du pouvoir et de l’UMP, cela ne va bien pas du tout. L’UMP doit clarifier son positionnement politique occuper l’espace naturel de la droite. Le Centre doit occuper l’espace qui est le sien, c’est notre responsabilité d’être le plus actif possible et de se placer comme une véritable force de renouvellement. Nous verrons ensuite pour les alliances. 

En vous rapprochant de l’UMP dans la perspective de 2017, cela entretiendrait la confusion parmi les électeurs, on parle déjà de l’UMPS…

Je crois très important que le Centre s’affirme, c’est pourquoi nous avons tout fait pour aboutir au rassemblement des deux familles centristes que sont l’UDI et le MoDem sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo et François Bayrou. Les résultats obtenus par les hommes politiques ne sont pas bons. C’est au Centre de renouveler la vie politique française, de redonner espoir aux citoyens à travers une refondation de nos institutions. Le Président de la République doit mesurer les réponses qu’il apporte au pays, on ne peut plus continuer comme cela. Comme l’a justement dit François Bayrou, il faut un électrochoc, c’est ce à quoi le Centre doit servir. Nous devons être une force d’attraction, de proposition et de renouvellement. Du côté de l’UMP, ils ont leurs affaires internes à gérer, qu’ils fassent le travail nécessaire chez eux et pour eux. Dans ce moment difficile de la vie politique française, le Centre doit être à la fois synonyme de stabilité et d’espoir. 

Un électrochoc, c’est la dissolution de l’Assemblée Nationale ? 

Cela peut être un référendum sur la moralisation de la vie publique. Au MoDem avec François Bayrou, nous le demandons depuis longtemps. La confiance entre le peuple et les gouvernants a besoin d’être renouvelée. Nous devons expliquer que l’Europe n’est pas la seule en cause. Quand on voit les scores remarquables des partis d’Angela Merkel en Allemagne ou de Mateo Renzi en Italie, on voit que ce sont des dirigeants qui décident et assument leurs choix pour leur pays. La France a un vrai chemin de reconstruction à faire, pourquoi pas par référendum pour changer les institutions. On peut imaginer une diminution du nombre de parlementaires, un nouveau mode de scrutin, la fin des scandales liés au financement des partis. Il faut remettre de l’éthique et de la confiance dans la vie politique française, au Centre c'est cela que nous attendons.