Portrait : Pascal Landréat

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Pascal Landréat maire de Pont Sainte Marie (Aube), nous apporte un témoignage plein d'optimisme et de dynamisme. Il nous parle aussi des projets innovants qu'il a mis en place dans sa commune, et qui sont de bonnes idées, pleines de bon sens.

Pascal Landréat, vous vous qualifiez de « pur produit centriste », quel est votre parcours politique ?

"Dès l'âge de 18 ans j'ai adhéré au CDS, puis à Force Démocrate et au MODEM dont je suis le président départemental depuis sa création.
J'ai toujours été un militant actif et en 1995, à 31 ans, j'ai été élu conseiller municipal d'opposition à Saint André les Vergers. Après avoir déménagé, en 2001, je me suis présenté en tête de liste à Pont Sainte Marie, ville de 5000 habitants, contre le Maire sortant élu pendant près de 40 ans. Après avoir mené une campagne très dense et très active, à « l'américaine », pendant à peine trois mois, ma liste l'a emporté. Je suis donc Maire depuis 2001, réélu en 2008 avec 60 % des suffrages au premier tour malgré une liste UMP et une liste PS contre moi. Comme quoi tout est possible !"
 
Depuis votre élection à la mairie, vous portez un projet que certains pourraient qualifier d'uluberlu : l'utilisation du cheval en milieu urbain. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?

Depuis une dizaine d'années, la ville de Pont Sainte Marie est très engagée dans le domaine du développement durable :
• Création d'un éco quartier sur 14 hectares
• Réalisation d'un lotissement communal de maisons bois (BBC) voire passif
• Création d'un verger et d'un jardin pédagogique et conservatoire
• Installation de ruches et production de miel communal
• Acquisition d'un parc de 17 hectares afin de préserver la biodiversité
• Etc ...
 
En 2009, j'ai fait le constat qu'en matière de tri sélectif, nous n'arrivions plus à améliorer nos performances. J'ai alors proposé à mon prestataire de collecter les sacs jaunes (tri) avec des chevaux. Au début cela a surpris et a donné dans le meilleur des cas une image surannée de ce moyen de déplacement. Mais très rapidement chacun a compris l'intérêt pour l'environnement (moins d'émission de GES) très intéressant dans le cadre de la mise en place d'un Plan Climat Energie, mais aussi l'intérêt pour le lien social, le cheval crée du lien et de l'empathie. Enfin, l'intérêt économique, puisque les recettes supplémentaires en provenance d'éco emballage, générées par l'amélioration quantitative et qualitative du tri m'ont permis de baisser la taxe des ordures ménagères. 

Mais au-delà de cette expérience, nous sommes en train de bâtir un nouveau modèle économique autour de l'énergie cheval en milieu urbain. En effet, nous pouvons développer ce concept à condition de le professionnaliser à toutes les étapes de la filière équine dans le domaine du cheval lourd (trait). Ainsi, le cheval de trait qui aujourd'hui paradoxalement doit son salut à la boucherie pourra demain continuer à exister grâce a son travail aux côtés et avec l'Homme. Au-delà du débardage ou encore du maraîchage, le cheval trouvera toute sa place pour la collecte des déchets (tri et déchets verts), l'entretien de nos espaces verts (tonte, arrosage...), l'entretien des plages, le ramassage des corbeilles, le transport de personnes, la police municipale montée ...

Aujourd'hui, de plus en plus de maires sont sensibles à ce concept et là où nous étions 50 en 2009 lorsque je me suis lancé, nous sommes aujourd'hui près de 300. Seulement, maintenant il y a un frein au développement de ce secteur. C'est principalement le problème de la formation. Formation des chevaux et des cochers pour travailler en milieux urbains. Problème auquel on peut ajouter l'adaptation et la sécurisation des matériels utilisés. C'est la raison pour laquelle, je lance sur ma ville le projet de réalisation d'un pôle cheval qui permettra de répondre à ces problématiques pour l'ensemble du territoire."

Quels enseignements tirez-vous de cette expérience novatrice et originale ?

Le Maire doit avoir une stratégie, une vision pour sa ville. Il doit être capable de se projeter au moins à l'échéance d'une génération (développement économique, équipements structurants), ... Pour cela il faut intégrer le fait que le temps des projets n'est pas le temps de l'élection.

Le Maire doit être en veille permanente, dans l'anticipation, il doit sentir les opportunités qui se présentent pour être prêt le moment venu et il le sera d'autant plus qu'il est porteur d'un dessein pour sa ville. 
Car il ne faut pas oublier que nous sommes dans un contexte de concurrence locale, régionale, nationale, voir internationale. 

Je terminerai en disant que tous les Maires ont des compétences particulières qui à un moment ou un autre leurs seront utiles mais nous ne devons pas oublier que notre principale force est avant tout d'être des « ensembliers ». C'est-à-dire de savoir créer de la synergie, des partenariats, parfois publics/privés autour d'un projet.

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