Portrait : Anne Pellet

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Anne Pellet, conseillère régionale en Auvergne-Rhône-Alpes, nous fait part de son engagement politique au sein de sa région et revient sur sa perception du MoDem sur l'échiquier politique.

Vous êtes conseillère régionale en Auvergne-Rhône-Alpes Qu’est-ce qui vous a conduit à vous engager au service de votre région ? Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours politique ? 

Ma première campagne fût celle des régionales de 2004, deux ans à peine après mon engagement en politique. Une campagne où l’on s’implique sur le terrain, au contact des gens, des candidats, vaut largement une formation accélérée à la politique. La région aux compétences mal connues est sans qu’on le sache, partout dans notre quotidien. Le plus difficile est de le faire savoir…

Quand et pourquoi avez-vous rejoint le MoDem ? Selon vous, qu’est-ce que le MoDem apporte au paysage politique ? Quelle est votre perception du système politique français actuel? Quelle place et quel rôle le centre doit-il jouer selon vous ?

En 2002, la phrase de François Bayrou à Toulouse (« Si on pense tous la même chose, c'est qu'on ne pense plus rien ») et son geste à Strasbourg (« on ne fait pas les poches », claque a l’appui) ont fait tilt. Il n’était pour moi plus question de diluer encore les centristes. J’ai toujours été centriste, héritage giscardo barriste, attachée aux valeurs humanistes, libérales et sociales, européennes et depuis quelques années j’ajoute laïques, actualité bien triste aidant. A un moment où la politique était déjà dénigrée, il me semblait intéressant d’en mesurer les critiques mais de l’intérieur. Des limites il y en a, mais c’est si facile de critiquer et de ne rien faire. Je me suis lancée avec mon mari et me suis prise au « jeu ». D’abord militante, j’ai gravi les échelons progressivement, patiemment. S’engager c’est sortir de son ron-ron, rencontrer des personnes, s’ouvrir l’esprit. On ne fait pas de la politique pour trouver un boulot mais pour en proposer !

François Bayrou a été un précurseur en comprenant et dénonçant que la France allait dans le mur avec notamment la dette, et qu’il fallait changer les pratiques politiques dès 2002, ce qui a généré le « succès » de 2007. D’autres ont repris à leur compte ses idées. Mais je préfère de loin Bayrou l’original et précurseur, aux nombreuses copies suiveuses… Seul hic, le système électoral français qui nous bloque sur la majeure partie des scrutins, et contraint à passer des accords, mieux que des alliances. D’un côté la gauche si généreuse…. avec l’argent des autres, et de l’autre la droite. Je n’aime pas ce qui divise, ce qui oppose et le centre est l’élément par lequel commence le rassemblement. La gauche qui n’a pas su faire son « Bad Godesberg » montre quotidiennement ses limites. A droite, pour ces régionales, après un accord construit sur des éléments fondamentaux, nous avons fait campagne commune dès le premier tour en défendant pour ma part et à chaque réunion publique nos points d’accord tout en rappelant nos différences. Aujourd’hui notre groupe « Centre et indépendant » est parti prenante de la majorité ; chacun de nous participe activement à des engagements importants, des représentations passionnantes, comme pour moi récemment au sein de clusters d’entreprises innovantes dans le génie civil où l’on parle  route solaire, géothermie, biomimétisme…

Vous êtes vice-présidente de la Commission « Entreprise, Economie, Emploi », quels sont vos grands projets ou souhaits concernant l’action régionale dans ce domaine ? Comment souhaitez-vous redynamiser l’économie de votre région et favoriser l’emploi ?

Nos marges de manœuvre dans ce domaine sont très contraintes : nous n’avons pas la main sur les charges qui plombent les entreprises et leur font perdre leur compétitivité, sur le code du travail trop lourd, sur les réglementations complexes et souvent contradictoires. En revanche, le Conseil régional par des partenariats public privé comme avec des fonds d’investissement, par des soutiens aux clusters et pôles de compétitivité, par les formations et agences de conseils, par les garanties sur investissement plus que les subventions… peut avoir un rôle majeur de détection, soutien, effet levier des entreprises et de l’emploi, direct ou induit. Le tout est de bien répartir les moyens des TPE aux grandes entreprises et de bien communiquer. Nous avons la chance d’avoir la deuxième région de France avec un potentiel énorme encore en termes d’innovation, recherche, accueil des entreprises et leadership reconnus dans de nombreux domaines.
Le Conseil régional a aussi parmi ses compétences celles de développer les transports. J’attends beaucoup du POCL, ligne à grande vitesse de Paris à Lyon en passant par l’Auvergne et aussi du Lyon Turin tout comme des améliorations sur les liaisons modernes intercités entre St Etienne et Lyon par exemple. Les infrastructures et zones d’implantation, les bassins d’emploi qualitatifs sont des arguments convaincants pour les entreprises.
 
D’ailleurs, vous êtes une entrepreneuse ! Vous avez fondé, avec votre mari, une entreprise de biotechnologie spécialisée dans le vieillissement de la peau. Est-ce difficile aujourd’hui d’entreprendre en France ? Quels sont les mesures urgentes à mettre en place afin d’aider l’entreprenariat en France selon vous ? Comment souhaitez-vous aider les entreprises à l’échelon régional?

Les élus qui ont créé et vivent de leur entreprise comme moi sont encore très peu nombreux. Toutes les difficultés de l’entreprise depuis sa création, je les ai vécues de l’intérieur depuis une douzaine d’années. Entreprendre en France est difficile pour les raisons de lourdeur déjà évoquées. A chaque fois qu’un projet de réforme est amorcé, il dérape rapidement, même s’il part de bonnes intentions et devient complexe à l’extrême, chronophage. Ca été le cas de la loi Macron, et ça l’est pour le projet de loi El Khomri. Le temps de l’entreprise n’est pas le temps des politiques… 

Vous faites aussi partie de la commission « Lycées et Formation Initiale », quels sont vos projets pour améliorer la formation initiale ? Et le quotidien des lycées ? 

Etre élue régionale, ce n’est pas seulement être spécialiste d’un seul domaine, c’est représenter la région sur tout le territoire, en particulier le sien, et sur des compétences variées. Les élus de notre groupe se sont répartis toutes les commissions et partagent les informations. La mère de 4 enfants que je suis a choisi les lycées et la formation initiale. Un élément fondamental pour l’emploi est savoir bien choisir sa formation. Tous les types de formations sont des voies de réussites si elles aboutissent sur un travail épanouissant. J’ai rencontré récemment un CFA (centre de formation d’apprentis) où se trouvaient des bacheliers bien plus heureux dans l’apprentissage de l’encadrement des activités sportives que dans leur vagabondage post bac. 

Plus généralement, au niveau national, quel est le grand sujet qui vous donne envie de vous mobiliser ? Le made in France ? L’« extrémisation » de la France ? 

Tous ces sujets me font réagir. Plus globalement, le déclin annoncé de notre modèle de société fondée sur le mérite et les progrès de la science donne matière à être inquiets. Restons forts !

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