Pour soutenir l'emploi, réinventons le dialogue social français.

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Alors que les plans sociaux se multiplient, notamment dans le secteur de l'automobile, l'éternel affrontement entre dirigeants d'entreprises et syndicats de salariés montre ses limites.

Le Mouvement Démocrate propose de sortir de cette logique pour réinventer le dialogue social français. C'est en partageant les objectifs d'avenir et les responsabilités que nous redresserons notre industrie.

Après PSA et Renault, c'est au tour de Goodyear de faire la Une de l'actualité. Cette entreprise de 1.200 salariés, basée à Amiens-Nord, fabrique des pneus pour les véhicules haut de gamme et agricoles. Après cinq ans de dialogue infructueux entre la direction et la CGT, la fermeture vient d'être annoncée. 

Fin septembre 2012, un énième plan de départs volontaires avait été cassé par la Justice. Le syndicat majoritaire clamait devant la presse : « Ils peuvent bien annoncer toute la misère du monde, ça fait plus de cinq ans qu'on devrait être au chômage et pour l'instant, on est toujours des salariés Goodyear ». « Quatre mois plus tard, la réalité rattrape la provocation », souligne avec amertume Jean-Christophe Loric, conseiller général de la Somme et membre du Mouvement Démocrate. 

La solution négociée plutôt que le rapport de force 

Ce résultat était-il inéluctable ? Non. Car au moins la moitié de l'activité de cette usine était rentable et avait un repreneur, le groupe Titan, qui partout dans le monde assure la reprise de la filière agraire de Goodyear. Mais alors, pourquoi cette fermeture ? Pour Jean-Christophe Loric, la responsabilité est partagée par la direction et les syndicats, « qui ont campé sur leurs positions, préférant le rapport de force à la solution négociée ». L'élu local en appelle aujourd'hui à l'État, pour qu'il désigne un médiateur indépendant, qui puisse remettre les acteurs concernés à la table des négociations. 

« Franchement, avoir par blocage écarté ce repreneur au risque de la fermeture du site, il y a de quoi se poser des questions. Au bout du compte, qui va en souffrir ? Les salariés », analyse pour sa part François Bayrou. Pour le président du Mouvement Démocrate, cette situation, comme celle des entreprises Renault et PSA, démontre que le dialogue social ne fonctionne pas comme il le devrait. Il faut pouvoir le renforcer, le réinventer. « L'ouvrir, c’est l’intérêt de l’entreprise. Et donc c’est l’intérêt de la France », juge-t-il. 

L'exemple allemand : des objectifs partagés par toute l'entreprise 

Un pays peut nous servir d'exemple : l'Allemagne. « Nous sommes tous envieux de la situation chez Volkswagen. Il y a quelques années, cette entreprise était en chute. Aujourd'hui, elle nous prend des parts de marché, elle augmente les salaires et les embauches », pointe le leader centriste. Ce revirement s'explique à ses yeux par le fait que « la direction et les salariés ont réussi à partager les mêmes objectifs, de haut de gamme et de restructuration ». 

Il y a une vraie différence entre la vie sociale en France et de l'autre côté du Rhin, les relations entre les chefs d'entreprises et les représentants des salariés se fondent sur une "co-gestion", une co-responsabilité, qui change le climat social et est un facteur considérable de progrès. « Ils ont compris, avant nous, que les entreprises n'appartiennent pas seulement à leurs actionnaires, mais aussi à leurs salariés, à ceux qui lui donnent leur force de travail, et un peu aux territoires sur lesquels elles sont installées », analyse François Bayrou. 

Notre proposition : que les partenaires sociaux soient en situation de responsabilité 

Pour avancer dans ce sens, le Mouvement Démocrate propose que les salariés soient représentés aux Conseils d'administration des grandes entreprises, avec droit de vote. Afin d'éviter nombre de polémiques et de scandales, il soutient aussi l'idée que les salariés siègent dans les comités qui fixent la rémunération des dirigeants des entreprises, faisant ainsi un lien entre les plus bas et les plus hauts salaires. Les comités d'entreprises doivent également être associés à la négociation des conditions de travail et des rémunérations. 

À l'échelle nationale, « vous ne pouvez pas avoir une économie, comme en URSS, où l’État décide de tout », poursuit François Bayrou. La puissance publique ne doit pas tenir rôle de décideur mais de facilitateur. Elle doit accompagner « un dialogue qui ne soit plus figé dans le temps mais banalisé », abonde Robert Rochefort. Pour le vice-président du MoDem, « l'idéal serait d'avoir des institutions où, sur des sujets précis, les partenaires sociaux seraient en situation de responsabilité. C'est déjà le cas pour les retraites complémentaires et dans une moindre mesure pour l'assurance chômage. Il doit en être de même pour la sécurisation des parcours professionnels et la dynamisation économique, deux sujets indissociables », détaille-t-il. 

Le Mouvement Démocrate propose que les partenaires sociaux puissent convenir d'accords-cadres fixant, dans les différentes branches, le cahier des charges de la discussion sur le temps, la durée du travail et l'évolution des salaires. Ces accords doivent s'accompagner « d'une simplification du droit du travail », pour revoir les dispositions devenues incompréhensibles ou inapplicables. Ces propositions, qui ne coûtent pas un centime à l'État, sont les seules en mesure de créer le « choc de confiance » dont le marché du travail a aujourd'hui profondément besoin. 

Photo : Gwenaël Piaser / Flickr / cc

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