Portrait : Anthony Jouvenel

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Enthousiaste et déterminé, ce conseiller régional des Hauts-de-France a su allier engagement citoyen et vie professionnelle. Agrégé de géographie et professeur à l'Université du Littoral, Anthony Jouvenel nous dévoile aujourd'hui son intérêt pour la "chose publique" et nous décrit sa conception du centre en politique.

1/ Anthony, vous êtes depuis peu conseiller régional des Hauts-de-France, mais également professeur agrégé de géographie à l’Université du Littoral Côte d’Opale et collaborateur parlementaire. Dites-nous en davantage sur votre don d’ubiquité (sourire)… Plus sérieusement, pourriez-vous nous retracer votre parcours politique et professionnel ?

J’ai rencontré l’enthousiasme pour la chose publique un beau jour de printemps en 1995, avec le basculement de la municipalité d’Arras grâce à Jean-Marie Vanlerenberghe qui a su rapidement renouveler les pratiques politiques et par là même réveiller cette ville jusqu’alors surnommée « la belle endormie ». Fort par ailleurs de mes convictions européennes comme jeune étudiant en géographie ouvert sur le monde, c’est en faveur de l’UDF de François Bayrou que mon premier bulletin dans l’urne est allé à l’occasion des élections européennes de 1999. L’envie ne manquait de participer à sa campagne présidentielle de 2002, son discours clairvoyant sur l’éducation ne pouvant que séduire celui qui préparait alors le concours de l’agrégation. J’ai naturellement privilégié le bon déroulement de mon début de carrière dans l’Education nationale comme professeur de lycée d’abord en Picardie, puis à Hénin-Beaumont dont on connait les soubresauts politiques. Bien installé professionnellement, devenant par la suite professeur à l’Université du Littoral, j’ai pu prendre le temps de militer pour François Bayrou pour sa seconde campagne présidentielle en 2007. J’ai alors progressivement pris des fonctions chez les jeunes du MoDem, d’abord localement dans le Pas-de-Calais puis nationalement comme secrétaire général aux côtés de François-Xavier Pénicaud : du travail, de l’organisation et de la détermination grâce auxquels le sénateur Vanlerenberghe m’a proposé de devenir son collaborateur en circonscription à l’occasion de sa réélection en 2011. En somme, c'est une belle et utile complémentarité des missions, aujourd’hui avec un mandat de conseiller régional, pour celui qui s’est toujours intéressé à l’aménagement de son territoire régional pour celles et ceux qui le vivent au quotidien.

2/ Fin 2015, Xavier Bertrand - qui a mené une liste d’union avec le centre - a fait de la valeur « travail » le fil rouge de sa campagne et a décidé de placer l’emploi en tête de ses préoccupations. Pourriez-vous nous rappeler les principaux axes de son programme économique ? Avez-vous d’ores et déjà mis en oeuvre certains dispositifs de lutte contre le chômage depuis décembre ?

« Défendre le travail dans la région du Nord » : telle est l’inscription portée sur le fronton du bâtiment de la Grand’Place de Lille où se trouve le siège du célèbre quotidien « La Voix du Nord ». Plus qu’un simple slogan de campagne, la valeur « travail » est un véritable leitmotiv que Xavier Bertrand et l’ensemble des élus de la majorité portent avec vigueur pour redonner de la fierté à cette région qui historiquement a tant donné à la France sur les plans agricole et industriel, mais qui a été si sévèrement touchée par les bouleversements économiques d’un monde qui change. Parce que nous refusons le fatalisme et que c’est notre devoir de trouver des solutions pérennes, nous avons mis en place dès le début du mois de janvier, comme nous nous y étions engagés, l’opération Proch’Emploi qui consiste à faire se croiser plus directement ceux qui cherchent un emploi et ceux qui en offrent. Par ailleurs, une nouvelle aide vise la création de 30.000 emplois à terme grâce à un allègement des charges de 25% dans les TPE/PME pour toute nouvelle embauche à temps plein. Plus largement, c’est l’ensemble des acteurs de l’emploi aujourd’hui disséminés qui doivent devenir des partenaires pour lutter plus efficacement contre le chômage et le Conseil régional entend bien jouer son rôle comme un des maillons essentiels.

3/ L’assemblée au sein de laquelle vous siégez a choisi la semaine dernière un nom pour votre nouvelle région : « Hauts-de-France » avec, en sous-titre, « Nord Pas de Calais - Picardie ». Êtes-vous favorable à ce choix ? Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la manière dont la consultation s’est organisée au niveau local ?

J’adhère parfaitement à cette nouvelle dénomination. Notre région se doit à la fois d’être tournée vers l’avenir et d’être fière de ses racines : elle démontre ainsi son envie de redevenir l’une des meilleures régions de France sur tous les plans, forte d’un beau potentiel qu’il faudra cultiver. La parole a été donnée aux lycéens de la région qui ont été largement consultés dans le cadre de l’opération #RégionJécrisTonNom : ce sont eux qui ont fait émerger trois propositions en particulier (Hauts-de-France, Terres du Nord et Nord de France) qui ont ensuite été testées via un sondage en ligne où plus de 55000 personnes se sont exprimées, confirmant le choix des lycéens.

4/ Comment définiriez-vous l’idée du centre en politique ? De manière plus pragmatique, que peut apporter le centre à votre région ?

Être un aiguillon, sans sectarisme et avec pragmatisme, pour viser juste et trouver les solutions optimales pour le quotidien de nos concitoyens : voilà quelle est avant tout la conception de mon engagement politique en tant que centriste. C’est d’ailleurs ce que le groupe centriste au Conseil régional des Hauts-de-France, composé d’hommes et de femmes issus du MoDem et de l’UDI, cherche à faire en accompagnant à sa manière la majorité régionale, alors que la gauche a totalement disparu de l’assemblée suite au retrait de son candidat au second tour. C’est donc dans ces circonstances inédites et en conscience que les élus centristes rassemblés, loin de certains enjeux nationaux, agissent avec pour seule obsession la réussite de la Région et de ses habitants.

5/ Le 4 février, vous vous êtes rendu sur le site de la « jungle de Calais » à la rencontre des migrants, mais aussi des associations et bénévoles qui agissent au quotidien. Quelle fut votre impression en arrivant sur place et qu’avez-vous retenu de cette visite ? Le démantèlement de la zone sud a pris fin il y a quelques jours… Que va-t-il advenir des personnes qui s’étaient installées dans ce bidonville ?

C’est un flot quasi incessant d’informations et d’images qui nous parvient de Calais. En réalité, on ne peut se rendre compte de la douleur humaine et de la complexité de la situation qu’en allant à la rencontre de celles et ceux qui y vivent au quotidien, migrants pour qui Calais n’est pas le terminus et associatifs qui gèrent l’urgence face aux décisions gouvernementales qui tardaient à venir. Aujourd’hui, le zone sud de la « jungle », là où les conditions de vie dans des abris de fortune étaient humainement inconcevables, a en effet été démantelée. Parallèlement, c'est un camp d’hébergement provisoire de 1500 places qui a été monté, avec des containers chauffés pouvant accueillir 12 personnes de manière décente. Si la France doit prendre sa part dans la gestion de cette crise, avec fermeté et même temps humanisme dans les choix qui sont offerts aux migrants, c’est également et surtout au Royaume-Uni de David Cameron de prendre toute la mesure de ses responsabilités dans la résolution de cette crise migratoire.

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